BRAFA 2023 : l’Art nouveau célébré dans sa capitale

La 68e édition de la Brussels Art Fair (BRAFA) a ouvert ses portes le 19 janvier à Brussels Expo, dans un décor fondé sur la thématique et les signes de l’Art nouveau. Elle restera ouverte au public jusqu’au 5 février. Réputée pour son éventail de spécialités, la foire rassemble des collectionneurs venant des quatre coins d’Europe et d’ailleurs. Nos conseils pour une visite réussie.

 

L’Art nouveau est omniprésent dans le patrimoine architectural de Bruxelles. Mais dès l’entrée de la Brussels Art Fair (BRAFA), c’est là que la magie opère réellement. Créée en 1956, la BRAFA est l’une des plus anciennes et  plus prestigieuses foires d’art au monde. Ayant choisi le thème de l’Art nouveau, la 68e édition de la Brussels Art Fair ne rassemble pas moins de 10 000 œuvres datant de l’Antiquité à nos jours, qui seront présentées par 130 galeries de renommée internationale provenant de 15 pays. Les stands proposent un véritable parcours de découvertes quasiment infinies. Avant l’ouverture de la Foire, tableaux, mobilier, objets d’art, bijoux, sculptures et autres sont étudiés par plus de 80 experts du monde entier, analysés par un laboratoire scientifique et contrôlés par Art Loss Register.

 

Ce qui fait bien la particularité de la BRAFA, c’est bien l’originalité des œuvres présentées et l’éclectisme de la foire. « La diversité et le nivellement vers le haut sont des pulsions essentielles qui animent toute société saine et dynamique qui en même temps assume ses valeurs premières et se projette dans des avancées visionnaires. La BRAFA est un microcosme qui reflète cette démarche dans un monde où la technologie transcende la matière, qui accède dès lors à une sphère qui met en valeur les richesses d’un patrimoine artistique aux mille nuances », précise Christian Vrouyr, Secrétaire Général de la BRAFA.

 

Voilà quelques œuvres exceptionnelles que nous avons repérées pour vous :

 

Masque, Mukudj Punu, Gabon, fin XIXe-début XXe siècle (issu du Dalton Somare, Milan)

 

Le regard mystérieux de ce masque blanc Punu permet de comprendre pourquoi les artistes de l’avant-garde du XXe siècle considéraient ces accessoires comme une source d’inspiration et aimaient les accrocher aux murs de leurs ateliers. Reconnus parmi l’aristocratie de l’art africain, les masques blancs Punu expriment un idéal de beauté féminine qui a profondément influencé l’esthétique déco et qui reste absolument contemporain.

 

 

Pieter Huys (1519-1584), La Tentation de Saint Antoine (issu de la Galerie De Jonckheere, Genève)

 

Pieter Huys est considéré comme un membre du groupe de peintres anversois, successeurs de Hieronymus Bosch. Le thème de cette œuvre explore l’épreuve de la foi, dépeignant le choix entre le vice et la vertu qui s’offre à chaque être humain.

 

 

Marisa Merz (1926-2019), Sans titre, 2009 (issu des Galeries Bernier/Eliades à Bruxelles et Athènes)

 

Marisa Merz est l’une des figures centrales et la seule femme artiste participant au mouvement artistique historique de l’Arte Povera, un mouvement artistique italien apparu dans les années 60. Réputée pour son utilisation de matériaux inhabituels, tels que le fil de cuivre, l’argile et la cire, elle crée des sculptures et des dessins reflétant une sensibilité poétique et déployant en douceur sa vision de l’art et de la vie.

 

 

Germaine Richier (1902-1959) La Chauve-souris, 1946 (issu de la Galerie de la Béraudière, Bruxelles)

 

C’est après la Seconde Guerre mondiale que Germaine Richier introduit ses célèbres figures hybrides, qui resteront au centre de ses expériences jusqu’à sa mort en 1959. Cette oeuvre associe le corps d’une chauve-souris et le visage d’un être humain. Elle a très probablement été réalisée à partir de l’étude d’une vraie chauve-souris naturalisée. Ici, Richier utilise une nouvelle technique consistant à tremper des fibres de corde dans du plâtre, avant de les draper sur le cadre métallique qui forme la base des ailes de l’animal, créant ainsi cet effet de légèreté et de dynamisme. Cette méthode a représenté un grand défi pour la fonderie Thinot (Paris) qui a réalisé le moule de l’édition originale.

 

 

 

Figure d’un faisan doré sur un rocher, période Qianlong (1736-1795), vers 1750-1770 (issu de la Galerie Bertrand de Lavergne, Paris)

 

Ce faisan doré est un admirable travail de la dynastie Qing, sous l’empereur Qianlong, qui date du XVIIIe siècle. Le détail et le travail de l’oiseau en font un objet très recherché et rare par sa taille imposante.

 

 

Lynn Chadwick (1914-2003) Couple assis, 1990 (issu de la Osborne Samuel Gallery, Londres)

 

Lynn Chadwick commence, sous l’influence de son père, à travailler dans une firme de design, où il crée ses premières œuvres mobiles. Dans les années 50 et par la suite, il trouve sa propre voie en donnant un côté plus terre-à-terre à ces œuvres aux formes géométriques soudées ensemble. En 1995, l’artiste a cessé de travailler, déclarant : « Il n’y a qu’un certain nombre de choses à dire et qu’un certain nombre de façons de les dire et tout cela, c’est fait maintenant.« 

 

 

Pierre Alechinsky (1927-) L’or du rien, 1967-1968 (issu de la galerie Samuel Vanhoegaerden, Knokke)

 

Cette oeuvre appartient au groupe d’œuvres que Pierre Alechinsky a réalisées à la suite de l’œuvre ‘Central Park’. Celles-ci marquent un tournant dans l’œuvre d’Alechinsky, car il y passe de la peinture à l’huile sur toile à la peinture acrylique sur papier qu’il colle ensuite sur une toile. Au milieu des années 1960, il s’initie à cette technique de peinture rapide et souple, qui lui permet de forger son ‘graffiti’ de lignes (qui influencera également Keith Haring par la suite), de signes, de cercles, de plantes et d’animaux fabuleux. Il s’agit des premières œuvres comportant des ‘notes de marge’, une série d’annotations graphiques bordant les quatre côtés de l’image centrale. Destinées à compléter le sens du tableau, elles sont ici dessinées de manière très détaillée.

 

 

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Photo à la Une : © PHILIPPE WOLFERS, TIARE BROCHE EN FORME DE PAON, ART NOUVEAU, EPOQUE FINE JEWELS

 

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