CHRONIQUE : Les destinations les plus populaires de relocalisation pour les expatriés millionnaires en 2025 ?

L’année dernière, environ 128 000 millionnaires ont choisi de s’installer dans le monde entier. En 2025, la migration des richesses au niveau mondial est sur le point de connaître des changements spectaculaires, sous l’effet des récents bouleversements politiques, des réformes catastrophiques de la politique fiscale et de l’attrait croissant de la double nationalité.

 

De l’Occident, à travers l’Europe, jusqu’aux marchés émergents de l’Asie du Sud, les millionnaires avisés d’aujourd’hui recherchent de nouveaux horizons pour protéger leurs actifs, leur mobilité et leur autonomie. Alors que les principaux centres financiers se préparent à l’impact de ces migrations, certaines destinations émergent comme des refuges pour l’élite mondiale.

 

Avec 30 % des particuliers fortunés qui exploitent activement les voies de migration par investissement, on assiste à un changement majeur et à une renaissance des programmes internationaux de migration des investissements avec la volonté des pays d’attirer les richesses privées mondiales. Les programmes de résidence par investissement (PRI) et de citoyenneté par investissement (CPI) évoluent en réponse aux demandes croissantes du marché. De leur côté, les nations sont de plus en plus désireuses d’attirer et de retenir ce capital hautement mobile.

 

Exode des millionnaires français

 

En 2025, le nombre de millionnaires français qui devraient quitter le pays devrait augmenter de 6,67 % par rapport à 2024. Cette hausse est due à des facteurs tels que l’optimisation fiscale, l’amélioration de la qualité de vie et la diversification des opportunités économiques.

 

L’année dernière, les Émirats Arabes Unis (EAU) a été le pays de prédilection pour l’exode de ces millionnaires, devançant la Suisse et le Royaume-Uni avec près d’un tiers de tous ceux qui ont choisi de faire de Dubaï leur nouvelle résidence. Les EAU sont devenus une destination particulièrement attrayante, en particulier pour les jeunes personnes fortunées, en raison de son régime fiscal favorable et de son environnement commercial dynamique. Des pays comme le Canada et les États-Unis restent également populaires, tirant parti de leurs économies robustes et de leurs liens culturels avec la France. Mais ce mouvement reflète une tendance mondiale plus large, marquant une augmentation de 16 % par rapport au nombre antérieur à la pandémie de millionnaires installés à l’étranger.

 

Les sanctions contre les non-domiciliés au Royaume-Uni : un catalyseur de fuite des capitaux

 

Les Émirats Arabes Unis devancent également le Royaume-Uni en tant que lieu de destination privilégié pour les expatriés millionnaires. L’attrait historique du Royaume-Uni a en effet été considérablement réduit en raison des récentes mesures prises par son gouvernement en matière de politiques fiscales à l’égard des non-domiciliés (non-dom). En 2023, il y a eu un équilibre entre les entrées et les sorties de particuliers fortunés au Royaume-Uni, alors qu’aux Émirats Arabes Unis, le taux d’entrée continue d’augmenter chaque année. Alors qu’auparavant, les ressortissants étrangers riches pouvaient résider au Royaume-Uni tout en protégeant leurs revenus provenant de l’étranger de l’impôt, les nouvelles restrictions introduites à la fin de l’année dernière ont vu les investisseurs du CCG (pays du Golfe) se délester de leurs investissements au Royaume Unis à un rythme sans précédent.

 

Bien qu’il existe un délai de grâce de 3 ans, les investisseurs du CCG à Londres cherchent toujours à vendre leur portefeuille immobilier actuel pour éviter l’imposition de leurs revenus, provenant de l’étranger, après avril 2025, malgré la récente augmentation de l’impôt sur les plus-values. La fuite des capitaux qui en résulte devrait profiter à des destinations comme Dubaï, qui connaît actuellement une augmentation des transactions immobilières de luxe. En l’absence d’impôt sur les plus-values aux Émirats Arabes Unis, Dubaï est bien placée pour absorber cette richesse et attirer les investisseurs à la recherche de régimes fiscaux plus favorables. En 2024, 1 habitant sur 10 était millionnaire.

 

La migration américaine suite aux retombées des élections

 

Le retour de Donald Trump au pouvoir a entraîné un environnement politique polarisant, une nouvelle vague de migration de richesses induite par le gouvernement s’est produite. Des rapports ont fait état de millionnaires inquiets des politiques perçues comme facteurs de division sociale et empêchant la redistribution progressive des richesses, ce qui a incité nombre d’entre eux à quitter complètement les États-Unis. Ces millionnaires se tournent de plus en plus vers des pays comme Malte et Chypre, dotés de régimes fiscaux favorables en raison des inquiétudes croissantes suscitées par les incertitudes réglementaires et les taxes foncières.

 

Les millionnaires indiens et sud-asiatiques choisissent de migrer

 

Une tendance différente émerge en Inde et en Asie du Sud, où les particuliers fortunés (PF) recherchent de plus en plus d’autres options de déplacement pour diversifier leur résidence et leurs portefeuilles d’actifs. Cependant, comme l’Inde n’autorise pas la double nationalité, plus de 216 000 Indiens ont renoncé à leur citoyenneté en 2023. Pour ceux qui souhaitent partir tout en conservant leurs liens avec leur pays d’origine, l’Inde se classe également parmi les trois premiers pays connaissant un exode important de millionnaires.

 

Alors que le Royaume-Uni était auparavant une destination privilégiée des millionnaires indiens, l’introduction des nouvelles lois fiscales sur les non-domiciliés devrait faire évoluer leur préférence vers les Émirats Arabes Unis. Le régime fiscal favorable des Émirats Arabes Unis, notamment l’absence d’impôt sur les plus-values, en fait une alternative attrayante. À l’instar des tendances observées chez les PF américains, cette migration est motivée par des préoccupations concernant l’imprévisibilité réglementaire, une fiscalité élevée et par la recherche d’une mobilité mondiale accrue.

 

Une autre destination privilégiée de ces millionnaires a toujours été les Caraïbes, car elles offrent des programmes de citoyenneté par investissement favorables aux investisseurs. Des pays comme Saint-Christophe-et-Niévès et la Dominique suscitent un vif intérêt car ils peuvent proposer des voyages sans visa dans plus de 140 pays. De même, des pays européens comme la Grèce et Malte, continuent d’attirer des investisseurs sud-asiatiques à la recherche de programmes de Golden visas qui offrent la résidence et l’accès à la citoyenneté.

 

Les pôles mondiaux émergents : les bénéficiaires de la migration des richesses

 

Dubaï, l’Australie et Singapour sont susceptibles de devenir les principaux bénéficiaires de la migration des millionnaires en 2025. Dubaï, en particulier, se distingue comme un pôle d’attraction pour les capitaux mondiaux grâce à sa politique d’exonération de l’impôt sur le revenu, à ses infrastructures modernes et à sa situation stratégique. Il est prévu qu’elle accueille plus de 4 500 nouveaux PF en 2025, renforçant ainsi sa position comme l’un des pôles de richesse à la croissance la plus rapide au monde.

 

Implications pour l’économie mondiale

 

La redistribution des richesses par le biais des migrations aura des implications importantes tant pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil. Les pays qui perdent des millionnaires, tels que le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Inde, sont confrontés à des défis en termes de baisse de recettes fiscales et de diminution de l’activité économique liée aux personnes fortunées. À l’inverse, les pays d’accueil gagnent des capitaux, un accès aux réseaux mondiaux et une diversification économique accrue.

 

En fin de compte, le paysage mondial de la migration des richesses en 2025 témoigne de l’interaction dynamique entre la politique, la fiscalité et la mobilité. De l’exode des non-résidents du Royaume-Uni aux conséquences de l’élection américaine et aux manœuvres stratégiques des millionnaires d’Asie du Sud, les décisions des riches remodèlent les centres financiers du monde entier.

 

Alors que Dubaï, l’Australie et Singapour sont sur le point de récolter les fruits de ces changements, la course pour attirer les grandes fortunes mondiales continue de s’intensifier. Pour les décideurs politiques comme pour les investisseurs, le message est clair : la capacité d’adaptation et la prévoyance sont les clés pour prospérer dans cette nouvelle ère de migration des richesses.

 

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Photo à la Une : © Getty Images/Unsplash+

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