C’est un grand nom de la musique qui a disparu ce 11 juin. Brian Wilson, leader emblématique des Beach Boys, s’est éteint à l’âge de 82 ans, laissant derrière lui une carrière musicale inspirante.
Né en juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Wilson grandit dans une famille où la musique tient une grande place, mais aussi marquée par un père autoritaire et très dur. Très jeune, il dévoile des talents précoces pour le chant et la composition. C’est un miracle pour lui qui est sourd de l’oreille droite après que son père l’aurait violemment jeté contre un mur. Malgré cette infirmité, il possède un atout de taille : l’oreille absolue.
Les Beach Boys : un succès quasi immédiat
En 1961, avec ses frères Carl et Dennis, son cousin Mike Love et un ami, Al Jardine, il fonde les Beach Boys et en devient le principal compositeur, arrangeur et producteur. Le groupe incarne rapidement le rêve californien, abordant des thèmes joyeux et légers comme le surf, les voitures et les filles mais portés par des harmonies vocales complexes. Il ne faudra pas des décennies pour que les Beach Boys trouvent leur public. Dans les années 1963/64 s’enchaînent des tubes encore iconiques aujourd’hui. Surfin’ USA, Fun, Fun, Fun, I Get Around, Help Me, Rhonda, California Girls… Le groupe fait danser les jeunes comme les Beatles, les Rolling Stones et Bob Dylan le faisaient à l’époque.
Mais les Beach Boys veulent aller plus loin et aspirent à des albums plus complexes. En 1966, ils dévoilent Pet Sounds, un projet on ne peut plus révolutionnaire avec des orchestrations ultra travaillées et des harmonies impactantes. Les musiciens abordent aussi des sujets plus profonds, comme les doutes, la fragilité et la solitude. Malgré un succès moindre, Brian Wilson se lance dans un autre dessein : Smile, censé être “une symphonie adolescente à Dieu”. Bien que novateur, le projet est avorté, notamment en raison de l’ambiance pesante dans le groupe, entre tensions, consommation excessive de drogues et troubles psychiques.
Une atmosphère chaotique et auto-destructrice qui conduira Brian Wilson vers la dépression à la fin des années 60 et durant les années 70. Il se détache alors du groupe et entame une véritable descente aux enfers. Dépendance aux drogues et à l’alcool, obésité, isolement… La santé physique et mentale de l’artiste est au plus bas. Un psychologue l’aidera à remonter la pente dans les années 70-80 mais finira par contrôler sa vie, surveillant d’un peu trop près ses relations et ses finances.
La renaissance
Après la sortie de l’album The Beach Boys en 1985, Brian cesse de collaborer avec le groupe en tant que bassiste. Son dernier album avec le groupe est Stars and Stripes en partenariat avec des artistes de country en 1996 où il est seulement chanteur.
En 1988, Brian sort son premier album solo intitulé Brian Wilson. La même année, il devient membre du Rock and Roll Hall of Fame, introduit par son rival mais également grand fan Paul McCartney. Les années suivantes, le chanteur compositeur sort des albums en son nom, comme Imagination, Getting In Over My Head et That Lucky Old Sun. Il en profite aussi pour remonter sur scène et retrouver son public, tant nostalgique de la période Beach Boys qu’amateur de la renaissance de l’artiste.
Fort de ce succès et de ce renouveau artistique, le moment est venu de présenter Smile, son projet enfin achevé en 2004, qui connaît un très bon accueil. S’en suivront des tournées mondiales, divers albums et des collaborations avec de grands noms de la musique. En 2011, Brian Wilson participe au nouveau mixage des compositions de Smile. Trois ans plus tard, le film Love and Mercy, un opus inspiré de sa vie et qui retrace la difficile période Pet Sounds des Beach Boys, sort en salle. En 2024, il est placé sous tutelle, souffrant de démence, avant de s’éteindre à 82 ans en juin 2025.
Voir cette publication sur Instagram
Brian Wilson laisse derrière lui une carrière artistique riche, témoin des fastes et des excès d’une époque hippie/rock. Ayant collaboré avec Paul McCartney, Elton John, Eric Clapton, Mark Ronson ou encore Lana Del Rey, l’artiste est considéré comme un pionnier du concept d’album studio comme œuvre d’art. Maître des harmonies vocales et des textures sonores, Brian Wilson continue aujourd’hui d’inspirer l’univers musical.
Lire aussi : Josephine Baker, héroïque “Vénus noire”
Photo à la Une : © Beach Boys
