Festival de Cannes : Panda remporte haut la patte la Palm Dog 2025

Panda, un berger islandais a reçu la récompense suprême pour son émouvante prestation dans le film « L’Amour qu’il nous reste » du réalisateur Hlynur Pálmason, lors de la 25ème édition de la Palm Dog. Un événement iconique de la Croisette qui se déroule la veille de la remise de la Palme d’Or.

 

Ce vendredi 23 mai, 13 heures, à La Plage du Festival, on entend de joyeux aboiements. Et pour cause, nos amis à quatre pattes sont aujourd’hui les stars de la Croisette ! Cynophiles (personnes aimant les chiens), passionnés du 7ème art et journalistes sont au rendez-vous. Certains sont accompagnés de leur animal de compagnie. Il règne une joyeuse ambiance, décontractée, ce qui n’exclut pas les tenues glamour. Tous les participants sont impatients de connaître l’heureux élu de la 25ème édition de la Palm Dog organisée par le média Woopets

 

Décernée la veille de la Palme d’Or, la Palm Dog, (un jeu de mots amusant où une seule lettre est remplacée), peut prêter à sourire, mais elle est on ne peut plus sérieuse ! Au même titre que les acteurs de renom, les chiens ont eux aussi droit à leur Palme d’Or. La Palm Dog récompense une performance canine sur grand écran. Ce n’est pas une idée si farfelue, car beaucoup de films intègrent un ou plusieurs chiens dans leurs scénarios. Qui ne se souvient pas avec émotion du film Lassie et de ses multiples remake ? Un succès planétaire ! 

 

Un long métrage avec un canidé suppose un casting préalable, des capacités d’apprentissage… et une énorme patience pendant les séquences du tournage. 

 

C’est Toby Rose, un journaliste britannique excentrique comme on les aime, qui a eu l’idée originale de créer la Palm Dog il y a 25 ans afin d’honorer le talent de Mutt, son fox terrier. Pour cette nouvelle édition, il campe d’emblée le décor : « Nous rendons ici hommage aux animaux à quatre pattes afin qu’ils puissent s’exprimer avant que les robes longues et les smokings ne prennent le dessus. » 

 

Anthony Pruvost est le très discret propriétaire de la Palm Dog depuis 2023. Basé à Arras, il est le fondateur de Woopets, le média français dédié aux animaux de compagnie, Alexandre Dieu en étant le rédacteur en chef. La plateforme présente des actualités quotidiennes, des conseils d’experts, des guides pratiques et des repères à partir de fiches sur les différentes races.

 

Anthony Pruvost nous explique : « Cette cérémonie sensibilise au bien-être des animaux tout en mettant en avant la place importante qu’ils tiennent dans le cinéma et dans nos vies quotidiennes. En plus de la performance du jeu, le jury examine les conditions de tournage durant lesquelles la bonne santé physique et psychologique du chien est une priorité.»  

 

Remise du collier de la Palm Dog 2025 par Anthony Pruvost, propriétaire du Prix. ©Corine Moriou

 

C’est donc Panda (même nom hors écran) qui a remporté la Palm Dog 2025. Il s’est fait remarquer pour sa remarquable performance dans le drame « L’amour qui nous reste » (Astin Sem Eftir Er, en version originale) du réalisateur Hlynur Pálmason, 40 ans, né à Reykjavik. Une fierté pour le quadra qui a fait tourner son propre chien avec ses enfants ! Sans doute Panda a-t-il été mis en confiance en évoluant dans son environnement habituel ; ce qui expliquerait sa performance exceptionnelle. 

 

Présenté à Cannes Première, ce film porte un regard sensible sur la beauté du quotidien et le flot des souvenirs qui s’égrènent au fil des saisons. Panda incarne le fidèle compagnon d’une famille dont les parents se séparent. On sait à quel point un chien est un « membre à part entière » dans un foyer. Et les gardes partagées des toutous existent comme pour les enfants ! 

 

Malheureusement, Panda n’a pu être présent à Cannes pour recevoir son Prix. L’Islande, ce n’est pas la porte à côté ! Et le magazine en ligne Woopets ne dispose pas des mêmes budgets que les superproductions qui financent les déplacements d’un Tom Cruise venu cette année au Festival de Cannes présenter son film Mission Impossible. Avis aux généreux donateurs, amis des animaux de compagnie…

 

A l’annonce du lauréat, Hlynur Pálmason a filmé Panda sur la banquette de sa voiture afin de remercier chaleureusement le jury et le public.  

 

Pour ne pas décevoir les aficionados de la Palm Dog, un chien local, sosie de Panda, a joué les doublures. Il a récupéré le fameux collier rouge éclatant, en présence de l’un des producteurs du film. Tous les projecteurs ont été braqués sur le Panda de substitution. Peu habitué aux caméras (tous les «cabots» n’ont pas des talents de comédien), il a voulu quitter trop vite l’estrade au tapis rouge. Télévisions, journalistes et influenceurs du monde entier ont néanmoins pu immortaliser quelques images du berger islandais noir et blanc. 

 

Un maître et son chien devant le Photocall de la Palm Dog 2025 ©Corine Moriou

 

Panda, la star canine montante, succède à Kodi (Cosmos à l’écran) qui avait reçu ce prix prestigieux l’an dernier pour sa prestation dans le film Le procès du chien, réalisé par Lætitia Dosch. Fidèle compagnon d’une homme malvoyant, Cosmos est jugé comme un être humain après avoir attaqué une femme. Avant lui, le chien Messi, un border collie, avait porté le collier rouge tant convoité pour le rôle de Snoop dans le film multi récompensé Anatomie d’une chute de Justine Triet, Palme d’or 2023. Il occupait un rôle central dans ce thriller où l’enfant du couple était aveugle. 

 

Parmi les lauréats célèbres, on peut encore citer Brandy, l’american staffordshire terrier partenaire de Brad Pitt dans Once upon a time … in Hollywood. Le producteur et réalisateur Quentin Tarantino était venu en personne honorer le succès de la star canine en 2019. 

 

Les petits chiens ont aussi leur heure de gloire à la Palm Dog ©Corine Moriou

 

A la Palm Dog, le glamour canin amuse les plus blasés des Festivaliers. Les maîtres et leurs chiens font volontiers connaissance avec toute personne qui les approche. Il n’y a pas de barrage entre les stars et le public. Mais les paparazzis sont de plus en plus nombreux et il devient difficile de faire des photos des heureux primés. 

 

Pipa a reçu le Grand Prix du Jury à titre posthume

 

Il existe aussi un Grand Prix du Jury. En 2025, celui-ci a été décerné à la chienne ayant incarné le personnage de Pipa dans le film Sirât mis en scène par le réalisateur franco-espagnol Olivier Laxe. Celui-ci était présent à la cérémonie avec Jade Oukid, l’une des actrices du film qui a eu la douleur d’annoncer le décès de la jack russell Pipa. Le lendemain, lors de la soirée de clôture du Festival de Cannes, Olivier Laxe recevait le Prix du Jury pour son road movie dans le désert marocain. Ce film raconte l’épopée d’un père (accompagné de son fils et de son chien) qui recherche sa fille disparue au cours d’une rave party hallucinatoire et apocalyptique. 

 

Qui décide et comment ?

 

Le jury international de la Palm Dog est composé de six journalistes dont Peter Bradshaw, critique de cinéma réputé du Guardian. 

 

Les membres du jury ne chôment pas. Ils visionnent les films projetés pendant le Festival de Cannes : les films en compétition, la Quinzaine des cinéastes, Un certain regard, Cannes Première. Dès lors qu’un film met en scène un chien (au-delà d’une simple apparition), le long métrage est éligible à la Palm Dog. Les choix se font en fonction de l’importance du rôle, des techniques de dressage, et de la complicité avec les principaux protagonistes du film.  

 

La Palm Dog est un Prix qui n’a cessé d’évoluer depuis sa création. Il est très convoité, car il offre une belle notoriété tant en France qu’à l’étranger. « La Palm Dog fait partie des vidéos les plus visionnées du Festival de Cannes », note Anthony Pruvost. Gageons que certains scénaristes intègrent désormais un chien dans leur fiction … avec l’idée de rafler la fameuse palme.

 

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Photo à la Une : Remise de la Palm Dog à Panda le 23 mai 2025 avec Toby Rose, le créateur du Prix, Anthony Pruvost, fondateur de Woopets, et les membres du jury. ©Corine Moriou

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