Président et fondateur du groupe Adani, Gautam Adani s’est spécialisé dans la négociation de matières premières et les infrastructures. Avec une fortune de 97,6 milliards de dollars, le milliardaire indien est redevenu cette année l’homme le plus riche d’Asie. Retour sur son parcours.
Eclipsant l’homme d’affaires indien Mukesh Ambani jusqu’alors à la première place, le businessman Gautam Adani est devenu l’homme le plus riche d’Asie en 2024, avec une fortune de 97,6 milliards de dollars. Parti de rien, le Président et fondateur de la firme Adani a vu son capital exploser ces dernières années, tout en étant l’objet de nombreuses polémiques. Focus.
Des diamants à un groupe mondial
Né en 1962 dans la ville d’Ahmedabad, dans l’État occidental du Gujarat à l’ouest de l’Inde, Gautam Adani est issu d’une famille de classe moyenne de huit enfants. Son père était marchand de textile. A 18 ans, le jeune Gautam part à Bombay pour être petite main dans l’industrie des diamants. Au début des années 80, il rejoint son frère dans la société de plasturgie que ce dernier a créé. Rapidement, il prend la tête des opérations et développe l’entreprise dans un secteur en plein essor à l’époque : le plastique et les nouvelles matières liées, comme le PVC. Le groupe se diversifie par la suite dans les métaux et le textile.
En 1995, la carrière de Gautam Adani prend un nouveau tournant. L’homme d’affaires se lance dans les activités portuaires. Il remporte le contrat de construction et d’exploitation du port de commerce de Mundra, sur la mer d’Arabie, qui devient le premier port commercial du pays. Dans un même temps, il se déploie dans l’électricité, le charbon et les énergies renouvelables.
L’homme d’état indien Narendra Modi lui accorde, en 2003, l’autorisation de créer une zone économique spéciale, exempte notamment des règles communes de fiscalité. Grâce à cette faveur, sa fortune continue de s’accroître.
Spécialisé dans l’import-export, il est une référence dans les produits pétroliers, le charbon, et les produits agricoles, notamment les fruits, et devient en parallèle le plus gros importateur de charbon d’Inde. Construction de centrales électriques au charbon, achat de mines, spéculation immobilière, rachat de ports et d’aéroports, incursion dans les centres de données et de raffinage de cuivre, investissements dans les médias… Le groupe de Gautam Adani connait une expansion spectaculaire que rien ne semble arrêter. Il essuie toutefois de fortes critiques de la part des écologistes à propos de son impact environnemental. Mais il est aussi brièvement au centre d’un scandale financier.
Des scandales de surendettement et de fraude tombés dans l’oubli
Alors qu’Adani Enterprises, dont le milliardaire détient 75%, a boosté sa croissance de plus de 2400% entre mars 2020 et fin 2022, CreditSights de Fitch Group indique à cette période que le groupe est « profondément surendetté ». Le cabinet d’études mentionne alors que « dans le pire des cas, des plans de croissance trop ambitieux financés par la dette pourraient finir par se transformer en un piège d’endettement colossal, et par éventuellement se terminer en situation de détresse ou en défaut de paiement ».
En 2023, le Fonds Hindenburg, spécialisé dans la vente à découvert, dévoile un rapport qui accuse Gautam Adani de fraude comptable, de fourniture de fausses informations et d’investissements à haut risque. Suite à ces accusations sur fonds de dysfonctionnements et de surévaluation générale, le groupe, malgré les réfutations, perd des dizaines de milliards de dollars.
Mais ce scandale est de courte durée. La Cour Suprême indienne rejette quelques mois après une requête visant à élargir l’enquête sur les allégations de l’affaire Hindenburg. L’entité avait alors indiqué que les enquêtes existantes, menées par les autorités de régulation des marchés, étaient suffisantes et correctes. Le cours des actions de la firme dirigée par Gautam Adani était alors reparti à la hausse, tout comme sa fortune personnelle.
Dans la première semaine de 2024, la fortune de l’homme d’affaires a ainsi gagné 7,7 milliards de dollars, atteignant les 97,6 milliards de dollars selon l’indice Bloomberg. Une croissance qui a permis au businessman d’être sacré homme le plus riche d’Asie cette année, dépassant Mukesh Ambani, un autre magnat indien qui dirige Reliance Industries, firme spécialisée dans l’industrie pétrochimique.
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