La Réserve de Beaulieu est un palace légendaire, en bord de mer, à l’atmosphère intimiste. C’est l’adresse idéale pour se reposer loin des ambiances électriques. La Table des Rois étoilée Michelin, la piscine aux dimensions impériales, le spa participent à un séjour enchanteur.
Proche de Nice, niché dans la ravissante ville de Beaulieu-sur-Mer, ce fleuron cinq étoiles de classe mondiale, cultive le style palace avec un naturel qui est la marque des grandes Maisons.
Cette adresse iconique et magique n’existerait pas sans la reprise en mains talentueuse de Jean-Claude et Nicole Delion, les actuels propriétaires qui président également à la destinée du Château Saint Jean, l’un des plus beaux hôtels d’Auvergne.
La Réserve de Beaulieu offre l’intimité d’un boutique-hôtel avec ses 39 clés. La clientèle est assurée d’y trouver le calme et la discrétion, à l’opposé des ambiances électriques et déjantées des hôtels de Saint-Tropez. Des monégasques viennent y séjourner pour se reposer du ballet des hélicoptères au-dessus de la Principauté.
Dans cette villa d’inspiration florentine à la façade rose, tout est beau, luxueux, parfait. il n’y a pas de place pour le bling-bling.
C’est l’architecte d’intérieur Richard Martinet (auteur de la décoration des hôtels Crillon et Peninsula à Paris ainsi que de l’Hôtel de Paris à Monaco) qui en a assuré la rénovation alliant classicisme et modernité.
Des photos en noir et blanc de nombreuses célébrités (Ayrton Senna, Brigitte Bardot, Romy Schneider…) ayant fréquenté le lieu ornent les murs du lobby jusque dans les chambres. Et les orchidées fraîches, partout présentes, dégagent un sentiment de pureté et de fraîcheur dans tout l’établissement.
On se sent transporté dans une autre époque, un autre siècle. A tout instant, on imagine que l’on va croiser Gatsby le Magnifique au bar Gordon Bennett ou sur la terrasse aux balustrades blanches. La vue à 180 degrés sur la Méditerranée et le regard plongeant sur l’immense piscine miroir donnent un doux vertige.
Un peu d’histoire … et quelques anecdotes
Pierre Lottier, restaurateur niçois, construit un restaurant de luxe en bord de mer. Nous sommes en 1880… La Côte d’Azur voit défiler le gotha européen. Il entend y servir le meilleur poisson qui soit. Son idée ? Creuser un grand bassin où les pêcheurs du coin viendront déverser leurs prises à peine sorties des filets. Très vite, ils l’appellent « la réserve ». Lottier adopte le nom : « La Réserve de Beaulieu » est née.
L’adresse séduit rapidement les têtes couronnées et les grands bourgeois. James Gordon Bennett Junior, un magnat de la presse américaine, l’aime tant qu’il y fait installer le téléphone pour pouvoir réserver rapidement sa table. C’est une grande première pour Beaulieu. Un siècle plus tard, le numéro de téléphone de la Réserve de Beaulieu, qui est toujours le 04 93 01 00 01, témoigne de ce vibrant passé.
En 1905, l’établissement se dote d’une dizaine de chambres prestigieuses. Le succès est immédiat ; il ne se dément pas jusqu’à la Grande Guerre et revient avec les années folles. De Gustave V à Mistinguett, la fine fleur de l’époque s’y donne rendez-vous. La seconde guerre mondiale met fin une nouvelle fois à ce tourbillon de fêtes.
Les propriétaires se succèdent. Un certain Jacques Laroche voit grand. Il hisse la Réserve de Beaulieu au rang des principaux palaces du monde, ayant la sagesse de confier la gestion de l’hôtel à Jean Potfer. Lors du départ de ce gérant d’exception en 1977, l’établissement entame un long déclin. Il dure près de vingt ans jusqu’à ce qu’en 1997 Jean-Claude Delion et son épouse Nicole, réveillent la Belle au Bois Dormant.
Leur passion, talent et labeur sept jours sur sept vont faire des merveilles. A l’aube du XXIème siècle, La Réserve de Beaulieu est plus éclatante que jamais. « Chaque hiver, lors de la fermeture, l’hôtel embellit, s’enrichit de nouveautés. Le maître des lieux a la passion des moindres détails », commente Gregory Vergnes, directeur adjoint du restaurant. Il est vrai qu’ici tout est parfait, absolument parfait.
Un air de Dolce Vita souffle à l’ombre des parasols de la piscine
La piscine est incontestablement – avec la table du chef, bien sûr – l’une des pièces maîtresses de la Réserve de Beaulieu. Lors de la période estivale, elle est le point de rencontre des amateurs de farniente. On fait la connaissance de son voisin italien, américain ou brésilien. Un air de Dolce Vita souffle à l’ombre des parasols.
« Cela fait douze ans que je suis là. Il est difficile d’avoir un plus beau bureau », lâche Michaël Aubert, le chef plagiste, en nous offrant un immense drap de bain.
La taille du bassin (20 mètres sur 10) est peu standard et l’on nage avec délice dans une eau de mer chauffée à 29 degrés.
Très confortablement installés sur un transat, on admire le somptueux panorama : la Grande Corniche, le Cap d’Ail et le promontoire surnommé « La Tête de Chien » qui domine Monaco. Un pas de côté, quelques marches descendues, et nous voilà sur la jetée où des pêcheurs tentent de capturer dorades et bars. Pourquoi pas un bain de mer ?
Le Spa La Prairie, flambant neuf, propose hammam, sauna, jacuzzi, salle de fitness avec des appareils dernier cri. Cyrielle prodigue un soin rajeunissant intégrant un drainage lymphatique effectué avec grand professionnalisme. C’est une façon décomplexée de s’occuper de sa forme (et de ses formes) … avant de passer à table pour de sérieuses agapes.
Le Restaurant des Rois, le joyau de la couronne culinaire de La Réserve de Beaulieu
Au piano, Katalina, d’origine hollandaise, joue un répertoire romantique pour les clients du bar Gordon Bennett, l’antichambre du Restaurant des Rois.
Pourquoi un tel nom ? Cela fait plus de 130 ans que la Réserve de Beaulieu régale les fins gourmets de la planète. Quelques mois après son ouverture, un critique gastronomique trouva ces mots admirables : « La Réserve de Beaulieu est le restaurant des rois et le roi des restaurants. »
Face à la Grande Bleue, les tables sont dressées sur la terrasse tout en élégance. La nuit tombe et les yachts éclairés au loin ressemblent à de gros choux à la crème.
Le Chef étoilé Julien Roucheteau, ex-deux macarons au Lancaster à Paris, Meilleur Ouvrier de France 2019, endosse une lourde responsabilité. Aucune fausse note n’est permise.
Il maîtrise avec brio l’orchestration des saveurs avec un menu signature en quatre ou six plats illustrés par un thème différent. La fraîcheur est le premier thème avec les « celeriolis » de chèvre frais arrosés d’un jus de cosses mentholé. Un délice. Fougueux en est le second, un artichaut violet en barigoule. L’Umami (qui signifie « savoureux », « délicieux » en japonais) est le dos de rouget saisi à la flamme. On se régale de ce poisson cuit à basse température servi avec un consommé d’arrêtes infusé aux noyaux d’olives. Et comment résister à l’Onctueux, le traditionnel soufflé au Grand Marnier !
Tout au long du dîner, Wilfried Goutorbe, le sommelier en chef, trouve l’accord parfait de vins. On découvre notamment un excellent Traminer 2016 frais et fruité de chez Bénédicte & Stéphane Tissot cultivé en biodynamie.
La cuisine de Julien Roucheteau se déguste aussi au Vent Debout, le restaurant estival pour des déjeuners décontractés.
Avec un peu de chance, vous pourrez réserver l’une des deux tables à l’avant de la terrasse face à la jetée. Vue imprenable sur la Méditerranée. On s’amuse à regarder le parfait alignement des enfants sortant en mer sur des Optimist, chaperonnés par leurs professeurs de voile.
La « carte de vacances » met les papilles en émoi : tartare de Saint-Pierre saumuré à l’eau de mer, tentacules de poulpe aux aubergines grillées et pamplemousse, bulles de melon infusées à la verveine …
« J’aime proposer une cuisine identitaire acidulée composée de vinaigres et d’agrumes avec un allègement des sauces et la justesse des cuissons », nous explique le chef qui s’approvisionne auprès du collectif niçois « 21 paysans ».
Autre excellente surprise : La Table. Il faut sortir de la Réserve de Beaulieu pour y accéder par la rue. Mieux vaut arriver à 19 heures ou 21 heures pour éviter l’affluence.
Le menu découverte à 26 euros laisse pantois. Un bel effort pour démocratiser et faire connaître la cuisine du chef ! Dans l’assiette, tataki de thonine au miso rouge, dos de maigre au pesto estival, clafoutis aux cerises. « Je reviens tous les ans ici, confie la Directrice des opérations du Dorchester à Londres auprès d’Alain Ducasse. C’est l’un des meilleurs rapports qualité-prix de la région. »
Des chambres qui cumulent « les 3 C » comme … Confortables, cossues et de caractère : les 39 chambres (suites et villas comprises) cumulent les 3 C.
Elles sont décorées dans des tons chauds de beige, miel et or avec une moquette grise qui évoque l’arrivage d’un banc de poissons ! Un clin d’œil à la Méditerranée ?
Meubles de style, canapé moelleux et literie bourgeoise : elles répondent aux standards des hôtels de luxe.
Couvertes de marbre, du sol au plafond, les salles de bain sont lumineuses, très agréables à vivre (avec douche et baignoire), dotées de produits de toilette siglés Guerlain.
Et puis il y a les Reines de la Réserve : deux villas indépendantes baptisées Victoria et Mistinguett. La première dispose d’un jardin tandis que la seconde (un étage avec ascenseur privé) offre, de la terrasse, un panorama magnifique. Une autre façon de profiter de ses vacances avec un Room service très efficace.
Aux alentours, deux joyaux de la Côte d’Azur
La Villa Kérylos et la Villa Ephrussi sont deux joyaux de la Côte d’Azur qu’il serait dommage de manquer. Il est possible d’acheter un billet jumelé pour les visites.
Dans Beaulieu, La Villa Kérylos, construite sur le modèle des résidences de la Grèce antique, a été transformée en musée. On y découvre une cinquantaine d’œuvres du sculpteur Arman exposées jusqu’au 22 septembre 2024. C’est aussi l’occasion d’admirer l’architecture avec le péristyle – vaste patio habillé de colonnes – les pièces successives, et de se promener dans le jardin d’arbousiers et d’oliviers qui surplombe la Méditerranée.
A l’entrée de Saint-Jean Cap Ferrat, La Villa Ephrussi est un magnifique Palais de style vénitien qui fut construit par Béatrice Ephrussi de Rothschild, riche héritière de la Belle Epoque. Avec ses neuf jardins, ce lieu enchanteur nous fait voyager et rêver. Le ballet de jets d’eau du bassin principal sur une musique de Mozart laisse imaginer les fêtes grandioses d’antan. Bonne nouvelle : le XXIème siècle reste ici dans la tradition. Tout au long de l’été, Les Nocturnes 2024 de La Villa Ephrussi mettent à l’honneur de grands artistes du théâtre, de la danse et de la musique.
Ce que l’on a aimé :
- L’ambiance intimiste et familiale avec un personnel offrant une qualité de service exceptionnelle, du voiturier à la spa manager.
- La piscine d’eau de mer chauffée à 29 degrés (l’une des plus belles de la Côte d’azur) dans laquelle on peut souvent nager seul.
- Trois restaurants dont chacun vogue sur un registre bien distinct.
- Un somptueux petit-déjeuner sur la terrasse avec sa farandole de riz au lait et son délicieux cake au citron.
- Une vraie clé à l’ancienne pour la chambre qui rappelle une autre époque.
Et s’y on y allait ?
La Réserve de Beaulieu
5 boulevard du Maréchal Leclerc
06310 Beaulieu-sur-Mer
Chambres à 600 euros en basse saison
Tél : + 33 4 93 01 00 01
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Photo à la Une : © La Réserve de Beaulieu
