Nouvelle fierté pour l’Italie. La Botte de l’Europe peut se targuer de sa gastronomie réputée dans le monde entier mais également de ses monuments à la beauté dépaysante. La preuve en est que le pays possède le plus grand nombre de sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La via Appia, récemment ajoutée à la liste, devient le 60e site italien reconnu.
Du 21 juillet au 31 juillet se tient la 46e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce dernier se réunit cette année à New Delhi, en Inde, pour notamment examiner les candidatures de 28 sites pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
Le patrimoine mondial de l’UNESCO désigne l’ensemble des biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité. Un traité de 1972 confère à l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le soin d’identifier, de protéger et de préserver des sites ayant « une valeur universelle exceptionnelle », comme les temples d’Abu Simbel (Egypte), la ville italienne de Venise ou encore le temple d’Angkor Vat (Cambodge). En plus d’une notoriété et d’une attractivité renforcées, les sites détenteurs du précieux label peuvent espérer voir leur fréquentation touristique augmenter de 20 à 50%. Aujourd’hui 1223 biens culturels et naturels sont ainsi inscrits sur la précieuse liste et l’Italie arrive en tête.
Le 27 juillet dernier, le Comité a dévoilé le nom de treize nouveaux sites dont les candidatures ont été retenues. Parmi eux figure la via Appia, célèbre voie italienne et vestige de l’Empire romain.
Une voie emblématique
« Regina Viarum », littéralement « la reine des routes » en latin. C’est ainsi que les Romains appelaient la via Appia, une des plus anciennes voies italiennes. Sur plus de 500 kilomètres, cette route traversait l’Italie centrale et méridionale, reliant Rome à Brindisi, une ville portuaire des Pouilles.
Construite à partir de 312 av. J.-C. par le censeur Appius Claudius Caecus, la via Appia témoigne de l’ingéniosité de la civilisation romaine.
Conçue à des fins militaires, la voie permettait d’envoyer le plus vite possible des troupes vers le sud de l’Italie, afin de consolider la domination de Rome sur cette partie de la péninsule lors de la Seconde Guerre Samnite. Elle s’est ensuite imposée comme un élément stratégique dans la conquête militaire vers l’Orient et l’Asie Mineure.
Cette route est devenue essentielle aux grandes communications commerciales et aux principales transmissions culturelles. Elle s’est imposée avec le temps comme modèle pour toutes les voies publiques romaines et pour le système routier complexe de l’Empire.
Sur le chemin de l’Histoire
Suivre la via Appia, c’est s’immerger dans l’histoire italienne au fil de ses propres pas. Il est possible d’y découvrir les premières bornes militaires encore conservées, le parc régional de l’Appia Antica, où catacombes, sépultures et autres vestiges archéologiques offrent une plongée dans le passé, ou encore des villages endormis.
Si l’on décide de suivre la voie dans le sens inverse, les pas des visiteurs se fondent dans ceux de l’apôtre Paul, qui a emprunté cette route pour rejoindre Rome vers l’an 65.
Celle que l’on appelle également la voie Appienne a été le témoin de nombreux événements majeurs au fil de ses deux millénaires d’existence. À l’issue de la Troisième Guerre servile en 71 av. J.-C., les esclaves commandés par Spartacus ont été vaincus par le général Crassus. Les 6 000 survivants ont par la suite été crucifiés le long de la route emblématique.
De façon générale, cette route montre avant tout les talents de bâtisseurs dont faisaient preuve les Romains. Deux mille ans plus tard, la civilisation moderne reste ébahie devant leur ingéniosité à percer des montagnes, concevoir des canaux ou édifier un système routier extrêmement développé.
Avec une histoire aussi dense, la via Appia s’est imposée comme une candidature de choix pour apparaître sur la liste des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. En 2015, le gouvernement italien a notamment annoncé un plan pour ressusciter la route pavée.
De nombreux sites lauréats
🔴 FLASH INFO !
Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineMondial de l’@UNESCO_fr : La ville historique et site archéologique de Gedi, au #Kenya 🇰🇪.
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— UNESCO en français (@UNESCO_fr) July 27, 2024
L’annonce de l’intégration de la via Appia au patrimoine mondial de l’UNESCO est une réussite pour l’Italie. Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a salué dans un communiqué un « grand résultat » montrant que l’UNESCO a « compris l’exceptionnelle valeur universelle d’une œuvre extraordinaire d’ingénierie qui, au fil des siècles, a été essentielle pour les échanges commerciaux, sociaux et culturels avec la Méditerranée et l’Orient« .
La voie n’est cependant pas la seule lauréate élue par le Comité. Douze autres sites ont intégré la liste de l’UNESCO :
– Les mines de Sado, au Japon
– L’ensemble monumental de Brâncuși à Târgu Jiu, en Roumanie
– Les frontières de l’Empire romain – Dacie, en Roumanie
– Les grottes de Niah, en Malaisie
– Les sites de mémoire de Nelson Mandela en Afrique du Sud
– La ville historique et site archéologique de Gedi, au Kenya
– L’Axe central de Pékin, en Chine
– Le parc de Phu Phrabat, en Thaïlande
– Le parc naturel du lac Kenozero, en Russie
– Le site archéologique d’Al-Faw, en Arabie saoudite
– Hegmataneh, en République islamique d’Iran
– La résidence de Schwerin, en Allemagne
À noter que la veille, le vendredi 26 juillet, le monastère de Saint-Hilarion, situé dans la bande de Gaza, et les îles Marquises, en Polynésie française, avaient déjà fait leur entrée dans la liste des sites retenus par le Comité.
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Photo à la Une : © Tripadvisor