A l’occasion des fêtes de fin d’année, New York refait fonctionner ses rames historiques « R1-9 » en service entre les années 1930 et 1970. Avec ses ventilateurs au plafond, son éclairage à l’ampoule et ses publicités d’époque, cette rame vintage inspire les habitants qui s’habillent de leurs plus beaux costumes anciens.
Pendant quelques semaines, la Metropolitan Transport Authority (MTA) remet en service ses wagons « R1-9 ». Tout a été conservé pour (re)plonger quelques décennies en arrière et ce grâce à une collaboration entre la MTA et le Transit Museum, l’entité culturelle liée aux transports de la ville, dont notamment le métro.
Un voyage dans le temps
Retour dans le passé. New York fait voyager les locaux et les touristes à travers sa rame « R1-9 ». Ces wagons avaient été mis en circulation dans les années 30 et retirés en 1977 au profit de voitures plus modernes. Empreinte de nostalgie, la rame couleur métal aujourd’hui remise en service est restée dans son jus. On y trouve des ventilateurs à pales au plafond, un éclairage à l’ampoule à incandescence, et des publicités d’époque, notamment celle des années 60 rendant hommage « au défunt président » John F. Kennedy. Et comme ces anciens trains ne sont pas équipés de système de sonorisation, des bénévoles annoncent les arrêts lors de l’arrivée imminente du train.
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Certains new-yorkais ont été si ravis d’apprendre cette réintroduction périodique qu’ils se sont habillés dans des tenues d’époque, côtoyant les passagers modernes. L’occasion pour les plus âgés de raconter leurs souvenirs et de perpétuer cette histoire ancrée dans le patrimoine de la métropole. La rame « R1-9 » devrait devenir une attraction phare dans le programme touristique des voyageurs pour les fêtes de fin d’année. Selon l’office de tourisme de New York, environ 7 millions de visiteurs sont attendus dans la ville entre Thanksgiving et le jour de l’An.
Un métro témoin de l’histoire de New York
Ces rames ont été « le premier système de transport en commun qui a permis à la ville de se développer » explique Todd Glickman, bénévole au musée des transports de New York. « Au début des années 1900, les gens devaient vivre très près de leur lieu de travail ou d’études. Grâce à l’avènement du métro en 1904, les gens pouvaient se déplacer en peu de temps et c’est ce qui a permis à la ville de grandir » poursuit-il.
Aujourd’hui, le métro de la grosse pomme est l’un des plus grands du monde avec presque 500 arrêts, 36 lignes et plus de 1 300 kilomètres de voies. Il relie quatre des cinq arrondissements de la ville : Manhattan, Brooklyn, le Queens et le Bronx, mais pas Staten Island. Si certaines bouches ne sont pas ouvertes la nuit, la particularité du métro new-yorkais est qu’il fonctionne 24h/24, avec une fréquence de passage moindre entre minuit et 6h30. Avant la crise sanitaire, il permettait à plus de 5 millions de personnes de se déplacer dans la ville.
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Ce métro a inspiré bon nombre d’artistes, comme en témoigne la légendaire chanson « Take the A train » rendue célèbre par le pianiste et compositeur de jazz Duke Ellington. Le clip du morceau Bad de Michael Jackson, réalisé par Martin Scorsese, a été tourné dans la station désaffectée Hoyt-Schermerhorn à Brooklyn.
Mais son histoire ne donne pas toujours lieu à réjouissance. Dans les années 70/80, rentrer en métro à certaines heures tardives pouvait être dangereux. Le bon samaritain Curtis Sliwa décide alors en 1979 de monter une association ultra secrète de protecteurs de la société métropolitaine, baptisée les « Guardian Angels ». Identifiables par leur béret rouge, ces derniers veillaient à la sécurité des passagers et au bon déroulement des trajets. Plusieurs autres villes du monde avaient d’ailleurs copié ce système. Aujourd’hui, les conditions sécuritaires ne sont pas encore optimales. Des fusillades défrayent régulièrement la chronique, comme les attaques en 2022 et plus récemment en mars 2024.
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Photo à la Une : © Marc A. Hermann / MTA