Plus de 2000 jours après l’incendie dévastateur qui avait touché le monument parisien, Notre-Dame rouvre enfin ses portes. Forte de 860 ans d’histoire, la cathédrale tourne une nouvelle page de son existence, magnifiée par le travail de centaines d’artisans. Retour sur cette rénovation d’ampleur.
Le 15 avril 2019, un incendie touchait brutalement Notre-Dame de Paris. Un peu avant 20h, la mythique flèche de la cathédrale tombait, face à des millions de personnes suivant l’événement retransmis en direct à la télévision. 340 000 donateurs privés de 150 pays différents ont permis de récolter 846 millions d’euros, dont plus de deux tiers apportés par Bernard Arnault, la famille Bettencourt, la famille Pinault et TotalEnergies. Après cinq ans de travaux, la cathédrale va se redévoiler les 7 et le 8 décembre lors d’une cérémonie tant attendue, devant 3 000 invités dont une cinquantaine de chefs d’Etat, 340 médias français et internationaux et 40 000 personnes depuis les quais. Après une semaine inaugurale, Notre-Dame accueillera de nouveau son public et ses fidèles dès le 16 décembre. Un joli cadeau de Noël pour le monde entier.
Des années de travaux pour rebâtir Notre-Dame de Paris
Si Notre-Dame de Paris est aujourd’hui plus belle que jamais, les architectes et les artisans sont partis de loin. La flèche reconstruite par Viollet-le-Duc en 1859 s’était effondrée, la charpente était détruite, des œuvres d’art ont été dégradées, la tour nord était endommagée et un trou gigantesque dans la voûte laissait entrevoir un amas de gravats qui recouvrait la nef.
Environ 250 entreprises se sont mobilisées pour reconstruire la cathédrale. Charpentiers, couvreurs-zingueurs, ferronniers, tailleurs de pierre, sculpteurs… « C’est le chantier de notre vie » raconte la majorité des 2 000 artisans qui ont œuvré sur le projet pendant des années. De nombreux outils ont été reproduits sur la base d’outils de l’époque médiévale dans le but de respecter l’histoire du lieu.
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En mai 2023, la restauration des maçonneries et des voûtes s’est achevée, suivie par le nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes, ainsi que la réhabilitation du grand orgue. En septembre, toute la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, et les décors de la sacristie étaient nettoyés et restaurés. A la fin de l’année passée, le coq a été posé au sommet de la flèche composée de 1000 pièces, à 96 mètres de hauteur. On doit la flèche à un atelier en Lorraine, qui l’a monté avec succès.
Pour débuter le premier mois de 2024, la charpente médiévale du chœur a été posée grâce au savoir-faire d’une soixantaine d’équarisseurs et de charpentiers. En mars, c’était au tour du mobilier d’art et des grandes œuvres, comme les statues de marbre et de bronze du vœu de Louis XIII, des grilles, des stalles et des objets menuisés, d’être restaurés et réintégrés dans la cathédrale. Le mois suivant, la croix de chevet de Viollet-le-Duc, seul élément de la couverture du chœur qui a survécu aux flammes, a été restaurée. Elle a été replacée en haut de la charpente du chœur en mai.
En juillet 2024, l’ange de la trompette, la seule sculpture médiévale abimée par l’incendie, a repris sa place à Notre-Dame. L’ange neuf a été refait d’après un modèle en résine et des photos anciennes permettant de restituer les parties que le temps lui avait enlevées.
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Certaines cloches de la tour nord, atteinte par les flammes, ont souffert de la chaleur. Les ateliers Cornille Havard, dans la Manche, les ont nettoyées. Ces pièces de plusieurs milliers de kilos ont rejoint le beffroi le 12 septembre dernier.
La charpente a été reconstruite à la main pendant plusieurs années. 1000 chênes, sélectionnées un à un pour des pièces bien précises, en provenance de 10 forêts françaises ont été nécessaires. Comme l’indique le site de la ville de Paris, la charpente du chœur a été réalisée par les Ateliers Perrault à Saint-Laurent-de-la-Plaine, en Anjou, et la charpente de la nef par les Ateliers Desmonts à Perriers-la-Campagne, dans l’Eure. Notre-Dame a ainsi retrouvé sa forêt de poutres.
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Aujourd’hui, Notre-Dame de Paris impressionne par sa lumière et son éclat. Le président Emmanuel Macron, lors de sa visite, a décrit cette rénovation comme « le plus beau chantier du siècle » pour ce qui est « une fierté pour la nation ». Cet avis semble être partagé par les fidèles : les réservations pour les premières messes, ouvertes le 3 décembre, sont déjà complètes.
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Photo à la Une : © Unsplash
