À l’occasion des 50 ans de la mort de Pablo Picasso, le créateur de mode britannique Paul Smith repense le musée parisien de l’artiste, situé dans le Marais. Trois niveaux, des couleurs et des tonnes de toiles et d’inspiration.
Quand la mode et l’art se rencontrent. Ces deux mondes ont l’habitude de se croiser, de s’assembler, se découvrir ou se redécouvrir. Et une fois de plus, l’art et la mode ne forment qu’un. À l’occasion du 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, précurseur du cubisme et artiste fou de son siècle, Paul Smith est l’invité d’honneur du musée parisien qui lui est consacré. Entre hommage, réinterprétation et rayures, ce dernier se refait une beauté.
Une collection qui « prend des couleurs »
Il y a 50 ans, Pablo Picasso s’éteignait, laissant derrière lui un grand héritage, un mouvement artistique et des centaines d’œuvres. Le musée parisien qui lui est dédié célèbre cette disparition en proposant, depuis le 7 mars dernier et jusqu’à fin août, une exposition exclusive baptisée Célébration Picasso – la collection prend des couleurs, en partenariat avec Paul Smith. Si Picasso est connu pour ses formes cubiques, le designer britannique l’est tout autant pour ses collections de vêtements, son goût prononcé pour les couleurs et les rayures. Avec lui et grâce à lui, vous verrez Picasso sous un œil nouveau.
Le partage des tâches est plutôt équitable et complet : Paul Smith s’occupe de la scénographie, les conservateurs du musée de la sélection des œuvres.
« En faisant appel à Paul Smith, nous pouvions montrer à nouveau les chefs-d’œuvre de la collection avec un regard un peu décalé« , explique Cécile Debray, la présidente du Musée Picasso. « Son apport ici, ça a été de rendre l’œuvre de Picasso accessible à tous, en faisant une sorte de merveille esthétique ; une sorte de découverte émerveillée, presque enfantine, de ce qu’est la peinture de Picasso. Je pense que son humour, cet humour anglais, saura plaire au jeune public« .
Le musée possède trois étages et une dizaine de pièces, toutes repensées par le créateur.
Chacune d’elles raconte une bribe de l’histoire de Picasso, avec des références et des hommages. Le plasticien espagnol a eu de nombreuses périodes, qui oscillent en fonction de ses humeurs. Pour la période bleue, Paul Smith peint les murs d’un bleu foncé, une couleur qui fait ressortir les tons des différentes toiles présentes dans l’espace et qui rappelle par la même occasion sa collection homme printemps-été 2004.
La salle des céramiques met en valeur douze assiettes créées par Picasso placées au centre d’un mur blanc lui-même orné d’assiettes blanches.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Musée national Picasso-Paris (@museepicassoparis)
Parce que trop, ce n’est pas assez…La salle dédiée aux séries de couvertures de Vogue Paris imaginées par Picasso est elle-même recouverte de couvertures originales, transformées en papier peint.
Pour la période années 50 du peintre, Paul Smith a simplement peint les murs blancs du même chiffre.
La salle des rayures exprime ce goût commun très étroit entre les deux artistes. En préparant la scénographie de l’exposition, Paul Smith s’est beaucoup documenté sur Picasso, avant de se rendre compte qu’il utilisait énormément son motif fétiche : les rayures. À la verticale, à l’horizontale, en grand, en petit, toutes ces rayures donneraient presque le tournis !
Cette interprétation nouvelle et audacieuse des œuvres de Picasso, vues à travers les yeux (et les lunettes) pop et colorés de Paul Smith, devrait conquérir petits et grands !
Lire aussi >LES 11 EXPOSITIONS DANS LE MONDE LES PLUS ATTENDUES DE 2023
Photo à la Une : © Musée Pablo Picasso