Phil de Rodrigue, le Kiraz des Parisiennes, nouveau style

Phil de Rodrigue enflamme la capitale avec ses dessins de Parisiennes et ses illustrations d’évènements mondains. Avoir une œuvre de cet homme singulier et charmant, c’est l’entrée dans un club fermé. Retour sur un parcours atypique. 

 

Et la magie fut ! A l’occasion de son exposition « Les Parisiennes », Victor Philip dit « Phil de Rodrigue » réunissait quelques amis, admirateurs et curieux au restaurant « La Petite Place » dans le Marais, fin janvier. Mais c’est plutôt une grande place que ses modèles et fans ont dans leur cœur pour celui qui les écoute et sublime leur image.  

 

Ekaterina Lambert, styliste et créatrice de mode, incarne la Parisienne à l’occasion du vernissage « Les Parisiennes », au restaurant La Petite Place, fin janvier. Un dessin de Phil de Rodrigue.

 

Avec son joli coup de crayon, Phil de Rodrigue crée un univers graphique pour chaque femme qu’il rencontre, mettant en valeur sa personnalité.

 

Ce soir-là les projecteurs étaient braqués sur Nadia Gaieva, remarquée pour son élégance, mais surtout pour la cause qu’elle défend en tant qu’avocate : la paix entre la Russie et l’Ukraine. Un sujet ô combien d’actualité ! 

 

Qu’est-ce qu’une Parisienne ? A cette question, Phil de Rodrigue nous répond sans hésitation : «  C’est avant tout un état d’esprit, même si la Parisienne n’est pas de souche. Elle est intelligente, chic, dans la séduction. Elle a une forte personnalité, elle est libre, voire rebelle. » 


Phil de Rodrigue s’inspire de ses contemporaines qui sont pour la plupart des inconnues. Mais il y aussi quelques célébrités qui sont comédiennes, écrivaines, designers, femmes d’affaires, danseuses étoiles… Au total, une centaine de personnes ont bénéficié des nuances de la palette de l’artiste: Cyrielle Clair, Philippine Leroy-Beaulieu, Amandine Cornette de Saint-Cyr, Sylvana Lorenz, Vanessa Feuillatte, Anne Eyer, mais aussi quelques hommes dont Jean Todt, Douglas Kennedy, David Rockefeller et sa femme Susan … 

 

« Souvent il s’agit d’un coup de cœur ! Je ne fais pas de portrait, mais je raconte une histoire. Cela nécessite un dialogue où le modèle me parle d’elle, de ses passions. A partir de là, je construis un environnement imaginaire dans lequel je mets toute mon habilité, ma sensibilité, voire mon âme. » 

 

Bande dessinée et science-fiction

 

Mais comment Victor Philip est-il devenu dessinateur illustrateur des Parisiennes dans la lignée de prédécesseurs illustres comme Kiraz, Sempé ou René Gruau

 

« Dès l’âge de cinq ans, je dessinais. J’aimais représenter des soldats qui attaquaient des châteaux ! Je crois que j’avais à l’époque déjà le sens de la perspective », raconte, amusé, le quadra, né à Bordeaux d’un père militaire et d’une mère fleuriste. Benjamin de la famille – un frère militaire, une sœur professeur de lettres – Victor se nourrit à la fois de faits d’armes et de beaux textes de la littérature française. Il vit dans un environnement traditionnel et catholique dont il apprécie les valeurs ; celles-ci le guideront tout au long de ses aventures parfois périlleuses. 

 

Le jeune homme entreprend des études d’arts appliqués et d’informatique à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, puis il fait son service militaire dans l’armée de l’Air à Cazaux. 

 

Il démarre une activité professionnelle chez un architecte pour lequel il réalise des maquettes présentant ses futures réalisations. 

 

En 2012, il rejoint Ubisoft, l’entreprise familiale française devenue l’un des leaders mondiaux du jeu vidéo. Victor Philip y excelle et exerce aujourd’hui le rôle de Conseiller artistique auprès de la Direction Générale.  « La création d’un nouveau jeu vidéo nécessite des investissements importants. Aussi est-il nécessaire en amont de porter un regard critique sur chaque projet au sein d’une équipe pluridisciplinaire», explique-t-il, discret sur cette facette de sa vie professionnelle.  

 

Immergé dans le monde de la bande dessinée et de la science-fiction, Phil de Rodrigue trouve son style, le peaufine au fil des ans. Il a ses auteurs fétiches parmi les stars. Et de citer Edgar Pierre Jacobs (Blake et Mortimer), Alex Raymond (Flash Gordon), Hergé (les aventures de Tintin), Burne Hogarth (Tarzan), Akira Toriyama (Dragon Ball). 

 

Il se prend au jeu et crée sa propre BD,  « Les aventures de Gontran et Roland Dandar » relatant les péripéties de deux frères, à la fois magiciens et chevaliers providentiels portant secours à des gens en péril. « Trois albums attendent un éditeur », nous susurre l’auteur.  

 

Jean Todt dans sa fusée estampillée FIA par Phil de Rodrigue

 

Phil de Rodrigue a aussi quelques hommes parmi les modèles qui l’inspirent. 

 

Ses personnages semblent sortir tout droit d’une BD comme Jean Todt, l’ex directeur de l’écurie de Formule 1 Ferrari. Avec sa fusée estampillée FIA (Fédération Internationale de l’Automobile), l’ancien copilote de rallye français pense qu’il sera plus vite présent à ses rendez-vous. L’agenda serré, la ponctualité sont ses obsessions.

 

Jean Todt , 79 ans, a toujours le pied au plancher. Il est aujourd’hui Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière et se rend dans 40 pays par an. Il a pratiquement tout eu. Les honneurs, l’amour, de beaux joujoux… Comment peut-on encore l’étonner ? « Un jour, sa secrétaire m’a appelé car elle voulait lui offrir un dessin pour son anniversaire, raconte Phil de Rodrigue. Depuis, j’ai appris que la BD était au mur de son bureau… »  

 

Paris, sa ville de cœur

 

Depuis une dizaine d’années, Phil de Rodrigue fait des infidélités à Bordeaux pour vivre à Paris, sa ville de cœur. « C’est à la fois une ville romantique et une ville où l’on travaille, où l’on est en mouvement. Parfois, elle est inhumaine tant le rythme est effréné. Mais c’est ici que je puise la source de mon inspiration », nous confie-t-il.  

 

Cet homme singulier et charmant semble vivre dans un autre siècle. « J’aurais préféré avoir 20 ans dans les années 60, reconnaît-il. C’était le modernisme et une époque joyeuse pleine d’un avenir rayonnant. » 

 

Il aime l’histoire, la littérature, le cinéma, la peinture. Il s’inspire d’œuvres du passé pour apporter des allégories à ses créations. Au moins quatre à cinq fois par mois, il déambule dans les grandes salles du Louvre. Il se poste devant des tableaux de Philippe de Champaigne, Nicolas Poussin ou Ingres. Il médite, réfléchit. « Ici, je me sens comme chez moi », nous dit-il lors d’une visite personnelle et guidée qui restera mémorable. Un puits de science ce Phil de Rodrigue ! 

 

Une demande en mariage sur les quais de Seine, la Tour Eiffel également l’élue de la journée, d’après Phil de Rodrigue

 

S’il flâne, c’est du côté du Musée d’Orsay, du Jardin du Luxembourg, des Tuileries. Mais aussi sur le Boul’Mich’ où il fréquente les librairies. Il se promène volontiers aux Serres d’Auteuil ou à Passy avec la Tour Eiffel en perspective. C’est devant l’édifice de Gustave Eiffel que Phil de Rodrigue immortalise des demandes en mariage. En général, c’est le futur marié qui a l’idée de commander un dessin via le wedding planner Kiss Me In Paris. 

 

 

 

 

Yasmine Murat et son mari Joachim Murat, descendant du Maréchal d’Empire Murat pour l’œuvre « L’épopée de la gloire » par Phil de Rodrigue.

 

Yasmine Murat figure dans la réalisation de « L’épopée de la Gloire » avec son mari, Joachim Murat, le descendant à la septième génération du Maréchal Murat et de son épouse Caroline Bonaparte, sœur de l’empereur Napoléon 1er. Joachim Murat n’hésite pas à afficher ses convictions et à dire : »Penser à Napoléon, c’est faire le plein de vitamines. Cela devrait être remboursé par la sécu ! » 

 

« Les temporalités féminines », la galerie de muses de Phil de Rodrigue

Caroline Von Krockow, romancière, en trois dimensions dans ce diptyque réalisé pour la série « Les temporalités féminines » d’après Phil de Rodrigue

 

Notre dessinateur a une affection particulière pour les femmes écrivaines. C’est ainsi qu’il a dessiné la Comtesse Caroline Von Krockow, une romancière doublée d’une passionnée d’équitation. Elle est l’auteur de « La broche bleue » et de « La rose blanche ». 

 

« Tu franchis les obstacles, toujours plus haut, toujours plus fort avec style et panache ! On te croit futile, on te croit nonchalante, on ne te connaît pas réellement, chuchote Phil de Rodrigue à son modèle. Comme toutes les personnes de qualité, tu n’as rien à prouver juste à surprendre par ta ténacité, car c’est le chemin parcouru qui fait le champion ! » 

 

Le diptyque présentant Caroline Von Krockow s’inscrit dans la série « Les temporalités féminines », c’est-à-dire l’illustration d’une vingtaine de muses qui ont inspiré Phil de Rodrigue. Chaque dessin raconte une histoire de manière allégorique et poétique, voire musicale. 

 

Koukla Lapidus, top model et actrice, est représentée comme une fleur précieuse, intense et fragile par Phil de Rodrigue

 

La top model et jeune actrice Koukla Lapidus a bénéficié du coup de crayon de Phil de Rodrigue pour Les Temporalités féminines. Elle est la petite-fille de Ted Lapidus, fils d’un tailleur émigré russe, qui a fondé sa maison de couture en 1951. Koukla (qui signifie « poupée » en grec) s’est illustrée dans plusieurs films dont « Un destin inattendu » de Sonia Rolland sorti en 2024. 

 

Phil de Rodrigue nous fait remarquer que ses outils sont assez simples : une feuille de 300 grammes, un crayon à papier ou une mine graphite 2B, des gouaches et un stylo Bic pour souligner les traits, façon bande dessinée. Mais à cela s’ajoutent de nombreuses heures de travail. « Ma récompense c’est que les personnes qui m’ont commandé un dessin soient très contentes ! » 

 

Un tourbillon d’évènements mondains

 

Phil de Rodrigue aime les gens. Sa bonne humeur est toujours au rendez-vous… même les jours les plus sombres. Son élégance, sa culture, son humour en font un ami recherché. Celles (et ceux) qui ont été croqués par l’artiste se rencontrent au détour d’un vernissage, d’une soirée et ont d’emblée une complicité. Avoir une œuvre de Phil de Rodrigue, c’est l’entrée dans un club fermé. 

 

Cyrielle Clair foule le tapis rouge du 77ème Festival International du Film de Cannes en 2024, d’après Phil de Rodrigue

 

Cyrielle Clair était membre du jury de la 6ème édition du Prix de la Meilleure Création Sonore qui s’est déroulée lors du dernier Festival de Cannes. A l’unanimité, le Prix a été décerné au film « Armand » du réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tondel. 

 

Le Prix de Diane Longines et son Concours d’Élégance par Phil de Rodrigue

 

La prochaine édition du Prix de Diane Longines à l’Hippodrome de Chantilly aura lieu le 15 juin 2025. Un rendez-vous annuel très attendu ! 

 

Dans une ambiance de garden party, notre talentueux illustrateur accompagne avec son crayon les femmes du monde qui portent des tenues glamour et des chapeaux chics. En fin de journée, c’est l’heure du sacre des heureuses gagnantes du Concours d’Elégance. 

 

Phil de Rodrigue serait-il finalement le Kiraz des Parisiennes, nouveau style ? 

 

Les époques se suivent et ne se ressemblent pas. Notre dessinateur apporte une touche « moins déshabillée » que son célèbre prédécesseur (marqué par mai 68), même si quelques dessins sont parfois coquins. Il reste dans un registre BCBG, poétique et bienveillant.  

 

Votre curiosité a été piquée ? Vous pouvez découvrir d’autres œuvres de Phil de Rodrigue sur son compte Instagram.

Phil de Rodrigue à votre écoute au + 33 (0)6 42 09 82 92

Commandes de dessins à partir de 350 euros 

 

Lire aussi > La Belle au Verre Dormant : Sigrid de Montrond offre une nouvelle vie aux lustres anciens de Murano

 

Photo à la Une : « Je ne fais pas de portrait, mais je raconte une histoire », Phil de Rodrigue avec l’avocate Nadia Gaieva qui se bat pour la paix entre la Russie et l’Ukraine. ©Corine Moriou

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