Qui était Jorge Mario Bergoglio, alias Pape François ?

Le pape est mort, vive le pape. Décédé d’un AVC le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, le Pape François avait accédé à la fonction suprême de l’Eglise catholique en 2013. Pendant 12 ans, l’argentin s’est engagé sur de nombreux sujets sociaux aussi rassembleurs que clivants.

 

Il s’appelait Jorge Mario Bergoglio. Né en décembre 1936 dans un quartier populaire de Buenos Aires en Argentine, il a une révélation divine à 17 ans et décide de devenir prêtre à ses 21 ans, suite à une ablation du poumon. “Dans les moments plus durs, la mémoire de cette première rencontre m’a beaucoup aidé, parce que le Seigneur nous rencontre toujours définitivement, le Seigneur n’entre pas dans la culture du provisoire : il nous aime pour toujours, il nous accompagne pour toujours” avait déclaré le Pape en 2015.

 

Prêtre en 1969

 

C’est en 1958 que Jorge Mario Bergoglio entre au noviciat comme  jésuite en 1958, tout en suivant en parallèle des études de chimie et de philosophie. Il est officiellement nommé prêtre en 1969 et prononce ses vœux perpétuels quatre ans plus tard. La même année, il est nommé Provincial des jésuites d’Argentine. 

 

Entre 1980 et 1986, Jorge Mario Bergoglio est recteur du collège Saint-Joseph à San Miguel et curé de la paroisse. Il enseigne alors la théologie pastorale, avant de quitter ses fonctions pour se rendre en Allemagne afin de travailler sur une thèse. Il faudra attendre 1990 avant que l’homme d’Eglise ne retourne en Argentine, en tant que curé et confesseur. Deux ans plus tard, il est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires par le Pape Jean-Paul II sur l’intervention du cardinal Antonio Quarracino.

 

En 1997, il devient archevêque coadjuteur du même diocèse et, un an après, archevêque de la capitale d’Argentine, et chancelier de l’Université catholique d’Argentine. Jean-Paul II le désigne cardinal-prêtre en 2001 lors du consistoire. Il est aussi président de la Conférence épiscopale d’Argentine de 2005 à 2011. 

 

En 2013, le jésuite argentin devient le premier Pape du continent américain de l’histoire, il et choisit le nom de François, comme le poverello d’Assise. “Vous savez que le devoir du conclave est de donner un évêque à Rome. Il semble que mes frères cardinaux sont allés le chercher au bout du monde” avait mentionné en italien Jorge Mario Bergoglio.

 

Le 266ème Pape assure ses fonctions pendant plus d’une décennie, avant de nous quitter le 21 avril, lundi de Pâques, d’un AVC. Ses obsèques auront lieu samedi 26 avril aux côtés de nombreux religieux, de présidents et de personnalités publiques. 

 

Des engagements et des contradictions

 

Dès son élection en 2013, le Pape François s’est différencié par son style de vie sobre. Il s’installe dans la résidence Sainte Marthe, dans un appartement plutôt que dans la demeure pontificale luxueuse et richement ornée. Il invoque une “Église pauvre pour les pauvres” et souhaite vivre comme les gens normaux. Populaire auprès des catholiques et des athées, défenseur du peuple, Jorge Mario Bergoglio appelle ses fidèles à réfléchir à un quotidien moins fastueux et les pays à mieux partager les richesses afin que la mondialisation profite à tous.

 

Sa parole franche et directe s’est toujours tournée vers les plus démunis. Le souverain pontif s’est ainsi rendu dans une maison d’arrêt à Rome pour laver les pieds des jeunes détenus. Pendant son pontificat, le Pape François fait de la défense des migrants un axe majeur. Il incitait les pays à accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les personnes en détresse. “L’exclusion des migrants est criminelle. On les fait mourir devant nous, et ainsi, aujourd’hui, nous avons la Méditerranée qui est le cimetière le plus grand du monde.”

 

Réformateur aguerri, il s’est aussi engagé en faveur de l’écologie, avec des éclairages nouvelle génération dans la chapelle Sixtine, des panneaux solaires ou l’agriculture bio dans les jardins du Vatican. “Choisissons de changer, d’adopter comme les jeunes des styles de vie plus simples et plus respectueux de l’environnement !”. 

 

Pourtant, ses positions ont parfois été sources de clivage au sein de l’Eglise et de sa communauté de plus d’un milliard de croyants dans le monde. Si le Pape François a tenté d’ouvrir l’Eglise aux divorcés, le mariage reste un “sacrement”, composé d’un homme et d’une femme. Il est favorable à une loi d’union civile pour les personnes homosexuelles mais la doctrine religieuse ne change pas pour autant et le Vatican considère toujours l’homosexualité comme un péché. Le Pape a tout de même participé à faire évoluer la pensée des fidèles, comme lorsqu’il avait mentionné que “si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?”.

 

Quant à la question de l’avortement, le Pape s’est toujours positionné contre, comparant les médecins qui le pratiquent à des « tueurs à gages ». Il a aussi défendu des points de vue plus conservateurs, en refusant par exemple d’ouvrir la prêtrise aux hommes mariés. Concernant la place des femmes dans l’Eglise, il en a nommé une vingtaine à des niveaux de responsabilité inédits jusqu’ici au Vatican. Mais ces dernières restent exclues de nombreuses responsabilités ecclésiales.

Tout de même considéré comme un Pape réformateur, François a toujours mis l’humanité et la paix sur le devant de la scène. Il s’agit désormais pour l’Eglise d’organiser un conclave dans les prochains jours pour élire son digne successeur.

 

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Photo à la Une : Pape François © Pixabay

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