Le Palais Galliera accueille à Paris une nouvelle exposition dédiée au créateur sulfureux Rick Owens. Depuis le 18 juin 2025, le musée dévoile une centaine de silhouettes à même d’éclairer le public sur la carrière du designer américain.
Après Alber Elbaz et Azzedine Alaïa, c’est au tour de Rick Owens d’être au cœur d’une rétrospective au Palais Galliera. Le musée mythique de la mode, niché dans le 16ème arrondissement parisien, met en lumière le travail du créateur californien au sein d’un parcours immersif.
Un artiste unique en son genre
Du 18 juin au 4 janvier 2026, l’exposition « Rick Owens, Temple of Love » présente plus de 100 tenues qui ont marqué la vie créative du designer. Connu pour son style à l’encontre du glamour policé et des silhouettes conventionnelles, Rick Owens s’est toujours distingué par ses collections fortes, loin des standards de la mode et de la couture.
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Sculpturales, ses pièces dévoilent des volumes outranciers, abandonnant la silhouette jusqu’alors longiligne du monde de la couture au profit de créatures humanoïdes, comme venues d’une autre planète. Il utilise des tissus audacieux et les fusionnent avec assurance, entre jersey, matières militaires, cuir lavé. Les lignes sont brutes, comme taillées dans la pierre, mais peuvent révéler une certaine douceur à la deuxième lecture. Son gris signature est la parfaite représentation de son univers, tandis que ses mises en beauté sont empreintes d’un style gothique. Chaque défilé questionne, choque et dénonce, sans perdre ce côté sophistiqué. Entre souvenir antique et vision post-apocalyptique, Rick Owens délivre depuis trois décennies un manifeste de mode transgressif.
Des archives, des vidéos et des installations viennent enrichir cette rétrospective élaborée avec le musée et Rick Owens en personne. Sa femme, Michèle Lamy, qui a amplement participé à l’essor de la marque et a influencé son style, est mise en lumière, avec par exemple une reconstitution de la chambre à coucher américaine du couple. Sources d’inspiration pour Rick Owens, des œuvres de Gustave Moreau, Joseph Beuys et Steven Parrino sont également exposées.
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Le parcours continue à l’extérieur du bâtiment où 30 sculptures de ciment et des statues de la façade sont habillées de tissus brodés de paillettes. « D’une ampleur et d’un format inédit, l’exposition « Rick Owens, Temple of Love » propose une réflexion sur l’amour, la beauté et la différence à travers une mise en scène monumentale” a indiqué le Palais Galliera.
D’une griffe de Los Angeles à une marque internationale
Né en 1961 en Californie, Rick Owens est le créateur anti fashion par excellence. Étudiant en art à Los Angeles, il arrête son cursus scolaire et travaille dans des entreprises de sportwear grand public. Boosté par sa rencontre avec son épouse et muse Michèle Lamy à la fin des années 80, et encouragé par une passion pour la mode, il lance en 1994 son propre label.
Vendu à ses débuts uniquement dans le magasin multimarques Charles Gallay à Los Angeles, la griffe profite de son partenariat avec Eo Bocci Associati pour se développer à l’international. Fort de ce succès commercial et médiatique, Rick Owens reçoit le prix du meilleur espoir en prêt-à-porter en 2002 décerné par le prestigieux Conseil des créateurs de mode américains (CFDA).
La même année, il présente sa première collection femme lors de la Fashion Week de New York, encouragé par Anna Wintour, la mythique rédactrice en chef de Vogue US. Quelques mois après, la ligne pour homme est officiellement lancée. Si les pièces sont produites en Italie, Rick Owens décide de capitaliser sur l’effervescence de la mode à Paris et déplace ses ateliers. Il ouvre sa première boutique dans la capitale en 2006. Depuis, la marque est présente dans les plus grandes villes de shopping du monde entier, de Milan à Miami en passant par Dubaï et Shanghai.
En 2017, il est récompensé pour l’ensemble de sa carrière par le CFDA. Ce prix vient s’ajouter aux nombreuses distinctions reçues par Rick Owens, témoignages de l’aura artistique du créateur qui a su, par son style anticonformiste et ses messages engagés, capter autant une niche de moddeurs underground qu’un large public en quête de silhouettes puissantes.
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Photo à la Une : © Palais Galliera
