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Schiaparelli : Comment son amitié avec Dalí a donné lieu à des collaborations et créations iconiques

Schiaparelli : Comment son amitié avec Dalí a donné lieu à des collaborations et créations iconiques

Note de l’éditeur : Cet article a été publié pour la première fois dans l’édition imprimée du numéro printemps-été 2022 du magazine Luxus+. Cliquez ici pour voir le numéro complet.

Née en 1890 dans la capitale italienne, Elsa Schiaparelli est devenue au fil des années une créatrice de mode légendaire et avant-gardiste, célèbre pour son excentricité et son caractère volontairement provocateur. Ses créations portaient également la patte surréaliste des artistes dont Schiaparelli s’inspirait, dont notamment le très connu Salvador Dalí. Retour sur l’histoire d’une collaboration emblématique.

 

103 ans plus tôt, en 1919, Elsa Schiaparelli débarque à Paris, année où elle n’a pas encore réalisé son talent pour la mode. Toutefois, son intérêt pour l’art commence à se manifester dès lors où elle se lie d’amitié avec des artistes dadaïstes, qui refusent les conventions et remettent en question les normes de l’art, de la littérature et se démarquent des autres intellectuels.

 

Il faudra toutefois attendre 1927 pour voir la créatrice italienne faire son premier pas dans la mode. Ce dernier se démarqua largement des autres créatrices de l’époque, puisqu’elle sera réputée pour être l’une des premières à avoir intégré l’art dans ses créations. Sa première collection s’incarne de cette envie, composée de pulls ornant de grands nœuds en « trompe l’œil ». Ils deviendront directement des best-sellers et pièces emblématiques de la marque, qui la propulseront sur la scène de la mode. Vogue n’hésitait notamment pas à employer le mot « chefs d’œuvre » pour les nommer.

 

© Schiaparelli / Pull trompe l’œil

 

Devenue une créatrice accomplie à la tête d’une maison de mode fructueuse, c’est alors qu’elle a l’ambition, au cours des années 1930, de toujours plus innover et surprendre. Elle fait notamment une rencontre qui changea à jamais le cours de sa vie et de l’histoire de sa marque : celle de l’artiste surréaliste espagnol Salvador Dalí.

 

L’ère Dalí – Schiaparelli

 

Du fruit de l’amitié entre cet artiste et cette créatrice naitra de nombreuses collaborations. Ils créeront ensemble plusieurs pièces de mode empreintes de la désinvolture et de l’excentri- cité qui caractérisent parfaitement ces deux personnes.

 

© Salvador Dali

 

En 1935, leur première création conjointe, un poudrier en forme de cadran de téléphone, voit le jour. Mais ce sera la collection Haute-Couture hiver 1936-1937 de Schiaparelli, présentée en août 1936, qui marquera leur première collaboration officielle. De cette dernière nait le surréaliste « Tailleur-Tiroir » Schiaparelli, inspiré du tableau de l’artiste espagnol intitulé Le Cabinet Anthropomorphique (1936).

 

© ArtCurial / Poudrier trompe l’œil créé par Dalí et Schiaparelli

 

Cette première pièce présente des poches réelles ou en trompe l’œil en forme de boîtes et les boutons du tailleur sont constitués de poignées de tiroirs.

 

Thème récurrent chez Dalí et symbole de son obsession en- vers les femmes, le homard inspira également la créatrice italienne et donna lieu à la création d’une Robe Homard en 1937. Autre pièce emblématique du travail de Schiaparelli et Dalí, elle fut inspirée par l’œuvre Téléphone Homard de l’artiste. La légende raconte même que Dali désirait ajouter un peu de mayonnaise au tissu, proposition que la créatrice aurait refusée.

 

La collection « Le Cirque » dévoilée par la créatrice en 1938 est une ode au dialogue qu’elle entretient avec les artistes surréalistes et notamment Dalí. De cette collection et nouvelle collaboration naitra la Robe Larmes, une robe de deuil blanche accompagnée d’un long voile. Elle aurait été inspirée par l’une des robes déchirées d’où semblent pendre des lambeaux de tissus qu’une jeune femme porte sur le tableau Trois jeunes femmes surréalistes tenant dans leurs bras les peaux d’un orchestre (1936).

 

Enfin, comment parler des multiples collaborations iconiques entre Dalí et Schiaparelli sans mentionner le Chapeau Chaussure (1937). Présenté à l’occasion de la collection Haute-Couture hiver 1937-1938, cette originale et surprenante création est inspirée d’une photo prise en 1933 par Gala où l’on peut voir le célèbre artiste coiffé d’une chaussure de femme.

 

© Schiaparelli

 

Au-delà des vêtements, Dalí continuera pendant de longues années à collaborer avec Elsa Schiaparelli. Il imagina pour elle des motifs de tissus ou des flacons de parfum, telles que les étiquettes pour les huiles pour le corps Shocking Radiance ou la bouteille en cristal Baccarat de son parfum Le Roy Soleil en 1946.

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Schiaparelli s’empare du Musée des Arts Décoratifs pour une exceptionnelle rétrospective

 

Du 6 juillet 2022 au 22 janvier 2023, une rétrospective consacrée à la créatrice italienne Elsa Schiaparelli et à ses créations de mode emblématiques d’un genre unique et provocateur s’installera au Musée des Arts Décoratifs (MAD) de Paris. De son histoire à ses créations, rien n’a été laissé au hasard du visiteur, où ce dernier pourra voguer entre les merveilleuses et désinvoltes créations Schiaparelli.

 

© Musée des Arts décoratifs (MAD)

 

Après avoir fait un tour de l’exposition située au 107 rue de Rivoli dans le 1 er arrondissement de Paris, il vous suffira de remonter l’emblématique rue pour tomber sur l’hôtel 5 étoiles Le Meurice. Cet hôtel de luxe possède notamment un restaurant portant le nom du célèbre artiste espagnol et ami de Schiaparelli avec lequel cette dernière a collaboré à de nombreuses reprises : Salvador Dalí.

 

Le Dalí, un lieu unique et élégant, propose un riche choix de mets gastronomiques français, que vous pourrez déguster tout en baignant dans un univers inspiré par l’artiste lui-même.

 

 

 

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Photo à la Une : © Schiaparelli


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