Les fans de The Cure ont (enfin) des nouveautés à écouter. Le groupe a sorti vendredi 1er novembre son premier album depuis 2008, baptisé Songs of a Lost World. Si les retours ne sont jamais simples dans le monde de la musique, ces chansons teintées d’une certaine mélancolie, évoquant la mort et le deuil, ont été applaudies par la presse spécialisée.
Et de 14. Alors que sa sortie a été plusieurs fois repoussée, le dernier album de The Cure est dans les bacs et sur les plateformes depuis le premier jour de novembre, 16 ans après leur dernier opus 4.13 Dream. Songs of a Lost World a été écrit par son leader, le chanteur Robert Smith, lors d’une période de deuil de plusieurs de ses proches. Ce thème est la ligne directrice de l’album empreint d’une sublime mélancolie. Il contient huit titres pour une durée totale de près de 50 minutes, avec une dernière chanson de plus de 10 minutes nommée Endsong. Et le 1er mars prochain, l’opus sera en liste pour remporté le prix « Album de l’année » aux Brit Awards 2025. The Cure est quant à lui nominé dans les catégories « Groupe de l’année » et « meilleur groupe alternatif/rock ».
Un album salué par la critique
L’œuvre du groupe aux plus de 30 millions d’albums vendus dans le monde a été acclamée par la critique. The Guardian lui a attribué la note de cinq étoiles en indique que « le groupe est à son apogée artistique : mélancolique et émouvant, avec un son percutant à la hauteur de l’impact émotionnel des paroles ». Pour Rolling Stones, Robert Smith a « atteint les profondeurs de son cœur en toile d’araignée, s’enfonçant dans la perte et le chagrin de l’adulte ». Selon Pitchfork, l’album est « une œuvre de sagesse et de grâce qui s’étend naturellement depuis le moment où les Cure ont pris leurs instruments dans une salle d’église, il y a de cela tant d’années. »
Pour le journaliste français Joseph Ghosn, directeur adjoint de la rédaction de Madame Figaro : « The Cure nous propose ici un disque qui travaille énormément la mémoire, avec des chansons hypnotiques qui happent et restent à l’esprit. C’est un album très beau, très contemporain et la tessiture de Smith n’a pas bougée d’un pouce. » Pour Odile de Plas, cheffe du service musique de Télérama, l’album « s’écoute de bout en bout » et « pourrait [se] rapprocher de Disintegration (1989) pour la longueur des morceaux, ce côté lancinant noir ».
The Cure n’est pas mort, vive The Cure
Cet album accroît la renommée du groupe anglais, qui aurait pu décevoir son auditoire après une si longue période sans sortie, et assoit l’aura musicale de l’auteur, compositeur, chanteur et guitariste Robert Smith, présent depuis les débuts de The Cure. Né officiellement en 1978, le groupe s’est à plusieurs fois reformé et compte désormais, outre son leader emblématique aux yeux maquillés de noir et aux cheveux ébouriffés, les musiciens Simon Gallup, Jason Cooper, Roger O’Donnell et Reeves Gabrels.
Comme Depeche Mode ou New Order, le groupe incarne le mouvement New Wave britannique et a largement influencé la tendance gothique des années 80 et 90. Le groupe est connu pour la valorisation de la basse et son atmosphère sombre.
Le premier album Three Imaginary Boys sort en 1979, avec un son punk alternatif. S’en suivent Seventeen Seconds (1980), Faith (1981) et Pornography (1982). Ce dernier avait atteint le top 10 en Angleterre. The Top (1984) et The Head on the Door (1985) prennent des accents plus pop, moins sombres que les albums précédents. En 1987, Kiss Me Kiss Me Kiss Me marque une ère plus électrique. Deux ans plus tard, l’album Desintegration signe un come-back du groupe vers les tonalités noires. Le succès est notable, notamment pour les singles Lullaby et Lovesong.
En 1992, sort Wish qui se classe en pole position au Royaume-Uni et est numéro 2 en Amérique. Quatre ans après, c’est l’album expérimental Wild Mood Swings qui est dévoilé. L’année 2000 est celle de Bloodflowers. En 2004, The Cure est dans les bacs, puis 4 :13 Dream en 2008, avant une longue pause en studio.
Parmi les meilleurs titres du groupe, on compte Pictures of You, A Forest, Just Like Heaven, Disintegration, In Between Days, Faith, The Perfect Boy et, bien sûr, l’iconique Boys Don’t Cry. Après près de 50 ans de carrière, The Cure continue de galvaniser ses fidèles et entraîne plusieurs générations dans son univers aussi mythique qu’unique.
Lire aussi : Charles Aznavour, la gloire éternelle après des débuts semés d’embûches
Photo à la Une : © DR