Le film The Substance a continué de faire frissonner le public quelques jours après la célébration d’Halloween. Sorti en salle le 6 novembre, l’opus réalisé par Coralie Fargeat traite d’un sujet qui ne laisse personne indifférent : la jeunesse éternelle.
Angoissant, surprenant, triste, joyeux, dérangeant… The Substance a le mérite de procurer des émotions. Ce drame horrifique franco-britanno-américain, intégrant le sous-genre body horror caractérisé par les actes perturbant le corps humain, a été réalisé par Coralie Fargeat. Cette dernière est notamment connue pour son long-métrage Revenge présenté en 2017 au Festival de Cannes. Depuis sa sortie le 6 novembre dans les salles françaises, The Substance s’est hissé à la 6ème place du box-office dominé par L’Amour Ouf. Un bon démarrage pour ce scénario original qui nous laisse scotché à notre siège.
La jeunesse éternelle : à quel prix ?
Le film relate l’histoire d’Elisabeth Sparkle, vedette d’une émission d’aérobic, licenciée le jour de son 50ème anniversaire par un patron jugeant son âge trop élevé. Déprimée par cette nouvelle, elle reçoit alors une offre surprenante et inattendue : un laboratoire mystérieux et expérimental lui propose de tester une substance qui semble miraculeuse. Le produit permettrait de devenir une « meilleure version » de soi-même et d’être « plus jeune, plus belle et plus parfaite » grâce à la modification cellulaire de son ADN.
Les instructions sont claires. Il suffit de s’injecter le produit une seule fois, de se stabiliser chaque jour et de permuter tous les sept jours. Cette fontaine de jouvence chimique implique donc de réintégrer et de transférer sa conscience d’un corps à l’autre toutes les semaines. « C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? » tease la plateforme spécialisée Allociné dans la présentation du synopsis. Rebondissements assurés…
Un film multirécompensé
Le pari est plutôt réussi pour ce film interdit aux moins de -12 ans avec avertissement et qui a nécessité pas moins de 21 000 litres de sang. D’autant plus qu’il était très attendu par le public depuis sa présentation à Cannes en mai dernier. Sélectionné en compétition officielle pour la Palme d’or, The Substance a remporté le Prix du scénario 2024.
Le long-métrage de 2 heures et 20 minutes a aussi gagné le Prix du cinéma européen du meilleur directeur de la photographie, récompensant le travail de Benjamin Kracun. Il a aussi été lauréat du Prix du cinéma européen des meilleurs effets visuels par l’Académie européenne du cinéma.
Un thème profond adoré par le cinéma
Si l’actrice Margaret Qualley et les acteurs Dennis Quaid et Hugo Diego Garcia sont au casting, The Substance est d’abord porté par Demi Moore (Ghost, Des hommes d’honneur, A armes égales, Charlie’s Angels : Les Anges se déchaînent, Proposition indécente, Margin Call). Ce rôle convient parfaitement à cette actrice qui s’est positionnée à plusieurs reprises contre l’âgisme subi par les artistes dans le monde du cinéma et plus largement dans l’univers professionnel.
Le 5 novembre dernier, Demi Moore a déclaré sur le plateau de l’émission de C à vous : « Il y a des standards imposés par la société, mais il y a aussi une conscience collective qui fait que nous avons accepté que des personnes d’un certain âge soient mises de côté. À mon avis, si on veut vraiment apporter un changement, cela doit passer par la façon dont on se comporte, et non pas par ce qu’il se passe à l’extérieur ».
Il y a quelques années, l’actrice a révélé dans le magazine People : « Je ne [veux] pas être définie par un nombre mais plutôt par mon expérience. Vous arrivez à 59 ans et vous pensez déjà : « Eh bien, je vais avoir 60 ans ». C’est très libérateur. Quand je pense à ma grand-mère à 60 ans, elle semblait résignée à son âge à certains égards. Mais je me sens, à bien des égards, plus vivante et présente que jamais ». Une belle leçon de vie sur l’acceptation du temps qui passe.
Le cinéma n’est pas en reste quand il s’agit de mettre en lumière cette quête de la jeunesse et de la perfection corporelle. Et ce ,depuis des décennies. Chérie, je me sens rajeunir par Howard Hawks (1952), La mort vous va si bien de Robert Zemeckis (1992), Requiem for a Dream de Darren Aronofsky (2000), Le Prix de l’éternité de David Jackson (2000)… Rajeunir et « être mieux » ne cessent d’inspirer le 7ème art. Un sujet parlant pour le grand public, à l’heure où les injonctions à la beauté sont encore bien présentes dans la société.
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Photo à la Une : © The Substance