Après Karl Lagerfeld, Stella McCartney ou encore Balmain et Margiela, c’est au tour de la Maison Mugler de collaborer avec l’un des géants de la fast fashion H&M. Inspirations, collaboration ou imitations, on ne sait plus, on est perdu. Comme aucune autre auparavant, cette collection exclusive ouvre le débat sur les reproductions de produits de luxe et la réinterprétation de la mode à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, le luxe attire toutes les convoitises. Sur les réseaux sociaux, dans les magazines ou sur Internet, on voit partout et tout le temps. Mais il est souvent difficile de pouvoir s’offrir des pièces premium, quand on sait qu’un sac Prada (par exemple) est l’équivalent d’un SMIC (voir même de deux).
Afin de répondre à une très large gamme de clients, de plus en plus de marques cherchent des alternatives, plus low cost, pour séduire tous les âges, et surtout les membres de la génération Z (nés entre 1997 et 2010). Parce que oui, ce sont eux qui restent les plus présents sur le web et ailleurs, et en constante recherche de tendances.
Ce que l’on appelle simplement des « dupes », se multiplient sur les réseaux sociaux. Cosmétiques, mode, mais aussi alimentaire, cela touche tous les secteurs, au grand dam des marques. Ce que l’on prénomme dupes, ce sont parfois des imitations et…très souvent des contrefaçons. Il ne vous est pas possible de vous offrir le dernier modèle Cagole de Balenciaga ? En deux clics, vous avez le même à moins de 100 euros sur de nombreux sites.
Cette tendance émergente a fait son apparition sur les réseaux sociaux il y a maintenant un petit moment, donnant même naissance à un hashtag. Le simple mot Dupe a généré plus de 3 milliards de vues sur Tik Tok, et les chiffres ne font que grimper.
Certaines marques tentent de trouver des alternatives, pour contrer ce phénomène nouveau, non pas dans le fond -car les imitations et contrefaçons existent depuis la nuit des temps- mais dans la forme.
C’est le cas de la chaîne de magasins suédois H&M, qui détourne à son profit l’art du dupe pour se renouveler et conquérir toutes les cibles du marché actuel, de la génération Z, aux plus âgés, en passant par les jeunes.
Mugler x H&M : réinvention ou imitation ?
C’est l’une des collaborations les plus attendues de l’année. Les pièces ont enfin été dévoilées jeudi dernier, lors du lancement de la collection. Entre hommage à la Maison Mugler, réinterprétation des archives et renouveau, Casey Cadwallader, le directeur créatif de la Maison livre une collection alliant tendances et couture.
Bodys en maille, mini-robes sculpturales et corsets, toute l’identité Mugler des années 80-90 se ressent et se retrouve ici.
Parmi les pièces phares et véritable identité Mugler, on retrouve les combinaisons moulantes et transparentes, stars du dernier défilé printemps-été 2023-2024, des pantalons et vestes en jean bi-matières et aux coupes parfaites, ou encore des robes aux couleurs acidulées et aux coupes excentriques, jusqu’au trench en vinyle aux larges épaules. Conçue pour convenir à tous et pour tous, les tailles vont du XS au double XL. Un fait assez rare pour des collections exclusives et premium.
Autre point, qui mise sur la diversité et la mixité, même s’il y a une collection femme d’un côté et une masculine de l’autre, les pièces sont faites pour se mélanger et devenir unisexes. Des ensemble, des trenchs ou encore des sweats et des costumes, il y en a pour tous les goûts.
En plus des coupes, de la mixité et des tailles, tous les styles Mugler sont réunis dans cette collection collaborative. Des robes du soir, de cocktail, des costumes, des pantalons en cuir pour un look rock, des combinaisons extravagantes, mais à la fois élégantes pour une note de folie ou encore des sweats à capuche et pantalons oversized pour des looks plus casual et sportswear.
Les accessoires, véritables plus values des tenues, sont tout aussi originaux que le reste de la collection. Des foulards en soie, sacs en cuir, bijoux ou encore ceintures et casquettes accompagneront le total look Mugler x H&M.
Les prix débutent à 24,99 euros (pour un bas de maillot de bain) et montent jusqu’à 599 euros (pour un trench en cuir). Malheureusement, quatre jours après la sortie de la collection sur le site H&M, tous les articles étaient déjà en rupture de stock. Il est toutefois possible de les retrouver sur des sites de revente, mais cette f0is à des prix astronomiques. Que ce soit avec les dupes qui concurrencent les marques de luxe avec des imitations de modèles à l’identique ou avec les plateformes de revente, le haut-de-gamme n’est pas au bout de ses surprises !
Un marché de plus en plus évolutif
Cet engouement pour l’exclusivité et les éditions limitées est de plus en plus courant. Cela a commencé aux États-Unis avec les drops Supreme, Adidas ou Nike, pour vite arriver en Europe et se propager dans le monde entier. Aujourd’hui, il est difficile de faire la distinction entre un « vrai » acheteur, féru de mode, qui suit les tendances et les exclusivités en vue de shopper les dernières pièces pour les ajouter à sa collection et les « autres » acheteurs, autrement dit les revendeurs, qui n’achètent que dans le but de faire un bénéfice sur des pièces rares et exclusives.
Par curiosité, nous nous sommes rendus sur Vinted, la première plateforme de seconde main au monde, qui compte en France plus de 10 millions d’utilisateurs, avec 400 000 nouveaux articles ajoutés chaque jour. En tapant les mots clés Mugler et H&M, on tombe tout de suite sur des dizaines et des dizaines d’articles de la collaboration. Les prix ont doublé, voire triplé comparés aux étiquettes initiales. Pour le jean unisexe bi-matière et bicolore, il faut débourser 500 euros sur le site de seconde main contre 149 euros sur H&M. La pièce la plus chère, le trench en cuir, vendu initialement au prix de 599 euros, se retrouve à 1 200 euros sur Vinted.
Entre contrefaçons, imitations, renouvellement des collections ou revente, luxe et fast fashion se mélangent pour le plus grand bonheur de la génération Z.
Lire aussi >BALMAIN ET BEYONCÉ S’ASSOCIENT POUR UNE COLLECTION EXCLUSIVE