Le Detroit Institute of Arts (DIA) accueille depuis le 2 octobre l’une des plus grandes expositions Van Gogh de tous les temps.
Van Gogh n’a jamais vu l’Amérique, mais l’Amérique, oui. Et ce nouvel événement, «Van Gogh en Amérique», donne au pays une nouvelle opportunité de (re)découvrir cet artiste, comme jamais auparavant. Après le Moma en 1935, c’est la deuxième fois que le pays fait une telle présentation des oeuvres du peintre hollandais.
L’exposition révèle, entre autres, l’ascension culturelle de Van Gogh aux États-Unis.
En 1922, le Detroit Institute of Arts est ainsi devenu le premier musée américain à acquérir une peinture de l’artiste. À l’époque, le postimpressionnisme néerlandais est peu connu sur le continent américain et l’établissement débourse seulement 4200 dollars (soit l’équivalent d’environ 75 000 dollars aujourd’hui) pour un autoportrait. Aujourd’hui, les peintures du maitre hollandais partent pour des dizaines de millions de dollars…
Un siècle exactement plus tard, l’anniversaire de cet achat donne ainsi lieu à une superbe exposition à Detroit.
Une exposition grandiose
« Van Gogh en Amérique » présente 74 peintures et dessins, dont cinq qui appartiennent déjà au DIA. Les autres ont été empruntés à de nombreux musées et collections privées du monde entier. Une démarche plutôt compliquée dans certains cas, les propriétaires de ces œuvres d’art ayant du mal à se séparer de leur « bijou » artistique, même durant quelques mois.
« Quand les visiteurs viennent dans les musées, la première chose qu’ils veulent voir, c’est leur van Gogh » explique le directeur de la DIA, Salvador Salort-Pons. « C’est l’une des plus grandes expositions organisées par un musée qui n’est pas le musée Van Gogh ».
Cette exposition a pour but de faire découvrir aux visiteurs l’évolution du style de Van Gogh, à travers peintures, dessins et lithographies, autoportraits, natures mortes, paysages et autres portraits…
La visite débute par Berceuse, une peinture de 1889 prêtée par le Musée des Beaux Arts de Boston, représentant une femme sur une chaise, dans les tons jaune et vert.
Outre certaines des oeuvres les plus célèbres de Van Gogh comme Autoportrait de 1887, d’autres sont plus rares et moins connues du grand public. Comme The Wounded Veteran, une lithographie sombre et déconcertante, en noir et blanc, qui représente un vieil homme avec un bandeau sur l’oeil, semblant à peine vivant.
La conservatrice de l’exposition, Jill Shaw espère que la collection livrera aux gens un autre Van Gogh, au-delà de l’image immortalisée du peintre sans oreille, à l’esprit torturé.
« Sa peinture ne vient pas de sa santé mentale » dit-elle. « Il était méthodique et réfléchi ».
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Photo à la Une : ©Wikipedia / Detroit Institute of Arts