Le mystère reste entier autour du street artist Banksy, célèbre pour ses pochoirs engagés, distillés dans le monde entier. Aujourd’hui, on célèbre son anniversaire autour d’un portrait.
On connaît Banksy pour être un artiste de rue, ultra bankable et surtout, très mystérieux. Personne ne connaît ni son visage, ni son sexe. L’artiste a lui-même forgé son propre mythe et cultive depuis vingt ans un mystère où rien n’est laissé au hasard.
Journalistes et fans sont à l’affût du moindre indice et une des dernières révélations, qui a fait la une du site du Guardian, exhumait des archives de la chaîne ITV London. On est en 2003 et une expo d’un jeune street artist fait controverse à Londres de par la nature inhabituelle du support : au milieu des toiles s’ébattent des animaux vivants peints, des vaches dont les tâches ont été remplacées par des flèches ou des spirales, des cochons tagués du motif à carreaux bleus des voitures de police anglaises.
Sur les images tournées à l’époque, on voit un homme, le visage partiellement dissimulé par un tee-shirt, dire au reporter être “déguisé car on ne peut pas être un graffeur et un personnage public, les deux choses ne vont pas bien ensemble”. Etait-ce lui? Personne ne pourrait l’affirmer.
Avec l’exposition de la Cité des anges, l’artiste anglais passe du statut de graffeur inconnu à celui de star, tout en ne dérogeant pas à la protection de son anonymat. Le concept est suffisamment rare pour aiguiser la curiosité. Un vrai coup de com qui se révèle payant.
Depuis 1993, son œuvre rayonne sur chaque continent: Pochoirs, peintures, sculptures, détournements d’objets urbains ou d’œuvres classiques, installations… Banksy joue les usurpateurs et les provocateurs, interpellant les citoyens sur la condition humaine, le tout avec une bonne dose d’humour et de second degré.
En 2005, il parvient à entrer dans les plus grands musées du monde, au MoMa, au Tate Britain ou au Louvre, pour y afficher ses propres œuvres. Certaines resteront exposées plusieurs jours avant leur découverte. En 2006, il place au cœur du quartier de Soho, à Londres, une sculpture géante représentant une cabine téléphonique rouge, fendue par une pioche et semblant saigner.
Engagé, Banksy dénonce: le dessin de d’une vietnamienne irradiée au napalm tenant par la main Mickey Mouse et Ronald McDonald est une critique de la société de consommation. Considéré comme un antimilitariste et anticapitaliste, Banksy tente de se tenir éloigné du système tout en contribuant, malgré lui. En effet, depuis 2012, certaines de ses œuvres au pochoir réalisées sur les murs de Londres sont arrachées et vendues aux enchères Outre-Atlantique, parfois pour des sommes entre 900.000 et plus d’1,1 million de dollars.
“Banksy continue de repousser les limites et de remettre en question la morale de la société avec son style ironique, iconique et irrévérencieux. Son identité ne représente qu’une petite fraction du mystère, car son travail est vraiment l’iceberg métaphorique qui pénètre profondément au cœur de l’humanité, dont son travail ne fait qu’effleurer la surface” confient les organisateurs de l’exposition “Building castles in the sky”, Stefano Antonelli et Gianluca Marziani. Cette exposition se tient cet été et jusqu’au 5 septembre à New-York et comprend pas moins 120 œuvres originales de l’artiste.
Photo à la Une : © Banksy