Disputé du 6 au 13 avril 2025, le Rolex Monte-Carlo Masters mêle depuis plus de 125 ans tradition, excellence sportive et élégance en bord de Méditerranée. À travers son histoire riche en rebondissements et ses éditions de plus en plus spectaculaires, le tournoi de tennis monégasque s’est imposé comme un rendez-vous incontournable du circuit ATP. Retour sur ses origines prestigieuses, ses temps forts, et une édition 2025 qui bat tous les records avec le triomphe de l’espagnol Carlos Alcaraz.
Un tournoi à l’histoire riche
Le tournoi de Monte-Carlo voit le jour en 1897 dans un cadre pour le moins insolite : les premiers échanges se jouent sur les courts installés au sommet des caves à vin de l’Hôtel de Paris. Dès ses débuts, l’événement séduit l’élite du tennis britannique ainsi que plusieurs joueurs venus des États-Unis, s’intégrant pleinement au calendrier hivernal prisé de la Côte d’Azur.
Initialement ouvert aux compétitions masculines et féminines, en simple, double et en catégories handicap, le tournoi connaît plusieurs déménagements. En 1921, il prend ses quartiers sur le toit du garage Auto-Rivera, à Beausoleil, avec l’ouverture de La Festa Country Club. Mais c’est en 1925 qu’un tournant majeur s’opère, grâce au soutien de George Butler, un homme d’affaires américain passionné de tennis. Il finance la création d’un nouveau club d’envergure sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin. L’architecte Charles Letrosne y conçoit un ensemble de vingt courts en terre battue, nichés au cœur de terrasses fleuries, donnant naissance au prestigieux Monte-Carlo Country Club que l’on connait aujourd’hui, inauguré officiellement en 1928.
Le site devient alors le théâtre de compétitions renommées comme les Championnats internationaux de Monte-Carlo, le Butler Trophy ou encore la Beaumont Cup, avec des récompenses offertes par des personnalités de renom, telles que des souverains européens ou de généreux mécènes.
Après la Seconde Guerre Mondiale, c’est Gloria Butler, fille du mécène américain, qui relance le tournoi avec une nouvelle énergie. Elle redonne tout son éclat à l’événement en invitant les grandes figures du tennis international, tout en instaurant une tradition festive : les fameuses soirées d’après-finale mêlant musique, performances artistiques et humour.
En 1969, Monte-Carlo entre officiellement dans l’ère Open et s’ouvre aux professionnels. Toutefois, les évolutions structurelles, comme la création du village officiel ou l’agrandissement des tribunes, marquent cependant l’arrêt de la participation féminine à la fin des années 1970 : aujourd’hui, le tournoi ne se joue qu’en simple et double messieurs.
Une édition record et innovante
La 118ème édition du Rolex Monte-Carlo Masters a marqué un véritable tournant dans l’histoire du tournoi. Lors de la conférence de clôture, le directeur David Massey s’est réjoui du succès global de l’événement, qui a battu un record d’affluence. « L’année dernière, nous avions accueilli plus de 148 000 personnes. Cette année, nous franchirons pour la première fois la barre symbolique des 150 000 spectateurs sur les neuf jours du tournoi », a-t-il annoncé avec fierté.
Parmi les nouveautés marquantes de cette édition 2025, l’agrandissement du site de plus de 35 % a été salué unanimement. Le nouveau Players Village, installé au Monte-Carlo Beach Club, a séduit joueurs et équipes. « Nous avons, je pense, le meilleur village de joueurs au monde. Il nous manquait de l’espace, et nous avons enfin pu l’offrir », a expliqué David Massey.
Autre innovation majeure : l’introduction du jugement de ligne électronique sur terre battue, une première pour un Masters 1000. Ce système, développé en partenariat avec Hawk-Eye, a remplacé les juges de ligne pour une précision améliorée.
Enfin, le tournoi a rendu un hommage émouvant à la baronne Elizabeth-Ann de Massy, figure historique du Monte-Carlo Masters, en renommant le court n°2 en son honneur. Une cérémonie en présence du Prince Albert II a ouvert cette nouvelle page symbolique de l’évènement.
Des sponsors de prestige
Les sponsors se sont faits une nouvelle fois nombreux pour cette nouvelle édition du tournoi monégasque. Entre Emirates, Moët Hennessy, ou encore Lancaster, une marque a particulièrement retenu l’attention : Maserati, présente depuis plusieurs années, n’a pas manqué d’exposer une splendide MC20 Cielo en plein cœur du Monte-Carlo Country Club. Le constructeur automobile participe en effet pour la quatrième fois consécutive au prestigieux Rolex Monte-Carlo Masters en tant que sponsor principal et voiture officielle du tournoi.
Quant à la « MC20 Cielo « Less is More… ? », cette pièce unique a été conçue sur mesure pour un client dans le cadre du programme exclusif Fuoriserie Bespoke de Maserati. Révélée récemment à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle Officine Fuoriserie à Modène, cette création se distingue par de nombreux éléments personnalisés. Son design s’inspire du mouvement artistique Bauhaus, avec des teintes de carrosserie inédites développées spécialement pour ce modèle d’exception.
Enfin, qui dit sponsor du Rolex Monte-Carlo Masters dit obligatoirement… Rolex ! La Maison horlogère continue de généraliser sa présence sur les beaux courts de tennis du monde, mais entretient une relation toute particulière avec le tournoi monégasque. La marque horlogère noue son premier partenariat avec le tournoi en 2006, avant d’en devenir le Sponsor Titre dès 2009. Son rôle de sponsor officiel du tournoi a été confirmé jusqu’en 2031 au minimum.
Du grand spectacle à Monte-Carlo
Dès les quarts de finale de cette édition 2025, le niveau de jeu s’est resserré pour faire place à huit des trente meilleurs joueurs du classement ATP. Lorenzo Musetti est venu à bout du vainqueur de l’année dernière Stefanos Tsitsipas 1-6, 6-3, 6-4, Alex de Minaur a réalisé un sans faute face à Gregor Dimitrov 6-0, 6-0. Puis, Davidovich Fokina a battu Alexei Popyrin sans trop de difficultés 6-3, 6-2 et le quatrième quart de finale a opposé Carlos Alcaraz face au français Arthur Fils, qui, malgré un premier set gagné 6-4, a échoué de peu contre l’espagnol, 7-5, 6-3.
Les demi-finales qui ont pris place samedi ont vu l’italien Musetti se défaire de De Minaur en trois sets sur un score de 1-6, 6-4, 7-6, tandis que le match 100% espagnol entre Davidovich Fokina et Alcaraz s’est conclu par une victoire de ce dernier 7-6, 6-4.
Une finale au goût amer
Avec une finale avancée à midi au lieu de 15h, en raison d’un risque de pluie, les deux finalistes n’auront pas démérité même si le début et la fin de match ont eu des saveurs bien différentes…
Un Musetti au sommet au début de la rencontre, remportant un superbe premier set 6 jeux à 3. Puis, petite baisse de vitesse lors du deuxième set pour le désormais numéro 11 mondial, Alcaraz s’imposant 6 à 1.
Le troisième et dernier set s’avère fatal, avec Lorenzo Musetti affaibli à la cuisse dès le début dudit set, marquant une fin de match pleine de déception pour l’italien, après un parcours remarquable lors du tournoi.
La victoire de Carlos Alcaraz n’en reste pas moins méritée. Il décroche ainsi son 18ème titre en tournoi et son premier titre à Monaco, lieu même où son entraîneur Juan Carlos Ferrero s’est imposé à deux reprises, en 2002 et 2003.
Si la prochaine édition du tournoi se déroulera du 5 au 12 avril 2026, nous n’aurons pas à attendre bien longtemps pour retrouver nos finalistes et les vedettes du tournoi sur un court de tennis, Roland-Garros se rapprochant à grands pas. Cela sera-t’il l’occasion d’un nouveau triomphe Carlos Alcaraz, après celui de l’année dernière, ou verra-t-on une nouvelle tête d’affiche remporter son premier Grand Chelem ? Rendez-vous du 25 mai au 8 juin pour le savoir.
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Photo à la Une : © Rolex Monte-Carlo Masters