Cartier et les arts de l’Islam

Jusqu’au 20 février 2022, le Musée des Arts Décoratifs de la ville de Paris accueille l’exposition “Cartier et les arts de l’Islam”.

 

Cet événement, organisé par le Musée des Arts Décoratifs de Paris et le Dallas Museum of Art, est réalisé en collaboration avec le Musée du Louvre et avec le soutien de la Fondation Cartier. L’exposition retrace les liens qu’entretient la maison Cartier avec les arts islamiques depuis le début du XXème siècle et jusqu’à nos jours. Elle décrit également le contexte et l’ambiance de la capitale française du temps des deux figures phares de la maison : le fondateur, Louis-François Cartier, et son petit-fils, Louis Cartier. Né en 1819, Louis-François Cartier fonde la maison Cartier en 1847, à l’âge de 28 ans. La maison se spécialise alors dans la bijouterie et les objets d’art.

 

Son atelier-boutique connaît un succès fulgurant sous le Second Empire de Napoléon III, lorsque la princesse Mathilde et l’impératrice Eugénie remarquent son travail et le propulsent sur la scène international.

 

Son petit-fils, Louis Cartier, marche sur les pas de son père, Alfred Cartier, et rejoint la maison familiale Cartier en 1898. Avec son arrivée, le développement de la maison à l’internationale accélère encore davantage. Il seconde son père dans la boutique parisienne, tandis que ses frères, Pierre et Jacques, ouvrent des boutiques à Londres et New York.

 

Paris, musée du Louvre. 2018.36.2. © MAD

 

Dès le début du XXème siècle, Louis Cartier, alors à la recherche de nouvelles idées et inspirations, observe de très près l’intérêt grandissant de la capitale pour ces derniers. Les arts islamiques ont dès lors fortement inspiré l’univers créatif de la maison Cartier, et ont forgé son esthétique unique et moderne.

 

Dès 1904, alors que les bijoux Cartier connaissent un succès fulgurant, la maison commence à ajouter à ses créations des compositions géométriques inspirées des arts de l’Islam, que la famille Cartier découvrait dans des livres d’architecture et d’ornements.

 

Jacques, le plus jeune des fils d’Alfred Cartier, se rendit en Inde en 1911, attiré par le commerce florissant de diamants et de perles. Il y rencontra les princes du pays, ce qui lui permit de développer une fidèle clientèle auprès des maharadjahs. Au cours de ce voyage, Jacques Cartier s’inspire des nombreux bijoux anciens et contemporains du pays pour les recomposer dans les futures créations de la maison.

 

Diadème, Cartier Londres 1936 © MAD

 

La joaillerie indienne, par sa flexibilité, permet à la maison Cartier de développer de nouvelles techniques dans la fabrication de bijoux, et notamment concernant la monture et l’assemblage. Cartier commence ainsi à introduire des fragments d’objets islamiques, nommés “apprêts” à ses créations et utilise même des textiles orientaux pour la maroquinerie et les accessoires.

 

Sous la direction de Louis Cartier, les créations de la maison se placent sous le signe du monde iranien, et de l’art du livre et de l’édition. Il innove en glissant des fleurons, palmettes, sequins et différents motifs qui rehaussent ses pièces. Il mélange les couleurs et matières sans retenue, et l’une de ses plus célèbres créations, le “décor de paon”, est le fruit de l’association du lapis lazuli et de la turquoise, et du mariage de l’émeraude et du saphir à la pierre de jade.

 

Dès les années 1930, alors que la maison était dirigée par Jeanne Toussaint, amante de Louis Cartier et fidèle amie de Coco Chanel à qui l’on doit le bijou “Panthère”, les créations de la maison quittent un moment ses inspirations puisées du monde iranien pour se pencher plus en profondeur sur les formes et les couleurs venues d’Inde. Durant la seconde moitié du XXème siècle, la maison poursuit sur cette lancée en introduisant des bijoux volumineux, des sautoirs et des Tutti Frutti.

 

200 pièces présentées au MAD

 

L’exposition “Cartier et les arts de l’islam” présente ainsi, à travers un parcours thématique et chronologique, plus de 200 pièces (bijoux, objets d’art, dessins, photographies, archives) de la maison Cartier. Découpée en deux parties, la première partie de l’exposition plonge les visiteurs dans les origines de cet intérêt pour l’art et l’architecture de l’islam dans le contexte parisien de l’époque. La seconde partie s’intéresse aux formes issues des arts de l’islam, du temps de Louis Cartier à nos jours.

 

Cartier s’est tourné vers le musée des Arts décoratifs en raison de ses spécificités : il possède la plus importante collection de bijoux en France – visible en partie dans la Galerie des bijoux –, et les collections historiques des arts de l’islam, au musée du Louvre, dans le département des arts de l’islam depuis 2007”, expliquent la conservatrice en chef du département des bijoux anciens du Musée des Arts Décoratifs, Évelyne Possémé et Judith Henon-Raynaud, conservatrice du patrimoine du musée du Louvre, interrogées par Arab News.

 

Cet article est tiré du numéro automne-hiver de Luxus+ Mag.

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Photo à la Une : Pyxide, Sicile, XVe siècle © MAD

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