Note de l’éditeur : Cet article a été publié pour la première fois dans l’édition imprimée du numéro printemps-été 2022 du magazine Luxus+. Cliquez ici pour voir le numéro complet.
Langage de notre intériorité, la peau est très souvent le reflet des émotions que l’on ressent dans notre fort intérieur. Et leur traduction est visible via parfois l’apparition de problèmes soudains de peau. Mise en lumière de la vive connexion qui existe entre le cerveau et l’épiderme.
Pour comprendre la relation qu’entretient le cerveau avec la peau, il faut remonter au stade embryonnaire. En effet, lors des trois premiers mois de la vie intra-utérine, la peau et le système nerveux ne font qu’un et forme ce qu’on appelle l’« ectoderme ». Et depuis ce processus-là, il existe entre la peau un flux de communication constant, entre des neuro- médiateurs et terminaisons nerveuses, ces dernières étant situées sur la peau !
Ainsi, grâce à ces terminaisons, la peau est capable de transmettre au cerveau un très grand nombre de messages et vice-versa. Plus simplement dit : lorsque l’on va mal où que l’on ressent un trop-plein d’émotions, notre peau le ressentira directement et pourra être malmenée via l’apparition de problèmes cutanés.
Si l’idée reçue que la sensibilité d’une personne rendrait sa peau elle également sensible est erronée, il n’est toutefois pas à nier que bien des problèmes de peau sont causés par les émotions. En effet, le stress psychique est l’une des émotions les plus communes chez l’humain et cause première de perturbations cutanées. Lorsque le cortisol, l’hormone du stress, est sécrété en trop grande quantité en situation de stress aigu ou chronique, cela génère via les neurotransmetteurs l’apparition de boutons ou inflammations. Le stress peut aussi favoriser l’apparition de l’eczéma ou psoriasis ou alors activer ces problèmes qui préexis- taient déjà. Le stress n’agit alors qu’en activateur d’un état inflammatoire cutané. Les autres facteurs psychosomatiques comme l’anxiété et la dépression peuvent de même déclencher des dysfonctionnements cutanés.
« Le cerveau produit des neuromédiateurs qui informent l’ensemble du corps, et en particulier la peau, que l’on est en état de stress. Ce message ne crée pas un état inflammatoire, mais en favorise un qui peut préexister », explique le Professeur Laurent Misery, chef du service de dermatologie du CHU de Brest.
Moins connu au premier abord mais tout autant visible sur la peau, le système digestif peut lui aussi faire naître des problèmes cutanés, le système nerveux et les émotions étant intimement liés aux organes, et notamment aux intestins. Plusieurs études françaises menées par l’Institut Pasteur, l’Inserm et le CNRS tendent à montrer que lorsque le microbiote intestinal est déséquilibré, ce dernier a une influence directe sur la santé mentale.
En effet, garant de notre système immunitaire et du bon fonctionnement de notre cerveau, ce “deuxième cerveau” peut parfois être le miroir de perturbations épidermiques. Une maladie inflammatoire de l’intestin, par exemple, en.traîne un risque accru de maladies inflammatoires de la peau. Une mauvaise digestion par rapport à ce que nous mangeons, une alimentation déséquilibrée ou un abus de certains aliments (trop gras, sucrés, salés, abus d’alcool etc.) peuvent tous avoir un effet direct et insoupçonné sur notre peau.
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