Son nom était déjà connu dans l’univers de la création. Aujourd’hui, grâce aux Jeux paralympiques, Dimitry Hlinka est de nouveau sur le devant de la scène à travers une réalisation aussi engagée que design : la prothèse de bras pour l’athlète français Arnaud Assoumani. Portrait d’un jeune artiste multi-récompensé.
A 33 ans, Dimitry Hlinka compte déjà à son actif sur plusieurs grands projets. Ce titulaire d’un double diplôme en Métiers d’Art et Design à l’École Boulle dans les Ateliers d’Ébénisterie et de Marqueterie puis en Design d’Événement a aussi bien élaboré des produits avec des Maisons de luxe que du mobilier et des vitrines de magasin. Son credo ? Marier artisanat et innovation. Et une de ses conceptions pour les Jeux Paralympiques illustre à merveille cette vision.
Une jeune carrière déjà impressionnante
Son CV est bien rempli. En parallèle de l’obtention de ses diplômes au sein de la prestigieuse École Boulle en 2015, Dimitry Hlinka fonde sa société Atelier-Hlinka et obtient une bourse de mérite de la Fondation Odon Vallet. Un an plus tard, après avoir été exposé à la Galerie des Ateliers de Paris et à The Paris Food Art Week (pour ne citer qu’eux), l’artiste devient lauréat du « Prix Jeunes Talents » du Carrousel des Métiers d’Art. Il est aussi finaliste du Grand Prix de la Création de la Ville de Paris.
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Mais l’influence de Dimitry Hlinka ne se limite pas à la capitale française. Alors en résidence aux Ateliers de Paris, il intègre le National Taïwan Craft Research Institute et va même concevoir un vélo électrique en bambou avec Patricio Sarmiento. Il pense aussi une série d’objets avec Takeshi Nishimura à Kyoto au Japon.
Lauréat du Prix public Rado Star Prize 2017, il est exposé la même année au Musée des Arts décoratifs de Paris mais aussi au Grand Palais. Exposition du Créative Park de Taïpei, présentation du projet Laurenties à la Paris Design Week, bourse d’accompagnement via le prix de la Fondation Banque Populaire, lauréat du second prix », en duo avec Nicolas Pinon, pour « Le Label Fabriqué à Paris », résidence de deux mois à Miami dans le cadre de la Villa Albertine, exposition De mains de Maîtres au Luxembourg… En 2020, il remporte même le Prix Bettencourt pour « L’intelligence de la Main » Dialogues.
Ces reconnaissances découlent directement de tous les projets de Dimitry Hlinka.
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Parmi eux, on compte la conception d’une assise de relaxation avec Clounge Lab, la réalisation de prototypes avec Daher Aerospace, le développement produit et prototypage avec la Maison de whisky Glenfiddich, le prototypage d’un concept de boutique Armani, l’accompagnement sur la conception d’une nouvelle bouteille Mumm, la mise au point d’une vitrine pour le Ritz Paris, la conception d’une estrade dans l’espace « Toguna » du Palais de Tokyo, la mise au point technique ou encore le développement produit et le prototypage pour « La Fabrique Singulière » avec Moët & Chandon.
Dimitry Hlinka travaille beaucoup en collaboration avec des artistes, des créatifs et des marques. Ces projets « sont le fruit d’un regard tout aussi avisé que curieux, favorisant des démarches de création inédites entre expertise et expérimentation » indique-t-il sur son site.
Une magnifique collaboration avec l’athlète paralympique Arnaud Assoumani
Alors que se sont achevés les Jeux Paralympiques 2024 dimanche 8 septembre, mettant fin à presque deux mois de sport dans l’hexagone, Dimitry Hlinka s’est impliqué dans cet événement à travers son art. Le créatif est en effet à l’origine de la prothèse de bras de l’athlète paralympique Arnaud Assoumani, spécialiste du saut en longueur et triple saut. Si ce dernier n’a pas remporté sa sixième médaille paralympique cette année, le champion est admiré pour ses performances et sa joie de vivre. « Tous les athlètes médaillés, mais aussi les autres, vont laisser un héritage. Ils laisseront des choses qui, je pense, apporteront beaucoup pour la société. On en parlera après, je le sens » mentionne-t-il à Ouest France suite à sa défaite au saut en longueur T47 il y a quelques jours.
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Le français Arnaud Assoumani s’est distingué par son bras futuriste. Il s’agit d’une prothèse dont le design « s’inspire de l’anatomie du corps, le radius et le cubitus se croisant en position de pronation. Ce détail confère une dynamique et une sensation de mouvement au design, tout en conservant un lien étroit avec la pratique du saut en longueur d’Arnaud Assoumani, où la vitesse, la technique et la force sont essentielles » décrit Dimitry Hlinka sur son compte Instagram.
Le projet, nommé « Bras d’Or, Bras d’Art », a été réalisé avec l’aide d’une stagiaire Amélie Esmenjaud pour la conception, de Mehdi Lebars pour la sculpture 3D finale, et de Nicolas Pinon pour la finition de la pièce.
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Une déclinaison a même vu le jour, faisant référence aux couleurs des médailles. Or, argent et bronze se mélangent à merveille et lie le sport, l’artisanat et l’innovation. « Ce projet me tient particulièrement à cœur pour les valeurs qu’il défend, que ce soit en termes d’égalité et de dialogue, mais surtout pour la dimension humaine que revêt la conception d’une telle pièce » a déclaré Dimitry Hlinka.
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C’est d’ailleurs là toute la grandeur de son travail. « Fort de compétences techniques et conceptuelles, je revendique une pratique créative fondée sur l’exploration des propriétés mécaniques, esthétiques et fonctionnelles de la matière » explique l’artiste sur son site.
Une réussite pour Dimitry Hlinka, qui prouve que les Jeux Paralympiques ne sont pas juste une succession d’épreuves sportives impressionnantes et un défilé d’athlètes inspirants. Mais que ce moment privilégié peut aussi se traduire par une nouvelle exploration du corps et la célébration de tous les physiques par le biais de l’art.
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Photo à la Une : Dimitry Hlinka © Julie Limont – Moët & Chandon
