Ex-fêtard, tatoué et écolo, Frédérik X incarne une nouvelle ère pour la royauté danoise, éloignée des conventions rigides. À 55 ans, il séduit par son authenticité et sa modernité. Son couronnement, sans couronne mais proclamé par la Première ministre, marque le début d’un règne où la simplicité et l’engagement envers des causes contemporaines prennent le devant de la scène.
Longue vie au roi ! Le Danemark a célébré dimanche dernier l’ascension au trône de Frédérik X, qui succéde à sa mère, la reine Margrethe II, après un règne de 52 ans. Lors d’une scène marquante, le roi fraîchement couronné, vêtu de son uniforme militaire, a salué une foule enthousiaste.
Conformément au protocole, Frederik X n’a pas été couronné, mais plutôt proclamé par la Première ministre Mette Frederiksen au balcon du palais de Christiansborg. Un auditoire de 100 000 personnes a assisté à cet événement mémorable.
Avant de quitter le balcon, le nouveau souverain s’est livré à un geste symbolique : un baiser passionné échangé avec la reine Mary, vêtue d’une robe blanche élégante, première roturière à devenir reine au Danemark.
À 55 ans, Frédérik X incarne une approche modernisée de la royauté danoise. Éloigné des traditions rigides, il jouit d’une popularité dépassant les 80 %. Il se démarque par son image d’homme normal et exprime sa volonté d’être authentique même sur le trône.
Un roi accessible et humain
Ce qui fait la particularité du nouveau souverain, c’est son souhait d’être un roi « comme tout le monde ». « Je ne veux pas m’enfermer dans une forteresse, je veux être moi-même, un être humain, » déclare-t-il.
Autrefois perçu comme un prince capricieux, passionné de voitures et de vie nocturne, Frédérik X a mûri au fil des années. « Il n’était pas à proprement parler un rebelle, mais lorsqu’il était enfant et jeune homme, il était très mal à l’aise face à l’attention médiatique et au fait de savoir qu’il allait devenir roi. Il a pris confiance en lui au milieu de la vingtaine », indique Gitte Redder, spécialiste de la famille royale danoise.
Après avoir obtenu un diplôme en sciences politiques de l’Université d’Aarhus, il suit une formation militaire, notamment au sein des nageurs de combat danois, où il se classe dans les 4 premiers parmi 300 candidats inscrits en 1995. Cette expérience forge son caractère et lui permet de gagner l’estime du public.
Après son service dans les forces armées de sa Majesté, Frédérik X arbore fièrement deux tatouages : un requin et un symbole nordique, discrètement positionnés respectivement au niveau du biceps et du mollet, comme l’ont révélé les tabloïds anglais. Toutefois, il n’est pas le seul membre de la famille royale à arborer des tatouages. Son grand-père, le roi Frederik IX, était également un adepte de cette pratique corporelle.
L’écologie et le sport, une passion royale
La transition de Frédérik X de prince intrépide à roi respecté a captivé l’opinion publique. Malgré une jeunesse quelque peu tumultueuse, marquée par des escapades sportives risquées, il a su trouver sa place. Amateur de sports extrêmes, le nouveau roi a ainsi participé à une expédition à ski de quatre mois et 3500 km au Groenland en 2000. Il a notamment créé la Royal Run, une course à pied populaire au Danemark.
Par ailleurs, dans les pas de sa mère, Frédérik X embrasse pleinement l’engagement pour la cause climatique qui s’aligne sur les préoccupations modernes. Dans son discours du Nouvel An, la reine Margrethe II avait souligné l’urgence de lutter contre le changement climatique.
« Nous devons lutter contre le changement climatique. Les conséquences ne sont pas seulement à venir. Elles sont déjà là et elles sont extrêmes. La plupart des Danois en sont pleinement conscients, même s’il a été difficile pour certains d’entre nous d’en prendre pleinement conscience. Ensemble, nous devons désormais trouver l’espoir et la détermination d’agir », avait-elle déclaré.
Une vision ouverte de la monarchie
En héritant du trône, Frédérik X hérite aussi de la francophonie de son défunt père, le prince consort Henri de Monpezat. Ayant fait un an d’étude en Normandie et parlant couramment le français, l’anglais et l’allemand, le roi symbolise l’unité au sein de la famille royale, mariant des origines variées.
En épousant Mary Donaldson, une avocate australienne rencontrée dans un bar lors des Jeux olympiques de 2000, le roi incarne une monarchie ouverte aux influences extérieures.
Ensemble, ils forment un couple moderne « amateurs de musique pop, d’art moderne et de sport », analyse l’historien Sebastian Olden-Jørgensen. Ils « ne représentent cependant pas une révolution potentielle par rapport à la reine qui est conservatrice » mais une adaptation prudente aux changements de la société moderne, ajoute ce dernier.
Pour incarner d’autant mieux ce mode de vie moderne, Frédérik X a pris des décisions symboliques, comme l’envoi de ses deux enfants, âgés de 11 et 18 ans, à l’école publique. Cela marque un tournant dans la perception de la famille royale, alors que l’aîné, le prince Christian, devient le premier héritier de la couronne à avoir fréquenté la crèche publique.
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