Jeux Olympiques et Paralympiques : un méga restaurant inclusif et responsable

Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) vient de tester le restaurant géant qui nourrira les 15 000 athlètes attendus pour la compétition. Installé sous la nef de la cité du cinéma à Saint Denis, il servira des cuisines du monde entier et sera responsable sur le plan écologique et social…

 

“Plus vite, plus haut, plus fort…ensemble”.

 

A la fameuse devise olympique, on pourrait aussi ajouter “plus grand, plus responsable, plus inclusif” pour qualifier le méga restaurant du village olympique et paralympique, qui vient d’être testé à la Cité du cinéma, à Saint-Denis.

 

Un peu moins d’un mois avant le coup d’envoi des Jeux, 200 invités, membres du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP), salariés des entreprises partenaires et journalistes ont été invités à tester le principal lieu de restauration des 15 000 athlètes attendus du monde entier. Pari réussi semble-t-il…

 

Reste maintenant au prestataire de restauration Sodexo Live de soutenir un rythme qui sera particulièrement…sportif.

 

Car le cahier des charges est impressionnant.

 

 

40 000 assiettes par jour

 

A raison de trois par jour, soit un total de 40 000 assiettes par jour, il s’agit en effet pour le millier de collaborateurs de Sodexo Live de servir près d’un million de repas sur la totalité des compétitions !

 

Pour y parvenir, un restaurant principal, avec une capacité de 3.300 places assises, a été installé sous la nef de la Cité du cinéma. Il sera accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept pendant toute la durée de l’événement.

 

Pour se sustenter sans s’asseoir sur place, les athlètes pourront aussi se rendre dans les six points à emporter installés dans le village olympique.

 

Côté recettes, les organisateurs ont veillé à sonder en amont 200 athlètes et les comités nationaux olympiques.

 

Pas de frites

 

Pour répondre à leurs souhaits, le restaurant “assis” se divise ainsi en six patios, dont deux dédiés à la cuisine française et deux à la cuisine du monde, et un à la restauration asiatique et africaine-caribéenne.

 

La restauration nord-américaine sera cependant, une fois n’est pas coutume, moins à l’honneur. Les frites seront ainsi absentes des assiettes des sportifs. Mais pour des raisons de sécurité, pas diététiques, la grande nef de la Cité du cinéma, datant de 1933, n’étant pas aux normes pour faire frire des aliments.

 

« Tout est fait pour que chacun puisse retrouver ses habitudes, ce qui est très important au début de l’événement. On ne veut pas imposer notre côté trop français, a ainsi expliqué à la presse Brice Guyart, médaillé d’or au fleuret lors des JO de Sydney (2000) et d’Athènes (2004) et ambassadeur de la mission mobilisation des athlètes sportifs à Paris 2024. C’est une cuisine plus saine et végétarienne que ce que j’ai connu. »

 

500 recettes

 

La moitié des 500 recettes imaginées au total par les équipes de Sodexo Life sont en effet végétariennes…En sachant qu’il s’agissait de respecter le cahier des charges du comité international olympique, soit prévoir 800 grammes par repas (au lieu des 300 grammes nécessaire à une personne ordinaire). Des pâtisseries sans gluten et produits sans lactose tiennent par ailleurs compte des intolérances. Si besoin est, les sportifs à table pourront aussi consulter des nutritionnistes présents sur place.

 

L’organisateur et son prestataire n’ont pas voulu seulement se distinguer par l’inclusion, ils ont aussi voulu assurer la qualité, couplée avec la responsabilité environnementale et sociale.

 

Ils ont ainsi joué la carte de la proximité : l’enseigne Carrefour fournira le restaurant avec près de 600 tonnes de produits frais, dont 80% d’origine française, et un quart venu d’un rayon de 250 kilomètres autour des sites.

 

La lutte anti-déchet est aussi au programme.

 

La vaisselle en plastique jetable a été bannie, le Cojop visant une réduction de moitié du plastique à usage unique pendant les Jeux par rapport aux éditions précédentes.

Zone de tri

 

Une zone de tri est prévue pour que les sportifs puissent y déposer, en fin de repas, leur vaisselle en porcelaine et gobelets en plastique (réutilisables).

 

Dans le même esprit, les bouteilles en plastique ne seront pas au rendez-vous dans le village et les athlètes seront invités à remplir leur gourdes ou gobelets réutilisables dans l’une des deux cents fontaines à eau ou à soda (mises à disposition par Coca-Cola, sponsor historique des Jeux…), réparties dans tout le village.

 

Dispositif plus vertueux sur le plan de la responsabilité sociale, afin d’éviter le gaspillage de nourriture, des associations et banques alimentaires collecteront quotidiennement ce qui n’aura pas été consommé…

De fait, la gestion des stocks et flux de nourritures se heurte à des éléments imprévisibles, comme le temps que vont encore passer les athlètes dans le village quand ils seront éliminés…

Le plus grand du monde ?

 

Ce restaurant qui aura manifestement du coeur, sera-t-il pour autant “le plus grand du monde” comme s’est exclamé devant la presse Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques ?

 

Selon le livre des records, le titre du plus grand restaurant du monde revient aujourd’hui à un établissement chinois, soit le restaurant « Lac de l’Ouest » , situé à Changsha, dans la province du Hunan.

 

Avec 300 cuisiniers et 800 employés au total, il propose une capacité d’accueil de 5000 couverts par service sur une surface de 14 hectares ! Celui-ci se divise cependant en une centaine de salles à manger privées

 

L’impression d’ensemble de 3.500 sportifs des Jeux 2024 réunis devant leur assiette sous la nef de la cité du cinéma devrait donc être, sans conteste, plus spectaculaire encore !

 

Lire aussi > Olympie : début du périple de la flamme pour les jeux olympiques de Paris 2024

 

Photo à la Une : © Paris 2024

Sophie Michentef a évolué plus de 30 ans dans la presse professionnelle. Pendant une quinzaine d’années, elle a encadré la rédaction France et international du Journal du Textile. Elle met désormais son expertise presse, textile, mode et luxe au service de journaux, organisations professionnelles et entreprises.

Tags

Luxus Magazine recommande

Luxus Magazine N°8

Disponible dès maintenant