Kazumi Arikawa est considéré comme le collectionneur de bijoux historiques le plus important au monde. A l’occasion de la sortie de son livre « Divins Joyaux, à la recherche de la beauté », retour sur le parcours d’un maître incontesté de la joaillerie.
Son nom est inconnu du grand public. Pourtant, la renommée de ce discret collectionneur n’est plus à faire. Depuis une quarantaine d’années, Kazumi Arikawa a rassemblé de précieux objets de l’art joaillier. Environ 800 pour être précis. Pourtant, ce passionné de pierres précieuses aurait pu avoir un tout autre destin…
De moine à collectionneur de haute joaillerie
Alors que la mère de Kazumi Arikawa tenait un commerce de revente de bijoux, le jeune japonais se prédestinait à devenir moine. Sa bibliothèque était davantage composée de textes sacrés que de livres sur l’histoire de la joaillerie. En 1982, il prend tout de même la relève de la boutique avec sa sœur, tout en continuant d’explorer le monde spirituel dans son monastère bouddhiste.
C’est en parcourant les espaces d’un musée londonien que Kazumi Arikawa a une révélation devant le diadème du grand orfèvre russe Pierre-Karl Fabergé. Cette pièce en diamants et en émail guilloché bleu pâle le touche en plein cœur. D’autant plus que le bijou fait écho à un sûtra qui l’a particulièrement marqué, décrivant le paradis « comme un monde étincelant de pierres précieuses ». Tout fait alors sens.
En une quarantaine d’années, Kazumi Arikawa a réuni à peu près 800 pièces de joaillerie, dont la valeur tant monétaire que patrimonial est inestimable. De l’Antiquité au milieu du XXème siècle, sa collection est le témoin des arts joailliers de diverses époques. Le collectionneur acquiert des pièces qui lui procurent de l’émotion, le font vibrer au plus profond de son être. Selon lui, les bijoux représentent la beauté universelle, quelque chose d’intangible qui nous transporte.
Dans son tout nouveau livre « Divins Joyaux, à la recherche de la beauté », celui qui est aussi fondateur et président de l’Albion Art Jewelry Institute à Tokyo explique : « Pour moi, qui collectionne et étudie les bijoux depuis plus de quarante ans tel un pèlerin guidé par la beauté, il ne pourrait exister de plus grand plaisir que ces joyaux […], soient une occasion de contemplation, une source d’émotion, ode divine à leur splendeur ».
Un ouvrage symbolique sur l’histoire du bijou
Co-écrit avec Diana Scarisbrick, historienne de l’art spécialisée dans la joaillerie, et publié par Flammarion en septembre 2024, « Divins Joyaux, à la recherche de la beauté » est un recueil de l’expérience du collectionneur et de l’histoire du bijou. Le livre se structure en dix chapitres thématiques et met en relation l’expertise historique de Diana Scarisbrick et les pièces de Kazumi Arikawa, avec sa vision émotionnelle de cet art.
L’ouvrage présente 250 bijoux de la période hellénistique jusqu’aux années 1940, entre camées, intailles de l’Antiquité, pièces naturalistes du XIXème siècle reflétant l’esthétique raffinée du japonisme, bijoux royaux venant d’Europe et premières collections de diadèmes au monde.
Kazumi Arikawa nous emporte avec lui dans ce voyage du beau et de l’étincelant, où chaque bijou est décrit par sa provenance, ses pierres, ses techniques d’assemblage et sa signification culturelle.
Et pour célébrer le lancement de ce nouvel ouvrage, L’École des Arts Joailliers, sous l’égide de la marque Van Cleef & Arpels, a organisé du 19 au 26 septembre dernier à Paris une exposition présentant une vingtaine de bijoux de la collection Albion Art de Kazumi Arikawa. Les visiteurs ont pu y apprécier un collier « Giardinetti » du XVIIIe siècle, le pendentif « Nymphes dansant » de René Lalique datant de 1902-1903 ou encore une broche ballerine signée Van Cleef & Arpels de 1951.
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Photo à la Une : © Louis Teran – Flammarion
