Jeudi a marqué l’ouverture de la 73ème édition du festival international de films de Berlin, qui se déroule jusqu’au 26 février. L’inauguration de cette Berlinale 2023 a mis en avant la guerre en Ukraine par la diffusion d’un discours vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Côté films, les sujets politiques et sociaux sont énormément abordés. Retour sur les premiers jours de l’un des principaux festivals de cinéma international.
Créée en 1951, la Berlinale est l’un des trois grands principaux festivals de cinéma ayant une dimension compétitive en Europe, avec le Festival de Cannes et la Mostra de Venise. Il se déroule tous les ans en février dans la capitale allemande.
Lors de chaque édition, des longs métrages, rétrospectives et documentaires, y sont présentés. Les films sont classés en différentes catégories et sont récompensés par l’Ours d’or pour le meilleur film de la compétition, suivi par l’Ours d’argent. Le Jury attribue aussi son Grand prix. Les ours sont attribués par un jury composé de professionnels du cinéma et de personnalités du monde culturel et artistique.
Cette année, la Présidente du jury de cette nouvelle édition n’est autre que Kristen Stewart, ancienne star de la saga Twilight. Elle sera ainsi la plus jeune de l’histoire du festival berlinois à le présider.
Une nouvelle édition engagée
Après le discours d’ouverture du Président ukrainien, un autre événement a marqué les débuts de ces dix jours de festivités cinématographiques. Durant le tant attendu défilé de stars sous les flashs des photographes, deux activistes du climat ont ainsi franchi les barrières pour protester, en se collant les mains à la glu sur le tapis rouge. Cet épisode a ainsi marqué les débuts d’une édition engagée, sur fond de combats divers.
Au total, 287 films de 67 pays ont été projetés et le seront encore d’ici la fin de la Berlinale. 16 d’entre eux sont en lice pour la distinction la plus prestigieuse du festival : l’Ours d’or.
Parmi eux, Disco Boy. Réalisé par Giacomo Abbruzzese, ce long métrage est un fabuleux récit de l’état du monde actuel etdes conflits géopolitiques de l’Occident. C’est un mélange des genres et des origines. Cette production française, réalisée par un italien avec un premier rôle interprété par un acteur allemand, illustre parfaitement le cinéma européen. Dans ce film, plusieurs sujets importants sont abordés : immigration, guerre, écologie, postcolonialisme…
Il raconte principalement l’histoire sombre de deux jeunes hommes, à la vie compliquée, sans bonne étoile au-dessus de leur tête… Et pourtant, les deux héros qui se lient d’amitié, dans un contexte politique chaotique. Entre guerre, crainte, appréhension et rêves, ce film est une ode à l’espoir et à la vie. La danse prend petit à petit une place dans ce récit obscur, et l’illumine.
La bande son du film a été créée par l’un des grands noms de la scène électro, Vitalic.
L’Ukraine au centre de l’écran
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a ouvert les festivités de la Berlinale, avec un discours touchant et poignant.
L’homme devenu Président après avoir fait une carrière de comédien avait déjà appelé le cinéma à soutenir son pays lors du dernier festival de Cannes.
Mais ce n’est pas tout. L’homme politique ukrainien, qui endosse plusieurs casquettes depuis le début du conflit en Ukraine, a pu se réjouir de voir un des films de la Berlinale s’adresser à son pays et à lui, à savoir le documentaire de l’acteur et réalisateur américain Sean Penn, baptisé Superpower .
Le documentaire retrace, entre autres, la vie du président Volodymyr Zelensky. La star y fait une véritable déclaration d’amour à ce pays d’Europe de l’est, endeuillé par la guerre. Au départ, Sean Penn et son coréalisateur Aaron Kaufman souhaitaient faire le portrait du tout nouveau président de l’Ukraine, élu en 2019. Mais, c’est une tout autre tournure qu’a pris ce projet.
On y trouve non seulement des moments de vie du Président ukrainiens mais aussi des interviews d’activistes, de citoyens et d’hommes politiques. Sean Penn décrit comment ce « novice en politique » est devenu, selon lui, un « nouveau Kennedy » , en s’affranchissant de l’ancienne image qu’avait son pays, en lui donnant un nouveau souffle.
Pour certains, l’atmosphère du long métrage est un éloge au président ukrainien, quand d’autres y voient un côté narcissique, avec un réalisateur présent dans une (trop) grande partie des scènes.
D’autres films qui mettent l’Ukraine en lumière sont à l’affiche comme W Ukrainie de Piotr Pawlus et Tomasz Wolski, We Will Not Fade Away d’Alisa Kovalenko ou encore Eastern Front de Vitaly Mansky.
Entre hommages, dénonciation, partage et compassion, cette 73e édition de la Berlinale ne ressemble à aucune autre.
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Photo à la Une : © Presse