Petite histoire du luxe : le diamant, minéral le plus pur et le plus convoité au monde

Depuis la nuit des temps, le diamant n’a de cesse de nourrir un mythe, dans lequel la pierre précieuse est érigée en Graal aux pouvoirs surnaturels.


Symbole d’immortalité et d’amour éternel, celui qui fut proclamé « a girl’s best friend » (le meilleur ami de la femme) par Marilyn Monroe reste synonyme de richesse et de réussite. Tandis que son exploitation et sa démocratisation s’inscrivent au coeur d’une histoire compliquée.

 

© I-Gem

 

Le terme même de diamant est hérité du grec « adamas », signifiant  l’incassable, l’invincible, donne d’emblée le ton.

 

Bien qu’il n’y ait pas d’histoire officielle du diamant, les experts s’accordent communément à dater son origine entre 2500 et 1700 avant J.C. Il aurait été découvert pour la première fois en Inde, dans la région de Golconde, entre les fleuves Godavari et Krishna.

 

Considéré alors comme un talisman d’ascendance divine, il est alors porté par les hommes à l’état brut, sans coupe, ni polissage.

 

Dès 1074, les têtes couronnées européennes s’emparent du précieux minéral pour agrémenter leurs bijoux et autres signes ostentatoires de richesse. La course à qui pourra se targuer de détenir le plus beau joyau est alors lancée.

 

De la reine de Hongrie qui en ajoute à sa couronne en 1074 à la « première » bague de fiançailles commandée par l’archiduc Maximilien d’Autriche en 1477, le diamant est de toutes les convoitises.

 

En 1515, Marie d’Angleterre retourna dans son royaume avec le diamant Miroir de Naples, un cadeau de son défunt mari Louis XII de France. Gage d’élégance, la pierre précieuse devient alors l’objet de considérations esthétiques et les artisans s’en emparent pour la façonner.

En Italie, une coupe de diamants avant-gardiste est mise au point au XIVe siècle pour lui conférer de nouvelles tailles et de nouvelles facettes…De quoi s’autoriser de multiples fantaisies .

 

Diamant Hope © Cartier

 

Les siècles suivants seront marqués par la découverte de diamants spectaculaires, à l’instar du diamant de l’espoir (Hope Diamond) de 116 carats découvert 1638 par l’explorateur Jean Baptiste Tavernier. Il ornera, entre autres, la couronne de Louis XIV.

 

Derrière cette popularité croissante du diamant dans les cours royales, c’est toute une industrie qui se met en place. Les mines fleurissent en Inde, berceau historique du diamant, mais aussi dans le monde entier, sur fond de colonialisme et d’oppression esclavagiste.

 

En 1870, c’est la découverte de mines en Afrique du Sud. L’exploitation et le polissage de diamants prennent alors un tournant résolument industriel, avec autant d’implications socio-économiques.

 

Démocratisé dès la première moitié du XXe siècle grâce à Hollywood et aux publicitaires avisés, le diamant reste tout de même un bien de luxe ultra-convoité. Ce business lucratif fait l’objet de nombreux trafics, a fortiori au sein de nations nouvelles instables, en proie à une classe politique corrompue et à des pratiques néo-colonialistes.

 

A la fin des années 80-90, les scandales éclatent, dont les fameux « Blood Diamonds ». Ces diamants extraits et vendus illégalement dans des zones de conflits permettent à des groupes rebelles d’acheter des armes et de contribuer au financement de guerres civiles sur fond d’exactions humaines.

 

Selon Amnesty International, ce business juteux aurait causé la mort de 3,7 millions de personnes en Angola, en République démocratique du Congo (RDC), au Libéria et au Sierra Leone.

 

© i-diamants

 

Face aux ravages humains causés par ces diamants aux prix toujours plus compétitifs, les Nations Unies entament dès l’an 2000 le processus de « Kimberley« , du nom de la ville sud-africaine. L’idée ? Mettre fin aux « diamants de la violence » par le biais d’une législation internationale. Cette dernière encadre de façon éthique les règles d’extraction, de commerce et de certification des diamants bruts.

 

Dans le même temps, l’industrie joaillière a vu se développer la création de diamants de synthèse, qui, outre une production respectueuse des droits humains, assure une fabrication plus soucieuse de l’environnement et des ressources naturelles.

 

 

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Photo à la Une : © Messika

Passionnée par l’art et la mode, Hélène s’oriente vers une école de stylisme: l’Atelier Chardon-Savard. Elle complète ensuite sa formation par un MBA en Marketing à l’ISG. Elle a écrit pour le magazine Do it in Paris et se spécialise en rédaction d’articles concernant le luxe, l’art et la mode au sein de Luxus +.

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