Bien plus qu’une simple compétition sportive de football américain (soccer), le Super Bowl se double d’une vitrine de la créativité publicitaire avec une audience gigantesque et un spectacle musical XXL, le très médiatique Halftime Show. Avec des spots vendus 8 millions de dollars les 30 secondes, mais aussi les présences exceptionnelles de Donald Trump, de Taylor Swift et de Kendrick Lamar, l’évènement du dimanche 8 février, diffusé par Fox, promet d’être tout simplement HUGE !
Du sport, du show, des stars.
Pas de doute, les romains avec leurs “Panem et Circenses” (du pain, des jeux, ndlr), n’auraient pas mieux fait.
Finale de championnat organisée par la toute puissante ligue américaine de football américain (NFL) depuis 1966, le Super Bowl s’est imposé sur le terrain comme dans les foyers américains, devenant l’événement sportif le plus regardé aux Etats-Unis.
En 2024, le duel entre les Chiefs de Kansas City et les 49ers de San Francisco avait ainsi rassemblé 123,4 millions de téléspectateurs en moyenne. Au point que cette précédente édition avait inscrit un nouveau record d’audience.
Outre le match opposant les Kansas City Chiefs aux Philadelphia Eagles, le 59ème Super Bowl, en direct de la Nouvelle Orléans, promet d’être au delà des espérances…Au programme : le show du rappeur Kendrick Lamar, un Donald Trump rompant avec la tradition américaine pour voir l’événement depuis le stade mais aussi la présence de Taylor Swift venue encourager son compagnon Travis Kelce, sur fond de rumeur de demande en mariage.
L’événement sera diffusé par le réseau Fox en direct du Superdome, le stade des New Orleans Saints, situé à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Inflation des coûts publicitaires
Selon Sports Business Journal, le réseau Fox, qui diffuse ce 8 février le 59e Super Bowl, est arrivé à vendre au moins 10 publicités de 30 secondes à 8 millions de dollars chacune.
Il y a deux ans, Fox avait également présenté le Super Bowl. Cette année-là, la même durée était alors facturée 6,5 millions de dollars. Malgré un coût a priori dissuasif, le réseau avait généré 600 millions de dollars en revenus publicitaires.
A titre de comparaison, la première édition du Super Bowl en 1967 facturait le spot de 30 secondes… 42 500 dollars.
Si les marques se pressent pour diffuser des spots publicitaires au casting étoilé et aux punchlines bien senties, c’est bien plus pour démontrer leur créativité et créer un lien émotionnel privilégié avec leur public.
Ce 59e Super Bowl coïncide avec une appétence de plus en plus forte du grand public pour les événements sportifs en direct, qui se vivent ici bien souvent en famille, dans les gradins comme du fond de son canapé.
Kendrick Lamar Superstar
En dehors de l’attrait sportif de l’évènement, le Super Bowl draine un public toujours plus nombreux, désireux de voir la performance de l’artiste invité de chaque édition du Super Bowl Halftime (mi-temps de la finale, ndlr).
Après Usher, Rihanna, Jennifer Lopez, Katy Perry ou encore Beyonce, c’est donc le rappeur Kendrick Lamar, premier artiste hors jazz et musique classique à détenir un Prix Pulitzer (2018), qui est programmé. Lauréat également de 17 Grammy Awards, Kendrick Lamar vient de sortir GNX, son dernier album salué par le public et la critique qui animera ce moment musical fatidique.
Connu pour ses sons percutants, ses sonorités conceptuelles autant que ses déchaînements pyrotechniques, Kendrick Lamar devrait a minima partager l’affiche avec la chanteuse SZA.
Le rappeur américain n’en est pas à son premier Super Bowl puisqu’il a déjà pris part à l’évènement avec un quatuor d’autres superstars du hip hop en 2022 : Dr. Dre, Snoop Dogg, Eminem et Mary J. Blige.
Effet Taylor Swift en vue
Mais si le spectacle est indéniablement sur le terrain, le Super Bowl 2025 promet aussi de créer le buzz dans les gradins.
En effet, venue soutenir Travis Kelce, son amoureux, tight end (ailier rapproché, ndlr) des Kansas City Chiefs, Taylor Swift sera de la fête. La mégastar de la pop revient d’une tournée mondiale marathon de 142 dates à travers le monde. Nul doute que sa présence pourrait bien motiver la star du football américain pour sa cinquième participation au championnat et lui permettre -qui sait ?- de décrocher un troisième titre consécutif.
Fin septembre 2024, celle que ses fans surnomment affectueusement Tay Tay avait été aperçue pour la première fois dans les gradins pour un match opposant les Chiefs et les Bears de Chicago. Depuis, sa présence a eu un effet bénéfique sur l’audience féminine, d’après le Front Office Sports. Ce sont ainsi 2 millions de femmes galvanisées par Taylor Swift dans le public qui se sont mises à suivre les matchs impliquant les Chiefs. L’audience était alors en hausse chez les adolescentes de 12 à 17 ans (+53 %), les femmes de 18 à 24 ans (+24 %) et celles de 35 ans et plus (+34 %).
Et en amont du Halftime Show 2024, un sondage de Lending Tree avait révélé que 24% des jeunes de la génération Z et 20% des millennials avaient signifié leur intention de regarder le Super Bowl en raison de la présence de Taylor Swift. Plus édifiant encore, 31% des personnes sondées ont indiqué soutenir les Chiefs du fait de l’association de la chanteuse à l’équipe originaire de Kansas City.
L’idylle entre Taylor Swift et Travis Kelce a permis d’accroître la valeur des Chiefs de 331,5 millions de dollars sur la période, dopée par la fascination médiatique dont fait l’objet la mégastar et la multiplication des mentions de l’équipe dans les médias.
Et le couple attire les annonceurs. En 2024, la marque de maquillage NYX (groupe l’Oréal) avait pour la première fois payé le prix fort pour être de la fête du Super Bowl.
En 2024, la finale de Conférence AFC opposant les Baltimore Ravens aux Kansas City Chiefs avait rassemblé plus de 55 millions de téléspectateurs, du jamais vu pour tel un match de championnat. Et ce n’est pas tout : suite à la première venue de Taylor Swift en tribune, les ventes du maillot de son compagnon ont grimpé de 400%. Au global, la mégastar a généré l’équivalent de 331, 5 millions de dollars d’exposition publicitaire pour la NFL et l’équipe des Chiefs, selon les données d’Apex Marketing Group relayées par Front Office Sports.
Rupture avec la tradition présidentielle
Un autre invité surprise sera dans les gradins du Superdome de la Nouvelle Orléans : Donald Trump.
Rompant avec la tradition de la “Watch Party” des présidents américains qui jusqu’ici assistaient à la cérémonie à la télévision depuis la Maison Blanche autant par sentimentalisme que par souci de sécurité, le 47e président des Etats-Unis a fait part de sa volonté d’être au cœur des festivités.
Donald Trump devrait donner une interview exclusive diffusée sur le réseau Fox au moment du “Pregame Show”, soit vers 15h pour s’achever au coup d’envoi du match entre les Kansas City Chiefs et les Philadelphia Eagles, à 18h30.
.Cette décision d’assister de visu au Super Bowl s’annonce comme un véritable casse-tête pour le Secret Service, chargé d’assurer sa sécurité. Surtout que la cérémonie intervient 39 jours après un attentat perpétré au camion par un terroriste inspiré par l’Etat Islamique sur Bourbon Street, tuant 14 personnes. De mémoire de cinéphile, le film catastrophe Black Sunday (1977) réalisé par John Frankenheimer sur la tentative d’un enquêteur d’empêcher un attentat au dirigeable publicitaire Goodyear lors de l’évènement sportif, aurait dû l’en dissuader.
Et que dire de la présence simultanée du président américain et d’une de ses plus farouches opposantes dans un même stade ? A eux deux ils pourraient non seulement de déchaîner les foules mais aussi les passions. N’oublions pas en effet que si Donald Trump n’est plus tant en froid avec la communauté homosexuelle (depuis sa récupération de YMCA des Village People comme hymne de ses meetings) contrairement aux transgenres, ses récentes sorties médiatiques au sujet des immigrés a de quoi exaspérer la mégastar de la pop tout comme sa très bonne amie, la chanteuse Selena Gomez, d’origine mexicaine. Fondant en larme, cette dernière avait fait part de son désarroi sur les réseaux sociaux lors du rapatriement musclé de ses compatriotes sans papiers à la frontière mexicaine.
Pour rappel, en 2020, Taylor Swift avait pris parti pour Joe Biden ne manquant pas d’accuser l’actuel locataire de la Maison Blanche d’avoir « attisé les flammes du suprémacisme blanc et du racisme pendant tout son [premier] mandat ».
Photo à la Une : © Rodion Kutsaiev/Unsplash