Le Mondial de l’automobile revient avec une 90ème édition des plus festives. Cette année marque le grand retour de certains constructeurs européens et américains comme Volkswagen, Audi, Tesla ou BMW. A l’occasion des 126 ans du Salon, de nombreuses belles mécaniques prennent la pose, qu’elles aient marqué l’histoire de l’automobile ou l’imaginaire collectif.
Avis aux passionnés de voitures et aux cinéphiles, outre les dernières innovations automobiles et des avant-premières mondiales, le 90ème Mondial de l’automobile, qui se déroulera du 14 au 20 octobre prochains Porte de Versailles à Paris, exposera 19 véhicules qui ont marqué plusieurs époques clés du développement de cette industrie, de la Peugeot Type 3 à la Tesla Model S, en passant par la Citroën DS et la Mercedes Classe S.
On y retrouvera également 25 fiers bolides qui ont marqué plusieurs générations de spectateurs sur grand et petit écran, avec à leurs bords rien de moins que Batman, James Bond, Starsky et Hutch, Crockett et Tubbs, Marty McFly, Ian Malcolm, John Wick et la professeure Ellie Sattler…
Il s’agira autant d’authentiques modèles fabriqués en série ou de concept cars et autres voitures customisés tels que la Batmobile du film de Tim Burton, la Delorean de Retour vers le Futur ou encore les jeeps Wrangler Sahara d’expédition de Jurassic Park.
Certains pourraient certes déplorer l’absence de certaines légendes comme la Ford Mustang GT390 conduite par Steve McQueen dans Bullit, l’Ecto-1 de Ghostbusters ou encore le GMC Vandura de l’Agence tous risques.
Revue de détail de sept d’entre elles présentées dans le cadre de l’espace Pop Culture (Pavillon 7-1) conçu par Movie Cars Central. A 42 km de Paris, à Etréchy (Essonne), l’entreprise dispose en effet d’un musée automobile abritant la plus grande collection de voitures de films et de séries d’Europe qu’il est autant possible de regarder, de louer… que d’essayer sur circuit !
Delorean DMC-12 – Retour vers le futur (1985-1990)
« Faut voir grand dans la vie, quitte à voyager à travers le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui ait d’la gueule ! » s’exclame le savant fou de Retour vers le Futur.
S’il est une star des années 80, c’est bien celle-ci : la Delorean DMC-12. Unique fleuron de l’entreprise américaine Delorean Motor Company, fondée en 1975 par John Delorean, ingénieur et homme d’affaires, cette “voiture du futur” a connu une histoire aussi flamboyante que fulgurante.
Les piètres performances du légendaire coupé n’ont pas trouvé son public, ni justifié son prix exorbitant (24 000 dollars). Si sa carrosserie en acier inoxydable brossé et ses emblématiques portes papillon présentaient un design rutilant, elles s’avéraient respectivement très compliquées à peindre et à installer. Déclarée en faillite, l’entreprise a finalement stoppé sa production en 1981.
Il faudra attendre la saga Retour vers le futur de Robert Zemeckis pour que le mythe renaisse de ses cendres, quatre ans plus tard. La voiture à voyager dans le temps du Doc Emmett Brown et de Marty McFly arborait ainsi un convecteur temporel ainsi que le fameux panneau de bord à triple affichage Time Machine.
Pas moins de six voitures furent nécessaires au tournage, l’une pour les plans statiques, l’autre, les roulants et une troisième, découpée pour les plans intérieurs. A cela, s’ajoutent trois autres pour les besoins de l’ultime volet de la trilogie. Au cours de l’aventure, cet OVNI de la route s’est mué en aéroglisseur cyberpunk et en chariot sur rail dans l’Ouest sauvage américain, cette dernière transformation ayant, sans divulgacher, mal finie.
Son moteur V6 de 130 chevaux et son poids de près d’une tonne peinant en réalité à atteindre les « 88 miles à l’heure » (141,6 km/h) décrite dans le film, le réalisateur a opté pour du montage son afin de lui donner du peps. On entend ainsi la sonorité rauque d’une Porsche 928 V8 couplée avec le sifflement d’un landspeeder, tout droit sorti de la saga Star Wars, de son ami Georges Lucas.
BMW 750iL – Demain ne meurt jamais (1997)
Moins connue que l’intemporelle Aston Martin DB5 de Sean Connery et DBS de Daniel Craig, la BMW 750iL est un autre souvenir de cinéphile avec un autre inoubliable James Bond : Pierce Brosnan.
Également chérie par un certain Karl Lagerfeld, la voiture de 007 figure dans Demain ne meurt jamais. L’espion le plus célèbre de Sa Majesté s’y bat contre un magnat de la presse adepte des fake news et rêvant de déclencher une troisième guerre mondiale avec la Chine.
Dans le film, la voiture – version blindée – permet à James de se frayer un chemin dans un parking de Hambourg infesté de méchants armés de gros calibres, dont un bazooka.
Pilotable à distance, la version du film préfigure les drones civils et la conduite automatique, avec près de dix années d’avance !
Limousine la plus opulente jamais sortie par le constructeur allemand dans les années 1990, la BMW 750iL – le L signifiant long – jouit d’un moteur V12 5,4L de 326 ch pour un poids de deux tonnes. Relique de l’époque, il est l’un des tout premiers véhicules avec GPS écran couleur et dispose également d’un support amovible pour écrire à l’arrière.
Si le Kaiser de la mode avait équipé sa BMW d’un minibar réfrigéré, d’un fax et d’un magnétoscope VHS avec écran géant, l’espion britannique disposait quant à lui d’un tout autre arsenal de workaholic : coffre fort dissimulé dans la boite à gant protégé par des empreintes digitales, lance missiles, projecteur de fumée et dépose d’objets pointus !
Daytona Spyder “Mcburnie” 1972 – Deux Flics à Miami (1984-1989)
T-shirt pastel sous costume blanc. Pas de doute, le style vestimentaire des deux inspecteurs de la brigade des stups, James “Sonny” Crockett et Ricardo Tubbs, ne passe pas inaperçu. Encore moins au volant de leur rugissant bolide fonçant à vive allure sur Ocean Boulevard.
C’est que dans ce Miami des années 1980, les balles sifflent au milieu des transats et des palmiers. Pour survivre à pareil environnement hostile, rien de tel qu’un fidèle destrier, en l’occurrence une Daytona 365 GTS/4 Replica de 1972.
Immatriculée ZAQ 178, la décapotable à la teinte “Midnight Jet Black”, au moteur V12 de 4,4 litres et 352 chevaux sert de couverture au policier Crockett pour se faire passer tour à tour pour un trafiquant ou un riche acheteur.
Sauf que dans les deux premières saisons, impossible d’avoir une authentique Ferrari, l’équipe de production doit donc ruser et transformer, avec l’aide d’un carrossier – Tom Mcburnie – un châssis de Chevrolet Corvette C3 boîte automatique de 1980. La production n’a plus qu’à coller un vrai autocollant de la marque au cheval cabré, à y inclure un porte-clé assorti et le tour est joué.
Or, le constructeur de Maranello n’apprécie pas d’entendre les héros parler de leur “Ferrari”, faisant passer la copie pour une vraie. Il intente un procès qui se solde par un accord amiable avec le retrait de la réplique de la série. La voiture originelle est même détruite dans un des épisodes, au point que Ferrari finit par livrer en lieu et place de la première, deux Ferrari Testarossa noires… que l’équipe s’empresse de repeindre en blanc, la couleur s’avérant bien moins intéressante dans les scènes nocturnes pour la photographie de Michael Mann, alors pas encore le réalisateur de Heat.
Pontiac Firebrid Transam 1982, alias KITT, K2000
Une voiture aussi classe que loquace, tel était le fidèle destrier de David Hasselhoff dans la série K 2000. L’agent présumé mort “Michael Knight” est en effet indissociable de sa voiture douée de conscience, la bien nommée K.I.T.T, acronyme se traduisant par “Knight Intelligence Two Thousand”.
Glen Larson, référence de la série TV, est retenu par une obligation contractuelle chez Universal. Il prend au hasard parmi la pile de scénarios à sa disposition celui intégrant une voiture parlante. Peu convaincu par le script mais faisant face à des difficultés économiques, le patron de Pontiac consent à prêter des véhicules. La production peut compter sur un concessionnaire de la marque basé en Californie ainsi que sur les responsables de l’usine d’assemblage.
Le studio confie la réalisation finale et l’assemblage à John Ward qui se charge de personnaliser le tableau de bord. Il modifie également la carrosserie d’une Pontiac Firebrid Transam 1982, ajoutant les fameux bandeaux lumineux rouges à l’avant de la voiture.
Malgré un délai extrêmement serré – 2 semaines – Michael Scheffe, spécialiste de la direction artistique et son équipe réussissent à accoucher d’une voiture iconique et d’une série à succès (90 épisodes de 45 minutes) qui fera de son acteur fétiche, David Hasselhoff, une star internationale. Les prouesses de Michael Scheffe lui ont permis de rejoindre les équipes de Retour Vers le Futur et de Spiderman en 2002.
Sur le tournage, 4 à 9 voitures sont détruites par saison, sans compter que chaque transformation de la Pontiac en K.I.T.T. coûte à la production près 20 000 dollars.
Ford Mustang Mach 1 1969 – John Wick
Reine du bitume et voiture la plus désirable au monde, la Ford Mustang a fait de nombreuses apparitions à succès dans les blockbusters américains. De Bullitt à John Wick en passant par Transformers. Tour à tour verte dans le film avec Steve McQueen ou jaune à bande noire dans Boulevard de la Mort, la voiture en a sous le capot.
Raison de plus pour John Wick d’opter pour pareille légende automobile. De leur côté, Robert Zemeckis avait refusé de remplacer la Delorean de Retour vers le futur par celle-ci, malgré les 75 000 dollars que leur proposait le constructeur pour ce placement produit.
On l’oublie mais avant d’être la sportive la plus vendue dans le monde, la Ford Mustang avait été d’abord pensée comme une voiture démocratique.
Le célèbre tueur à gages campé dès 2014 par la star de Matrix, Keanu Reeves, déclare dès les premières minutes du film posséder une rarissime Mustang Fastback Boss 429 1969. Or, pour des raisons économiques, le modèle vu à l’écran est en fait une Mustang Mach 1.
En effet, la première éditée à 859 exemplaires en 1969, coûte la bagatelle de… 400 0000 dollars. Là où la seconde, beaucoup plus accessible, aurait été écoulée à 70 000 exemplaires la même année.
Alors qu’il vient d’enterrer sa femme et trouve sa muscle car avec moteur V8 à propulsion à 4800 t/min volée et son chien tué par la mafia russe, le tueur John Wick reprends du service bien décidé à se venger…
Chevrolet Chevelle Malibu de 1973 – Drive (2011)
Le morceau électro “Nightcall” de Kavinsky, remis sur le devant de la scène lors des Jeux Olympiques de Paris, via un featuring d’anthologie avec la chanteuse Angèle et le groupe Phoenix, n’est pas l’unique souvenir du film Drive.
Véritable protagoniste au même titre que le mystérieux conducteur incarné par Ryan Gosling, la Chevrolet Chevelle Malibu de 1973 est une star de ce thriller réalisé par Nicolas Winding Refn. Histoire singulière, le modèle ne relève pas d’un placement de produit : c’est l’acteur canadien lui-même qui a choisi le modèle pour coller à son personnage.
Ryan Gosling a restauré lui-même la voiture, dénichée dans une casse de Los Angeles. Cette étape préliminaire a été clé à ses yeux pour rentrer dans le rôle de ce cascadeur pour Hollywood le jour et chauffeur pour des membres du crime organisé la nuit.
Comme un prolongement de son personnage, la Chevrolet Chevelle Malibu a beau être une muscle car de première catégorie avec son puissant moteur V8 7,4 litres, elle incarne à merveille le feu sous la glace. Sa teinte gris foncé est tout à la fois discrète et inquiétante.
Ferrari Testarossa – Miami Vice (2005)
Adaptation cinématographique de la célèbre série bling des années 1980, Deux Flics à Miami, Miami Vice fait partie de ces œuvres exhumées– au même titre que American Psycho – par la cohorte de la génération Z.
Le film mettant en scène Colin Farrell et Jamie Foxx dans un Miami est certes moins ensoleillé mais tout aussi nerveux, en particulier avec sa Ferrari Testarossa, dans une version blanche, avec le titre phare du film, Numb/Encore – featuring entre les rockeurs de Linkin Park et le rappeur Jay-Z – sortant des hauts parleurs.
La teinte rappelle le choix de la production de la série originale Deux Flics à Miami suite au mécontentement de Ferrari. Véritable emblème des sportives des clinquantes Eighties, la voiture abrite un moteur central arrière de 12 cylindres à plat de 4,9L développant 390 chevaux à 6300 tr/min.
Pouvant passer de 0 à 100 km/h… en 3,5 secondes, avec une vitesse de pointe de 297 km/h, la Testarossa figure comme la voiture la plus rapide du monde dans les années 1980 avec la Lamborghini Countach, modèle détruit dans le film du Loup de Wall Street. Un des modèles conduit par le golden boy Jordan Belfort, alias Léonardo Di Caprio, a d’ailleurs été adjugé fin 2023 pour 1,655 million de dollars chez Bonhams.
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Photo à la Une : © Bold Films/Odd Lot Entertainment/Marc Platt Productions/Seed Productions