A peine réélu à la Maison Blanche le 5 novembre dernier, Donald Trump fait le bonheur d’Elon Musk, tant pour son nouveau rôle gouvernemental longtemps promis, que pour son portefeuille. Toutefois, le controversé fondateur de Tesla et SpaceX et propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter) est loin d’être le seul à bénéficier du vent d’optimisme pro business qui semble souffler aux Etats-Unis.
« Fight Fight Fight ! » scandait Donald Trump à sa foule de supporters alors qu’il venait de réchapper aux balles d’un tireur embusqué en septembre dernier.
Avec son nouveau département de l’efficacité gouvernementale confiée aux deux milliardaires Elon Musk et Vivek Ramaswamy, le combat risque d’être d’une autre nature proche du combat de MMA qui aurait dû opposer le patron de Tesla à celui de Meta : “démanteler la bureaucratie gouvernementale”.
Et ce job de Terminator semble être des plus lucratifs. En effet, fort de son soutien dans la campagne victorieuse du républicain à la cravate rouge, Elon Musk a vu sa fortune personnelle croître de 20 milliards de dollars.
Et l’homme le plus riche du monde – en intermittence régulière avec Bernard Arnault et Jeff Bezos – n’est pas le seul à voir son soutien dans un 47e président foncièrement pro-business et anti-immigration récompensé.
Un Terminator au gouvernement…
Ils sont tous deux aussi narcissiques et susceptibles l’un que l’autre pourtant jusqu’ici ils se sont bien trouvés au point de gagner quelques avantages pour services rendus. Fervent soutien de la campagne de Donald Trump, Elon Musk a contribué à hauteur de 119 millions de dollars pour faire élire son champion via un Super PAC, soit une organisation politique chargée de faire campagne… et de récolter des fonds pour un candidat.
Le 12 novembre dernier, Elon Musk a hérité d’une fonction ministérielle au sein de la nouvelle administration Trump, celui de superviseur du “département de l’efficacité gouvernementale”. Ce nouvel organe répondant à l’acronyme DOGE, véritable clin d’œil à cryptomonnaie préférée d’Elon Musk, a pour mission de démanteler la bureaucratie gouvernementale”.
Officiellement, la structure doit œuvrer en dehors du gouvernement pour prodiguer à la Maison Blanche “conseils et orientations” et ainsi s’éviter tout conflit d’intérêt.
Elon Musk a déjà signifié son intention d’économiser 2000 milliards de dollars dans le budget fédéral en licenciant des fonctionnaires, un mode opératoire bien connu de l’homme d’affaires sud-africain pour y avoir recouru au sein du réseau social X (anciennement Twitter). Il s’agit également de supprimer plus d’une agence fédérale sur 4 dont possiblement le ministère de l’éducation.
Sur sa propre plateforme, Elon Musk n’y va pas par quatre chemins pour dévoiler sa recette miracle, allant jusqu’à tweeter “Département de l’efficacité gouvernementale. Le Business sera (emojis de feu) ». Et d’ajouter plus récemment « Menace pour la démocratie ? Non, menace pour la BUREAUCRACIE !!! »
Et Elon n’est pas le seul à pouvoir jouer les cost killers de Trump : Vivek Ramaswamy, ancien candidat à la primaire républicaine et homme d’affaires forme avec le premier un tandem de circonstance.
La Maison Blanche a insisté sur le fait que leur fonction respective devrait prendre fin au plus tard le 4 juillet 2026.
Plus riche que jamais…
Depuis la réélection de Donald Trump, les valeurs boursières américaines ont gagné plus de 1800 milliards de dollars.
Elon Musk ne fait pas exception : l’homme le plus riche du monde a vu ainsi sa fortune nette croître de 41 milliards de dollars pour atteindre 285,6 milliards de dollars via la hausse des actions Tesla. Les valeurs boursière du géant de l’automobile électrique californien a vu ainsi le cours de son action grimper de 30% dans la semaine suivant l’accession à la présidence de Trump.
Elon Musk n’est pas le seul à avoir vu sa fortune gonfler avec le retour au pouvoir de Donald Trump.
Le secteur de la tech a particulièrement bénéficié de la victoire du camp républicain. Larry Ellison, cofondateur d’Oracle, a ainsi gagné 24 milliards de dollars, portant sa fortune nette à 230,7 milliards de dollars. Le pdg d’Amazon Jeff Bezos a vu sa fortune croître de 9 milliards de dollars.
Le phénomène s’expliquerait certes par le discours perçu comme pro business du républicain et ses promesses de réduction d’impôts mais aussi et surtout sa position favorable aux cryptomonnaies.
Signe qui ne trompe pas : le vendredi suivant l’élection, Bitcoin culminait à 76 550 dollars, non loin de son record historique. Comme le signale le magazine Forbes, les cofondateurs de Coinbase, Brian Armstrong et Fred Ehrsam ont vu leur richesse grandir fort avec la hausse de la valeur boursière de 48%.
Longtemps réticent à ce type de devises numériques, Donald Trump a finalement revu sa copie, faisant le bonheur des chefs d’entreprise précités, eux-mêmes détenteurs d’actions liées aux cryptomonnaies.
Et ce monde de la tech semble plus que jamais compter sur Elon Musk pour atténuer le propos anti-imigration de l’administration Trump et réaliser le deal du siècle en simplifiant l’immigration légale. La Silicon Valley employant quelques 100 000 professionnels étrangers titulaires du visa H-1-B. En effet qui de mieux qu’un milliardaire sud-africain naturalisé américain pour orienter les politiques du président.
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Photo à la Une : Getty Images