La maison de joaillerie Chaumet a réalisé une exposition sur le destin et l’existence remarquable de Joséphine de Beauharnais et de son époux, l’empereur Napoléon Ier. Cette exposition, intitulée « Joséphine et Napoléon : une histoire (extra)ordinaire » , ouvre ses portes ce mercredi 19 mai et se déroule dans les salons privés de l’adresse historique de la Maison, en plein cœur de Paris, au 12 place Vendôme.
Cette exposition réalise une frise de la vie des deux amants, mais donne un regard avisé sur la vie de Joséphine en particulier, rassemblant des bijoux exceptionnels, des tableaux rares, des épées, des tabatières, des effets personnels et des documents fascinants lui appartenant.
« Nous avons décidé d’organiser cette exposition à l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon. Joséphine était une femme extraordinaire, qui a réussi à planter l’un des plus grands jardins du monde tout en donnant le la en matière de décoration et de style« , explique Jean-Marc Mansvelt, le PDG de Chaumet.
Présentant plus de 150 artefacts, cette exposition retrace à la fois leur histoire d’amour et présente les créations de François-Regnault Nitot, le fils du fondateur de la maison de joaillerie et concepteur des diadèmes et bracelets, d’une ceinture gothique en or massif ainsi qu’une remarquable épée de cérémonie en or, pierre sanguine et écaille de tortue pour l’empereur et ses deux épouses successives. L’empereur avait notamment commandé à Nitot une célèbre tiare ovale pour le pape Pie VII, qui se trouve aujourd’hui au musée du Vatican.
Nitot devint, selon ses propres termes, « le fournisseur très envié de la cour impériale ». Dans l’exposition, on peut notamment admirer un camée en malachite de 1810, orné de perles et d’écailles de tortue.
Pour réaliser cette exposition, Chaumet s’est notamment inspiré des tableaux où apparaissaient les deux époux, leur succès transparaissant dans les spectaculaires portraits de Gérard, David ou Garneray à travers des tenues parés d’hermine et de diamants, le tout dans des décors somptueux.
« Beaucoup de ces tableaux étaient à la fois des outils de communication politique et des œuvres d’art. Un peu comme les réseaux sociaux, mais il y a deux cents ans« , note Jean-Marc Mansvelt, au cours d’une visite de l’exposition.
Joséphine de Beauharnais, botaniste au cours de sa vie, exprimait une admiration pour l’étude du blé, ayant entrainé une vogue pour les diadèmes en forme d’épis de blé. L’exposition en dévoile d’ailleurs plusieurs exemples, de la version de Nitot de 1811 aux diadèmes Crèvecoeur plus tardifs. Cette passion pour la nature se faisait naturellement ressentir dans sa maison de Malmaison, à l’est de Paris, qui l’agrémenta d’un des plus beaux jardins de l’époque, planté d’espèces aussi différentes et exotiques les unes que les autres. Sa ménagerie abritait même des cygnes noirs, des kangourous, des lamas ou bien encore des faisans dorés chinois.
Pour la petite histoire, Napoléon était souvent absent, souvent en déplacement lors de guerres dans des contrées lointaines, comme le rappelle le vieux bicorne usé dans l’exposition. Les historiens pensent aujourd’hui que Joséphine fit une fausse couche pendant un voyage en Italie pour rendre visite à son mari. Napoléon, qui voulait par-dessus tout avoir un héritier, et Joséphine, qui ne pouvait plus avoir d’enfants, lui annonça lors d’un dîner en 1809 son intention de divorcer. Cette lettre, particulièrement triste, est présentée dans l’exposition, et dévoile l’acceptation écrite de l’impératrice déchue, à côté de son éventail, brisé de colère au cours de cette soirée et de ces annonces.
Cette exposition et les trésors qu’elle abrite seront admirables jusqu’au 18 juillet 2021, en réservant votre billet ici !
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Photo à la Une : © Chaumet