[vc_row][vc_column][vc_column_text]Avec l’envie de vous faire découvrir l’aura de la joaillerie à travers les cultures et les liens qui unissent cette dernière à l’humanité, Luxus Plus s’attarde aujourd’hui sur les mythes et légendes attribués à nos parures. Par cette démarche, nous espérons ouvrir votre intérêt au-delà des pierres précieuses et vous dévoiler la symbolique et la signification des joyaux, du plus renommé au plus inattendu.
Tout d’abord, insistons-nous sur un point primordial. Depuis la loi de 2002, il est interdit d’employer le terme « semi précieuses » pour les gemmes qui ne sont ni des « pierres précieuses » – que sont, pour rappel, le diamant, le rubis, le saphir et l’émeraude – ni des « pierres ornementales », comme les biominéraux tel le corail. Elles sont qualifiées de « pierres fines ». En effet, le nom souvent utilisé de « semi » est quelque peu péjoratif et bien loin d’être révélateur de leur importance pour des pierres qui valent parfois au carat bien plus que celles dites « précieuses ».
Ensuite, intéressons-nous à ce qui rend la joaillerie si attrayante. « La joaillerie n’a pas d’autre fonction que d’être belle» , annonce Isabelle Delahaye, professeur à l’École des Arts Joailliers. Mais qu’est ce qui fait la joaillerie ? Nous pourrions la définir en deux mots : la beauté et la rareté. Si les parures attirent de par leurs gemmes, ces dernières doivent être belles, rares et durables.
Selon Madame Delahaye, il nous faut « ressentir et vivre l’émotion des pierres ». Et que procurent la beauté et l’émotion ? Le désir. Cependant le désir s’acquière également par la symbolique que l’on attribue à l’objet que l’on convoite.
Les Hommes ont de tout temps inscrit une valeur protectrice aux gemmes. Le saphir par exemple, bien qu’il existe dans toutes les couleurs sauf le rouge, est connu primordialement pour son bleu. Ce dernier est représentatif des tons du ciel et donc de la protection divine.
L’émeraude, quant à elle, est liée par son vert à la santé et au prophète dans les pays musulmans. Ainsi, que vous portiez du vert ou du bleu, vous êtes protégé contre le mauvais œil. Par ailleurs, savez-vous que dans de nombreuses cultures les guerriers portaient des rubis ? Selon la légende, par ce procédé la flèche de votre ennemie de peut vous atteindre.
Autres que les pierres précieuses ; les pierres fines, ornementales ou les matériaux plus ou moins rares ont une importance primordiale dans le cœur des cultures.
Emblématique de l’Asie, le jade – pierre fine – est reconnu depuis le Néolithique. Son écriture est le plus vieil idéogramme asiatique qui existe. Et le diamant, si important pour les occidentaux, n’a été employé pendant longtemps que pour travailler le jade. La laque, technique chinoise utilisée depuis 5 000 ans avant notre ère est très appréciée des japonais, peuple particulièrement sensible au raffinement et à la délicatesse des biens.
Si aujourd’hui l’or est la matière dont la valeur fait office de loi générale, il n’est pas le premier à avoir été convoité. Que ce soit pour créer des pièces de monnaie, des sarcophages comme celui de Psousennès I ou des bijoux, l’argent était déjà consacré en Égypte pour montrer sa puissance.
Les pierres elles-mêmes n’ont pas toujours été les plus désirées. En Afrique, les perles de verre étaient réservées aux chefs de tribus et aux personnes importantes dans la vie sociétale. Les diverses associations de couleurs et les designs réalisés permettaient de reconnaître la tribu et le statut social du détenteur de la parure (un chef, une personne mariée, un jeune qui avait réussi un rite de passage…). Le bijou était votre carte d’identité.
Chez les Inuits, l’appropriation des parties d’un animal une fois tué permettait de s’en protéger dans la nature. Ainsi, des griffes de grizzly pouvaient être portées pour récupérer sa force tout comme sa magie afin de communiquer avec l’espèce. La turquoise, pierre du ciel, a souvent été travaillée dans les cultures amérindiennes. C’est pourquoi des statuettes d’ours en turquoise ont été retrouvées. Le fait de mettre de la nourriture devant le fétiche avant de partir permettait de protéger sa maison pendant son absence.
Si chaque tribu a un ou des animaux symboliques, l’oiseau est souvent rattaché au spirituel humain. Par exemple, selon un mythe amazonien, un serpent géant aux écailles de multiples nuances souhaitait anéantir l’humanité. Les hommes et les oiseaux s’unirent alors pour le tuer et ensemble ils vainquirent. Pour remercier les oiseaux de leur engagement, les hommes prirent les couleurs sur le corps du serpent et les offrirent aux volatiles pour pigmenter leur plumage.
En Amérique, la plume a toujours été primordiale. Nul étonnant que l’aigle soit l’emblème des États-Unis. Étant l’oiseau qui vole le plus haut, il est celui qui communique le mieux avec le ciel et la terre. Contrairement à la vision monothéiste et la culture occidentale contemporaine, les peuples anciens considéraient le royaume des esprits réel et non divisible du terrestre.
Mais à l’inverse de la valeur actuelle d’une gemme qui se définit en partie par sa rareté, les plumes n’étaient pas rares. Elles se gagnaient lors d’une ascension hiérarchique ou d’un exploit telle la victoire lors de guerres. Le port des plumes représentait notre CV actuel.
En Océanie les coquillages, les dents d’animaux et même les tatouages étaient des parures tout à la fois utilisées pour embellir et protéger. Les boucliers de guerriers étaient incrustés de coquillages. Quant au tatouage, à la différence des cultures occidentales qui l’ont associé à la marginalité et à l’exclusion de la société, l’idée initiale dans le pacifique était de montrer l’appartenance.
Les dessins sur les hommes (symboles de courage et de force) s’utilisaient en parade pour impressionner les femmes. Ils représentaient également la marque de la civilisation, ce qui distingue l’homme de l’animal. Élégance, humanité, sophistication et culture se dévoilent par cette encre qui se dessine sur les corps. Et comme pour les fétiches liés aux cultures à travers le monde, le tatouage s’utilisait pour différencier les statuts sociaux et servir d’amulette protectrice. Les formes réalisées sur les maories suivent les courbes des muscles qui les sollicitaient par activation ou désactivation grâce au sport, rendant leur magie plus efficace.
Comme les bijoux perlés africains, le tatouage reste encore dans certains lieux une carte d’identité mais incrustée à la peau tel un bijou permanent. De nos jours, le tatouage semble avoir su s’imposer aux delà des frontières, jusqu’à la joaillerie elle-même. Pensons à la collaboration entre Valérie Messika et Kate Moss dont l’une des créations est inspirée des dessins que porte la Top Model. « J’ai voulu partir de ses inspirations pour créer des pièces vivantes, c’est-à-dire une Haute Joaillerie à vivre, à porter quel que soit le moment, comme une seconde peau. » exprime la créatrice, démontrant une volonté de fusion entre l’humain et sa parure.
Enfin la perle, miracle de la nature, fascine depuis la nuit des temps les hommes, quelques soient les continents. Elle est le trait commun entre les cultures qui lui accordent souvent des symboliques de pureté ou de puissance. Mikimoto, le pionner de la perle de culture, n’a-t-il pas affirmé vouloir créer une perle pour chaque femme de cette terre ? Et ces dernières ne sont-t-elles pas fascinées par ce joyau organique : représentation de la perfection ? L’intérêt de la reine Elisabeth I pour les perles et l’aura que ces dernières lui ont offerte sont l’exemple parfait du désir humain pour la possession de perfection et le pouvoir engendré par cette métonymie.
En outre, il faut savoir que les plus anciens bijoux remontent aux premières civilisations. Dans tous les lieux d’échange et de communication intensifs, des modèles ont été retrouvés. Et ce, dès la Mésopotamie. Et parce que le bijou est lié à la transmission de génération en génération d’un savoir-faire, il n’est pas étonnant de voir des ressemblances très fortes entre des parures qui peuvent avoir parfois jusqu’à 4 000 ans d’écart.
Aussi, non seulement par leur design mais également par les valeurs spirituelles dont ils s’inspirent, les bijoux demeurent-ils le reflet d’une transmission d’histoire, de croyances et de sens. En effet, de nos jours encore, nous nous émerveillons devant des créations artistiques inspirées par la nature et les animaux (thèmes chers à Boucheron par exemple), par l’exotisme (telle la Haute Joaillerie de Cartier) ou par des univers enchanteurs qui alimentent nos rêves et nos croyances (visibles au demeurant chez Van Cleef and Arpels). Il semble donc que depuis la naissance des civilisations l’humain n’a eu de cesse que d’embrasser les forces spirituelle et émotionnelle des joyaux, les rendant si précieux, si chers aux hommes.
Par conséquent, les joailliers ont tout intérêt à ne jamais négliger la puissance du patrimoine non seulement lié à leur propre histoire mais également aux cultures alimentant depuis toujours la symbolique des bijoux qui plaisent tant aux clients modernes.
Et pour en découvrir plus sur la joaillerie, rappelons que l’École des Arts Joailliers propose notamment au grand public des enseignements sur trois grandes thématiques : le savoir-faire, le monde des pierres et l’histoire du bijou.
Photo à la Une : Rubis © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]