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Le Belem, portrait du trois-mâts transportant la flamme olympique

Le Belem, portrait du trois-mâts transportant la flamme olympique

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 approchent à grand pas. Alors que la capitale se prépare pour accueillir cet événement majeur, l’un des plus grands symboles de cette compétition sportive se rapproche de l’Hexagone. La flamme Olympique a en effet quitté Athènes le samedi 27 avril pour mettre le cap sur la ville de Marseille. C’est à bord du Belem, un navire emblématique du patrimoine français, que cette dernière rejoindra la Cité Phocéenne le mercredi 8 mai. À cette occasion, retour sur l’histoire et les multiples destinées de ce majestueux trois-mâts.

 

Ce navire de 58 mètres voit le jour en 1896 dans les chantiers Dubigeon de Nantes. Sur commande de la Maison Crouan, spécialisée dans l’importation et l’exportation de chocolat et de sucre, en provenance des Antilles et de l’Amérique du Sud, le trois-mâts est construit en moins de 6 mois. Il est baptisé en hommage au port brésilien de Belem, où les Crouan ont fondé au début du 19eme siècle un comptoir commercial.

 

Avec sa coque en acier, le Belem est petit, rapide et surtout robuste. Destiné aux campagnes commerciales, le navire peut contenir un chargement de 675 tonnes. De la Guyane aux Antilles, en passant par le Brésil, il transporte des marchandises du monde entier telles que des fèves de cacao, du rhum et de la canne à sucre.

 

 

 

 

Un bateau aux multiples vies

 

En 1914, le Belem est racheté par le Duc de Westminster, Lord Hugh Richard Arthur, et cesse son activité commerciale. L’aristocrate équipe le trois-mâts de moteurs et le transforme en yacht pouvant accueillir une quarantaine de personnes. Il fait également construire deux autres pièces pour agrandir la réception du bateau et fait ajouter des ornements en acajou de Cuba.

 

Le navire est à nouveau racheté en 1921 et devient la propriété de Sir Arthur Ernest Guiness, vice-président des brasseries et grand amateur de navigation. Le Belem devient Fantôme II et passe sous pavillon britannique. Destiné à être utilisé pour des croisières, il réalise notamment un tour du monde du 29 mars 1923 au 2 mars 1924, au cours duquel il emprunte le Canal de Panama et le Canal de Suez. 

 

Encore une nouvelle destinée pour celui qui se nomme désormais Fantôme II. Durant la Seconde Guerre mondiale, ce dernier reste amarré à l’île de Wight, au milieu de la Manche. Les héritiers d’Arthur Ernest Guiness finissent par céder le bateau en 1951 à Vittorio Cini, un capitaine d’industrie italien qui l’offre aux élèves du Centro Marinaro, un centre d’enseignement aux métiers de la marine marchande et de l’Istituto Scilla, qui accueille les orphelins de marins. 

 

 

 

 

Le Belem devient ainsi un navire-école et est rebaptisé Giorgio Cini, en hommage au fils de Vittorio Cini. Le bateau est réaménagé afin de pouvoir accueillir un maximum d’élèves. Adieu les luxueux compartiments créés par le Duc de Westminster, ces derniers sont transformés en grande salle commune servant à la fois de dortoir, de cantine et de salle d’étude. 

 

 

 

 

Jugé trop vétuste, il est finalement désarmé en 1967 avant que la police militaire nationale italienne ne décide de prendre en charge des travaux de restauration. Une responsabilité qu’elle ne pourra cependant pas assumer jusqu’au bout au vu des coûts trop importants  des travaux. Le bateau finit par être laissé en guise de déménagement au chantier qui le met ensuite en vente.

 

Le Belem retrouve finalement son nom et sa patrie d’origine quelques années plus tard après avoir été racheté par la Caisse d’Épargne avec l’appui de la Marine Nationale. Il est alors confié à la Fondation Belem, créée dans l’objectif de permettre l’accès au plus grand nombre au navire et à son patrimoine. Le trois-mâts, désigné comme Monument historique, reste aujourd’hui un des derniers grands voiliers du 19ème siècle à encore naviguer.

 

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Un témoin de l’Histoire

 

Fleuron du patrimoine français, le Belem voyage à travers le monde entier pour participer à de grands événements.   

 

Il navigue jusqu’à New York à l’occasion du centenaire de la statue de la Liberté et en 2012, il représente la France à Londres lors du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II ainsi qu’aux Jeux Olympiques ayant lieu dans la capitale anglaise. Amarré sur la Tamise à proximité de Tower Bridge, il a notamment accueilli les familles de certains athlètes français.

 

 

 

 

Cette année, le trois-mâts participe à nouveau à un moment marquant. À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le périple de 12 jours qu’entreprend ce dernier entre le Pirée et Marseille enrichi un peu plus l’exceptionnelle histoire de ce navire prestigieux.



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Photo à la Une : © Fondation Belem

 


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