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60 ans de création : 6 musées parisiens font dialoguer Saint Laurent avec l’art

60 ans de création : 6 musées parisiens font dialoguer Saint Laurent avec l’art

Créée comme un dialogue entre l’art et la mode, l’exposition “Yves Saint-Laurent aux Musées” célèbre les 60 ans du premier défilé du créateur de mode, disparu en 2008. L’exposition est à découvrir jusqu’au 15 mai.

 

Pour le soixantième anniversaire du tout premier défilé d’Yves Saint-Laurent dans la capitale française, 6 musées emblématiques accueillent en leur sein des œuvres du couturier. Cette rétrospective exceptionnelle « Yves Saint-Laurent aux musées » met en lumière le rapport spécial qu’Yves Saint-Laurent entretenait avec l’art, la sculpture, la peinture… et comment il le transposait dans ses créations.

 

Le 29 janvier 1962, Yves Saint Laurent a 26 ans et organise son tout premier défilé au 30 bis rue Spontini, quelques semaines après avoir créé sa maison de couture. Très vite inspiré par le monde des Arts, il déclare : « Je crois que le travail du couturier approche beaucoup celui d’un artiste. J’ai d’ailleurs constamment puisé une qualité d’inspiration dans le travail des peintres contemporains : Picasso, Matisse, Mondrian » . Madison Cox, président de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent explique que l’idée leur est alors venue de créer des «espaces de pop-up de ces divers univers d’inspiration dans les installations permanentes des musées » .

 

 

Première étape évidente, le musée Yves Saint Laurent, situé dans le 16ème arrondissement de Paris, rend compte des différentes étapes du processus créatif en exposant 300 dessins réalisés entre 1962 et 2002. L’occasion de visiter les anciens ateliers où s’exposent toiles, patrons et croquis.

 

Musée d’Art Moderne de Paris © Philippe Petit/Paris Match

 

Un peu plus loin, le musée d’Art moderne de Paris sublime l’œuvre du créateur en rapprochant une vingtaine de pièces des toiles monumentales de peintres dont il aimait s’inspirer, comme Henri Matisse, Raoul Dufy ou encore Pierre Bonnard.

 

 

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Au musée d’Orsay, l’attachement du couturier pour l’œuvre de Marcel Proust, en particulier « À la recherche du temps perdu » a été mis en avant. Devant le célèbre salon de l’Horloge, on découvre les robes créées à l’occasion du Bal Proust, une fête organisée en 1961 pour célébrer le centenaire de la naissance de l’écrivain, ainsi que celles de la baronne de Rothschild et de Jane Birkin, toutes deux inspirées des personnages du roman. La question du genre, très présente chez Proust, a également marqué le couturier, qui jouaient avec les codes, faisant notamment porter le smoking aux femmes.

 

Musée du Louvre © Nicolas Mathéus

 

Au musée du Louvre, la galerie dédiée à la gloire du Roi-Soleil, la Galerie d’Apollon, illustre parfaitement le savoir-faire des artisans d’art français avec une sélection de quelques vêtements d’exception. On retrouve des vestes brodées de paillettes, de pierres, d’or et de cristal de roche rivalisant avec les objets d’art exposés dans les vitrines.

 

 

Très inspiré par l’univers de Picasso pour ses créations, il était tout naturel que le musée Picasso accueille les œuvres d’Yves Saint Laurent pour un dialogue avec les peintures de celui qu’il qualifiait de « génie à l’état pur » . On y découvre les créations de la collection Hommage à Pablo Picasso dessinée en mai 1979, telle une robe en satin et velours noir, brodée d’une tête de femme peinte par l’artiste cubiste, ou une veste inspirée du Portrait de Nusch Éluard.

 

Centre Pompidou © Hélène Mauri

 

Enfin, le centre Pompidou rapproche les œuvres du couturier au mouvement pop art. C’est ici qu’est exposée la mythique robe de cocktail de la collection automne-hiver 1965 inspirée des toiles de Piet Mondrian et encore iconique aujourd’hui. Le peintre ne fera son entrée au musée que 10 ans plus tard, preuve du modernisme et du génie visionnaire de Saint Laurent. On retrouve aussi des pièces en lien avec l’œuvre de Matisse, dont le créateur aimait beaucoup s’inspirer. « Mondrian, bien sûr, qui fut le premier que j’osai approcher en 1965 et dont la rigueur ne pouvait que me séduire, mais également Matisse, Braque, Picasso, Bonnard, Léger. Comment aurais-je pu résister au Pop Art qui fut l’expression de ma jeunesse ? » commentait le créateur.

 

 

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Photo à la Une : © Nicolas Mathéus


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