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Petite histoire du luxe : l’œuf Fabergé

Petite histoire du luxe : l’œuf Fabergé

Les fêtes de Pâques sont l’occasion des réunions de famille, des chasses aux œufs et des chocolats, mais que diriez-vous d’un précieux œuf dont l’histoire regorge d’anecdotes historiques ? Aujourd’hui, nous revenons sur l’histoire du célèbre œuf Fabergé.

 

Les œufs de Fabergé sont connus dans le monde entier pour leur finesse et leur préciosité, mais ce que l’on sait moins, c’est que le joaillier à l’origine de ces chefs-d’œuvre a connu des débuts très modestes. D’origine germano-danoise, Pierre-Karl Fabergé naît à Saint-Pétersbourg le 30 mai 1846 d’une famille protestante allemande de la Baltique. Son père, Gustave Fabergé, suit une formation d’orfèvrerie avant d’ouvrir sa propre petite bijouterie en 1842. 40 ans plus tard, suite à sa mort, Pierre-Karl Fabergé reprend la maison et c’est cette même année que la souveraineté russe tombe sous le charme des créations du jeune joaillier.

 

© Fabergé

 

En effet, après avoir vu les travaux de la Maison à l’exposition panrusse de Moscou, le tsar Alexandre III a ordonné qu’ils soient exposés à l’Ermitage comme des exemples du superbe artisanat russe contemporain. L’empereur demande alors à la société de fabriquer un œuf de Pâques pour son impératrice. Fabergé reçoit le titre très convoité d' »orfèvre par nomination spéciale de la couronne impériale » . L’année suivante, l’empereur demande à Fabergé de fabriquer un deuxième œuf de Pâques.

 

La Maison a une liberté totale pour les futurs œufs de Pâques impériaux. Même l’Empereur ne sait pas quelle forme ils prendront : la seule stipulation est que chacun d’eux doit contenir une surprise.

 

L’œuf de l’Ordre de Saint-Georges (1916), par exemple, que Nicolas a offert à sa mère, Maria (aujourd’hui dans la collection du musée Fabergé de Saint-Pétersbourg), comporte deux pièces de monnaie à l’extérieur qui peuvent être soulevées pour révéler les portraits de Nicolas et de son fils, le tsarévitch Alexei Nikolaevich, de la taille d’un pouce.

 

 

 

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Chaque année, Fabergé se réinventait, employant des matériaux inattendus, comme le cristal de roche, ou de nouveaux dispositifs, comme des plinthes à pieds griffus, des horloges ou des automates en forme de petits oiseaux ou d’éléphants.

 

En 1900, à l’Exposition Internationale Universelle de Paris, la Maison expose hors concours, mais reçoit tout de même une médaille d’or et les bijoutiers de la ville ont reconnu Peter Carl Fabergé comme maître. En outre, il a été décoré de la plus prestigieuse des récompenses françaises : “Chevalier de la Légion d’honneur” . Sur le plan commercial, l’exposition a été un grand succès et la société voit son carnet de commandes se remplir par des clients du monde entier. 

 

L’entreprise s’installe dans des locaux spécialement construits au 24 Bolshaya Morskaya, comprenant des ateliers, un studio de conception et des bureaux. L’entreprise est à l’apogée de son succès et emploie environ 500 artisans et designers. C’est la plus grande entreprise de joaillerie de Russie.

 

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En 1914, la Guerre éclate. Par conséquence, la société fait face à une baisse de la demande des produits de luxe ainsi qu’à une pénurie de métaux précieux. Fabergé produit des articles en cuivre tels que des burettes, des assiettes, des tasses et des tabatières. Les ateliers fabriquent également des seringues et des équipements, ainsi que des pièces pour l’armée, notamment des grenades. Les derniers œufs impériaux Fabergé, fabriqués en 1916, reflètent le moment instable de l’histoire, et le début de la fin de la Maison Fabergé.

 

© Fabergé

 

S’ensuivent des déboires avec l’entreprise de parfumerie qui emprunte le nom de Fabergé, mais la maison de joaillerie obtient de la société qu’il ne vende que des parfums en ce nom, pour éviter la concurrence.

 

Après des années d’arrêt, Fabergé est relancé le 9 septembre 2009 avec l’introduction de la collection de haute joaillerie « Les Fabuleuses » . Au 31 décembre 2012, toutes les licences accordées à des tiers sont devenues caduques ou ont été résiliées et le nom n’apparaît plus sur les produits. Aujourd’hui, la maison fait la part belle à son savoir-faire joaillier et perpétue la tradition des œufs de Pâques, toujours aussi extraordinaire de complexité et de matériaux précieux.

 

 

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Photo à la Une : © Fabergé


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