La sortie du film “Blonde” mettant en scène la vie de Marylin Monroe sur Netflix fin septembre suscite la polémique.
Le film Netflix « Blonde » est apparu à la deuxième place du top 10 des films sortis en France la semaine de sa sortie, le 23 septembre. Mais il ne fait pas l’unanimité.
Le réalisateur Andrew Dominik s’attaque à la légende Marilyn Monroe, de son vrai nom Norma Jean Baker, décédée il y a 60 ans. Le film présente les névroses et les traumatismes de la jeune star, mais sous une forme très (trop ?) romancée.
Pour l’incarner, Andrew Dominik avait d’abord pensé à Naomi Watts ou Jessica Chastain, mais c’est finalement la cubaine Ana de Armas, 34 ans, apparue dans le dernier James Bond “Mourir peut attendre” qui a été choisie pour le rôle.
“Blonde” est basé sur le roman éponyme de Joyce Carol Oates dans lequel l’auteure remodèle et réinvente les déchirures et tragédies de la courte vie de Marilyn, entre enfance misérable, père qu’elle n’a jamais connu et mère schizophrène et diverses agressions sexuelles.
Sur cette base, le cinéaste a visiblement eu les mains libres pour livrer sa propre version de la vie de la star. Il s’agit d’une odyssée dans la psyché de la comédienne, avec deux angles d’attaque : l’absence du père, traumatique, qui conduit la star à appeler ses maris “daddy” et la toxicité des hommes qu’elle fréquente.
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Norma Jeane Baker est d’emblée violée par un ponte de studio puis battue par son époux Joe DiMaggio, contrainte d’avorter, soumise à des injonctions sexuelles dégradantes par le président Kennedy… Ses névroses s’accentuent et le film met en avant un trouble de la personnalité.
Il y a bien sûr, une part de vérité dans ces histoires, mais le film en fait une obsession : Marilyn passe son temps à voir son père partout, à subir des atrocités, des viols, un avortement horrible qui semble contraint et forcé.
“Blonde” passe sous silence de nombreux détails essentiels de la vie de Marilyn Monroe. Il met par ailleurs en exergue des points de son existence qui n’ont jamais été prouvés. A titre d’exemple, la comédienne n’a jamais avorté de sa vie mais fait plusieurs fausses couches. Le film prend aussi des libertés sur sa vie en l’inventant en trouple avec Edward G. Robinson Jr. et Charlie Chaplin Jr.
Plusieurs célébrités comme le mannequin Emily Ratajkowski s’insurgent du coup contre le film: «Je ne suis pas surprise d’entendre qu’il s’agit encore d’un autre film fétichisant la douleur des femmes, même dans la mort. Nous le faisons de bien des façons différentes, mais je veux que cela change», a-t-elle déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
Mais tout n’est pas noir dans ce film, Ana de Armas livre une performance forte et on est troublés par sa ressemblance avec la star. La photographie est très belle, accompagnée très souvent de plans en noir et blanc et le film est porté par la musique inquiétante composée par Nick Cave et Warren Elis.
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Photo à la Une : © Netflix
