Surperformance de Nvidia : comprendre la ruée vers l’IA

L’action Nvidia a quintuplé en un an seulement, se hissant devant Alphabet et Amazon sur le podium des plus grosses valorisations boursières au monde. Derrière une telle performance… l’intelligence artificielle ! 

 

“Mieux vaut vendre les pioches que chercher l’or” – Tout le monde connaît la fameuse histoire de la ruée vers l’or du XIXème siècle, en quête de l’irrésistible pépite. Les chercheurs sont rentrés bredouille, faisant la fortune des vendeurs d’équipements. Pour sa part, Nvidia vend des cartes graphiques, l’équivalent des pioches, mais au XXIème siècle, et ça, les investisseurs l’ont bien compris. Leader mondial des processeurs, Nvidia détient ainsi l’élément clef du développement de l’intelligence artificielle.

 

Nvidia vaut autant que tout Hong Kong

 

L’action Nvidia est passée de 150 dollars en janvier 2023 à 740 aujourd’hui (soit presque une multiplication par 5) à Wall Street atteignant 1,78 trilliards de dollars de valorisation. “Elle vaut désormais autant que l’ensemble du marché boursier chinois tel que défini par les actions H cotées à Hong Kong” a souligné Michael Hartnett, le stratège en chef des investissements de Bank of America. 

 

Nvidia domine le secteur des cartes graphiques avec 84% de parts de marché selon les résultats de Jon Peddie Research et même plus de 90% selon certains . Devant Meta, elle partage avec Alphabet (Google) le rang de la quatrième plus grande capitalisation boursière au monde (Amazon les rejoint parfois). L’entreprise se positionne juste derrière la compagnie pétrolière d’Arabie Saoudite, qui la dépasse d’à peine 0,2 trilliards de dollars de valorisation.

 

Le nouvel or ?

 

Apple et Microsoft ont déjà détrôné Saudi Arabian Oil Co, qui est maintenant menacé de perdre sa place sur le podium par Nvidia. Les GAMAM (Google, Apple, Microsoft, Amazon, Méta) sont sans conteste les plus grandes entreprises au monde. Or, leur business model se construit sur une ressource différente de celles des siècles passés, à savoir la donnée, à présent gérée dans un environnement virtuel. Leur progression dans les années 2010 témoignait d’une première révolution puisque la valeur des biens matériels commençait déjà à être dépassée par celle de la donnée et du numérique

 

En toute logique, l’heure est maintenant à l’Intelligence Artificielle, puisque sa promesse est de faciliter la gestion de toutes ces données et même d’en construire de nouvelles à partir de celles-ci. Les modèles d’IA peuvent en effet utiliser les données numériques mises à sa disposition, pour reproduire des comportements “humains” à partir d’instructions décrivant un résultat souhaité précis. Les machines ont franchi un cap avec la capacité à s’autoprogrammer et améliorer seules leur propre fonctionnement afin d’accomplir de manière optimale ce que l’humain lui demande. Tout ce processus repose sur une large capacité de calcul. 

 

L’engouement autour des cartes graphiques est aussi dû à une situation quasi monopolistique. Nvidia gère une part écrasante de la conception des processeurs, tandis que Taïwan s’occupe de la fabrication des semi-conducteurs, composants centraux des cartes graphiques. Ces matériels autrefois convoités principalement par les acteurs du monde des jeux vidéo, sont aujourd’hui régulièrement en rupture de stock depuis l’avènement sur le sphère publique de l’IA, très gourmande en GPU (unité de traitement graphique).

 

« Les entreprises à travers le monde effectuent une transition vers une informatique accélérée et une IA génératrice« , a déclaré le directeur général de Nvidia, Jensen Huang, dans un communiqué en 2023. 

 

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Une nouvelle ère

 

Est-ce une simple tendance ? “Non Sire, c’est une Révolution.” Nombreux en sont convaincus, tels qu’Elon Musk, Bill Gates, Poutine, Klaus Schwab etc. Notons qu’Apple n’a encore jamais mentionné l’IA dans ses communications et voit sa valorisation boursière dépassée par celle de Microsoft qui se veut le pionnier de cette nouvelle vague. En 2023, Microsoft a acquis Open AI, société mère du premier outil d’intelligence artificielle à atteindre le grand public, ChatGPT

 

Jensen Huang était invité à Dubaï au Sommet mondial des gouvernements (du 12 au 14 février derniers). L’IA dépasse les enjeux économiques au vu du caractère sensible du marché des données mais aussi de la “production d’intelligence (artificielle)” qu’il entraîne. « Cela codifie votre culture, l’intelligence de votre société, votre bon sens, votre histoire – vous possédez vos propres données … Chaque pays doit posséder la production de sa propre intelligence a plaidé Huang lors d’une conférence avec Son Excellence Omar Al Olama des Emirats Arabes Unis, souscrivant totalement à la vision de son invité. 

 

Le 18 mars 2024, Nvidia organisera avec son PDG une conférence intitulée “Ne manquez pas ce moment décisif pour l’IA” à San José aux Etats-Unis .

 

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Photo à la Une : ©DALL·E


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